Dans le numéro de “L'Informateur agricole” du mois de décembre 2005 on avait signalé la présence de la Tordeuse grise dans les bois de mélèze de notre Région.
Depuis on a effectué une surveillance assidue, par le biais du Corps forestier valdôtain et par le bureau phytosanitaire de la Direction des forêts, afin de vérifier l'évolution de la maladie.
La Tordeuse grise (Zeiraphera diniana Gn.) ne présente q'une génération par an et son hôte principal est le mélèze (Larix europaea L.), le papillon femelle dépose ses œufs sur le tronc et les branches, au mois de septembre. L'insecte hiverne à l'état d'œuf (résiste à des températures de -50 °C) et finalement au printemps (avril-mai) apparaissent les chenilles qui vont former, à l'intérieur de la rosette d'aiguilles, des fuseaux à l'aide de fils de soie produits par eux même. Les chenilles se nourrissent des aiguilles dès le premier stade. La virulence de la maladie se manifeste dans les deux derniers stades quand les chenilles se regroupent dans une toile le long des rameaux. Puis les larves descendent dans le sol (chrysalides sous la litière) et enfin au mois de septembre apparaissent les papillons qui ont des habitudes crépusculaires et nocturnes.
Brunissement des peuplements de mélèze à La Thuile
Les conditions les meilleures pour le développement de la Tordeuse du mélèze ce sont les bois de haute montagne, de 1700 à 2000 m.
Les pullulations de cet insecte, de la famille des Lépidoptères tortricides, ont une périodicité de huit à neuf ans. L'inquiétude du promeneur estival à l'égard du brunissement des mélèzes n'est pas justifiée car ce phénomène témoigne un équilibre biologique remarquable entre l'insecte et l'arbre. Les exemplaires atteint par la maladie sont évidemment affaiblis, l'accroissement et la production de graines est très faible (perte en bois de l'ordre de 50 à 90 %), mais il ne meurent pas. En effet après la première défoliation l'arbre forme au cours de l'été un nouveau feuillage aux dépens des réserves accumulées et reprend son cycle biologique.
Mélèze atteint faiblement par la Zeiraphera
La culmination de la maladie dure généralement deux année aux cours des-quelles les nombreuses chenilles sont à l'origine des défoliations bien visibles sur les peuplements forestiers. Lorsque la période de culmination est terminée, les populations chutent fortement pour atteindre le niveau de latence le plus bas.
La lutte contre ce ravageur n'est presque jamais justifiée car la vie des peuplements forestiers n'est pas mise en cause. Si on intervient on peut utiliser, au début de la culmination et sur les stades larvaires plus sensibles, des préparations microbiologiques à base de
Bacillus thuringiensis.
La
Zeiraphera diniana atteint, même si rarement, aussi d'autres essences forestières c'est à dire l'épicéa et les pins (surtout Pin cembro).
Pour une meilleure information sur la biologie de l'insecte on renvoie à l'article déjà cité (Informateur Agricole de décembre 2005), de suite on renseigne le lecteur sur les dommages causés dans notre Région pendant le triennat 2005-2007.
Les résultats du monitorage effectué par le Corps forestier et par la Direction des forêts sont résumé dans le tableau n. 1
(Photos:
comparaison de la situation au 2006 et 2007 des peuplements forestiers à Valgrisenche)
Bibliographie
- Ministère de l'agriculture et de la pêche: «Information santé forêts» - France
- J.B. Abgrall, A.Soutenon: «La forêt et ses ennemis» - CEMAGREF