QUAND LA MONTAGNE RENCONTRE LA PLAINE…

Ce fut une belle réunion, une mini communion : la Vallée d’Aoste descendue de ses sommets avec sa fontine d’alpage et ses spécialités œnogastronomiques a fraternisé avec Coulommiers, son excellent fromage laitier et son savoureux Brie ! C’est à l’occasion de son annuelle « Foire aux fromages et produits des terroirs de France et d’ailleurs » que s’est déroulée cette réunion. Durant quatre jours, du vendredi 26 mars au lundi 29 sur le foirail de l’ancienne sucrerie de la bonne ville de Coulommiers quelques 350 exposants dépositaires de savoir-faire en matière d’élevage, de gastronomie et d’habitat partagèrent leurs connaissances et leurs productions avec 65000 visiteurs ! L’emplacement dévolu à notre belle Vallée était le même que celui qui nous était attribué l’an passé. Ce qui facilita beaucoup les contacts avec tous ceux qui cherchèrent le stand « Vallée d’Aoste » et les Valdôtains… L’emplacement jouxte celui des confréries des diverses appellations du fromage de Brie : de Meaux, de Melun, de Montereau ou de Provins. Les représentants des diverses confréries, en habit de grand apparat faisaient déguster leur excellent fromage !

Dès le vendredi, après le passage inaugural des autorités : M. le député-maire Riestler et l’organisateur de cette foire M. Jean-Paul Bosseau en tête, ce fut une litanie de patronymes valdôtains qui défila et se fit connaître auprès des courtois ambassadeurs de la Vallée que sont Ernesto et Mario de la Com.pro.val. Des noms représentatifs de la population valdôtaine du tunnel du Mont Blanc jusqu’à Carême la piémontaise avec une grande concentration en moyenne Vallée : Nus, Quart, Fénis et Saint-Marcel pour ne citer qu’eux… Nous en déduisons qu’un bureau officieux de recrutement faisait preuve d’une grande efficacité en ces périodes d’exil des Valdôtains entre les cités de Meaux et de Coulommiers.

En ces temps pas si lointains, les vaches laitières n’étaient pas encore rassemblées en gigantesques troupeaux gérés en stabulation libre. C’étaient les mains calleuses des vachers qui faisaient gicler le lait des nourricières mamelles… C’est donc une convergence d’intérêt qui orienta le flux migratoire des bergers du superbe Val d’Aoste vers les fermes briardes… Et ce sont les traces de cette période qui se manifestent lors de cette foire : exilés ayant fait souche en terre briarde, parents, enfants et petits-enfants qui se souviennent de leurs origines et expriment tous leur amour pour la Vallée… Des retrouvailles après s’être perdu de vue pendant plus de 40 ans, cela fait chaud au cœur… Certains visiteurs qui se souviennent qu’entre 15 et 20 ans ils durent pour les aider, tout comme leurs parents rudoyer les pis des vaches : les machines à traire n’avaient pas encore vu le jour et c’était à poings serrés que les seaux se remplissaient… Alors que maintenant ce sont des robots qui sont à l’étude pour faire ce travail !!! Il y a encore des anciens qui connurent cette époque. Ils sont de moins en moins nombreux. L’an passé le vétéran de ces anciens, Antoine Hérin originaire de Valtournenche était encore des nôtres. A 96 ans il affichait une santé qui laissait entrevoir un avenir centenaire… Hélas cette année il n’était plus parmi nous…

Jean-Marc Grange, Ennio Pont et Daniel Chamois, qui sont à l’origine de la participation valdôtaine à cette foire, assurèrent une présence soutenue tout au long de ces quatre jours. Ils n’oublient pas que leur jeunesse s’est déroulée en cette communauté d’exilés. Deux d’entre eux sont retournés en Vallée, le troisième réside toujours tout près de Coulommiers. Merci Messieurs pour votre heureuse initiative.

En bref, ce fut une belle foire qui connut son apothéose le samedi soir par une « Fromage-party ». Ce dîner-spectacle dansant enthousiasma 600 convives qui firent une ovation au chanteur Salvatore Adamo. Nos amis Ernesto et Mario se dirent satisfaits de l’ambiance et de l’accueil qui leur fut prodigué. Des projets de déplacement de la foire en un autre lieu se sont faits entendre. Ils sont en relation avec la possible construction d’édifices sociaux sur l’emplacement actuel de la foire. Cette éventualité n’est envisagée que pour 2012 dans l’avenir le plus proche.