Un grand merci à monsieur Praz Grato, œnologue de la Cave Expérimentale de l’Institut Agricole Régional qui a eu un rôle fondamental dans le processus de renouveau de la viticulture valdôtaine.
Né à Jovençan le 16/10/1948 de Joseph et d’Angèle Montrosset, il a été le premier œnologue de la Cave Expérimentale de l’Ecole Pratique de Agriculture.
Il a été préparé à assumer cette tâche, délicate et lourde de responsabilité, alors que la vitiviniculture valdôtaine était en pleine crise existencielle.
Après avoir fréquenté l’Ecole Pratique de Agriculture de 1960-1964, il suivit les cours de viticulture et de œnologie à l’Institut de Caluso de 1964 à 1966, il fit des stages pratiques en Valais et en Vallée d’Aoste de 1966 –1968.
Après le service militaire il couronna sa formation à l’Ecole de Viticulture et de œnologie des Stations Fédérales de Lausanne de 1971/1972.
Les brillants résultats obtenus pour la tenue de cave et la dégustation des vins lui valurent entre autre les distinctions professionnelles les plus convoitées: prix pour la vinification et pour la dégustation.
En 1972, il est engagé comme œnologue de la nouvelle cave expérimentale régionale et comme vigneron des vignobles de Cossan et de Moncenis destinés à l’expérimentation des systèmes de culture et au lancement des vins valdôtains.
La crise de la viticulture fut toujours un peu endémique en Vallée d’Aoste.
Le rôle second qu’elle exerça dans l’économie agricole valdôtaine essentiellement zootechnique la priva de vignerons professionnalisés.
Si bien que l’ouverture du chemin de fer et l’apparition des maladies de la vigne à la fin du XIX siècle, (oïdium, mildiou et phyloxéra) donnèrent un coup fatal à la production vitivinicole qui subsista malgré tout mais pour subir un nouvel assaut dans les années 1960, où le développement industriel et touristique, l’ouverture des grands chantiers (tunnels et autoroute), l’industrie du bâtiment attirèrent les jeunes forces vers ces activités mieux rémunérées.
L’agriculture était plus que jamais le parent pauvre mais aimé de notre région.
C’est pourquoi les autorités compétentes et la Maison du Grand-Saint- Bernard se soucièrent de donner aux futurs agriculteurs et techniciens une formation adéquate pour tenter de surmonter les difficultés du moment.
Des jeunes s’engagèrent dans le secteur agricole et contribuèrent à un certain renouveau.
Cet ainsi, comme nous l’avons vu plus haut, que Praz Grato a été formé de façon à contribuer au renouvellement des systèmes de culture, à la sélection des cépages, à la vinification et à la formation des futurs vitiviniculteurs.
La viticulture valdôtaine était constituée d’un fatras de cépages provenant de toute la Péninsule. La sélection de plants adaptés au climat et au sols s’imposait et, parmi toutes les variétés, les cépages autoctones méritaient toute l’attention.
C’est pourquoi on fit une sélection massale des variétés autoctones (Orious, Cornalin, Fumin, Vuillermin, Premetta, etc), sélection qui consiste à identifier dans le vignoble les cépages mieux adaptés aux conditions climatiques et pédologiques et à le cultiver séparément pour en faire des sélections variétales ou clonales.
La sélection clonale n’est pas seulement basée sur les caractères ampélographiques (feuilles, sarments, vrilles etc.) mais aussi sur la production et la qualité des vins obtenus par chaque variété appelée clone parce que provenant d’une seule et même souche.
La vinification bien faite, les analyses chimiques et sensorielles vont permettre de choisir les plantes donnant les meilleurs vins et de les multiplier par greffage pour l’usage des vignerons.
Les cépages importés étaient déjà des sélections massales, variétales ou clonales, mais il importait de vérifier leur adaptabilité à nos terrains et les résultats vinicoles qu’on pourrait en attendre.
Soulignons que la sélection des cépages autoctones et étrangers a été faite sur différents porte-greffe et dans des terroirs variés, ce qui a multiplié les essais et les contrôles.
Ce travail de sélection a été fait sous la direction du Chanoine Claude Duverney avec la collaboration de l’Université de Turin et des Services Agricoles Régionaux, travail minutieux comportant des essais pluriannuels pour garantir la validité du matériel choisi.
L’Institut Agricole Régional a pu ainsi fournir aux pépiniéristes du matériel sélectionné qui permit de produire des vins de qualité DOC, DOCG qui font la fierté des vignerons et la satisfaction des consommateurs.
Ainsi M. Praz Grato a été dans tout ce processus de renouveau de la viticulture et de l’œnologie, la cheville ouvrière et le collaborateur conscientieux et méticuleux de ce travail qui aujourd'hui porte du fruit.
Un ami quitte sa charge officielle à l’Institut Agricole, mais il reste a l’écoute des soucis des vignerons en cultivant ses vignes et en prodigant des soins attentifs à ses vins. Il reste soucieux de ce qui se fait et un conseiller disponible. Qu’il en soit remercié.
Son exemple continue à rayonner dans le monde de la vigne et du vin.