Le 12 juillet 2007, à la Maison de la Grivola, à Cogne, a eu lieu une intéressante rencontre internationale en matière de gestion des cours d'eau et des populations de poissons pour la sauvegarde de la biodiversité, des milieux naturels et des espèces autochtones.
Au sein des travaux du IXème Congrès de l'Union International des Gardes Professionnels de la Faune, qui s'est déroulé en Vallée d'Aoste du 10 au 13 juillet 2007, la Région Autonome de la Vallée d'Aoste, l'U.I.G.P.F. et la Commune de Cogne ont organisé un Symposium international concernant «
La gestion des cours d'eau et des populations de poissons pour la conservation des espèces autochtones».
Au symposium ont participé des techniciens et des agents de la faune provenant du Québec, de la Belgique, de la France, de la Suisse et, naturellement, de la Vallée d'Aoste.
La séance a commencé par les salutations de bienvenue apportées par le Maire de la Commune de Cogne, M. Bruno Zanivan, le Président de l'U.I.G.P.F, M. Jean-Louis Delabays, et le responsable de la Direction de la flore, de la faune, de la chasse et de la pêche de l'Administration régionale, M. Paolo Oreiller.
Le premier exposé technique a été présenté par M. Claude Veilleux, québécois, Président de l'Association des agents de protection de la faune du Québec et agent de la faune lui-même. Son intervention «Pas d'habitat, pas de faune» a offert un prospectus des démarches qui sont mise en place au Québec pour assurer la remise en état des lieux, de la part des auteurs des dégâts, en cas de travaux non respectueux de l'environnement.
Á suivre, M. Pierre Gerard, ingénieur des forêts, responsable du Centre de recherche de la nature, des forêts et du bois de la région de Wallonie, en Belgique, a illustré les toutes dernières indications de la Communauté européenne en matière d'utilisation des poissons pour établir l'état écologique des rivières.
Avant la pause de la matinée, M. Frank Avard, agent de la faune auprès l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (ancien Conseil supérieur de la pêche) a fourni, pour la France, un exemple pratique en matière de gestion et d'aménagement des cours d'eau accueillant le saumon de l'Atlantique, soulignant ainsi l'importance d'assurer pour les espèces de salmonidés, tel que les saumons et les truites, les déplacements vers les zones de reproduction au moyen des passes à poisson fiables et efficaces.
En début de la deuxième partie de la matinée, M. Jean-François Rubin, responsable du secteur de la recherche de l'Ecole d'ingénieurs de Lullier, en Suisse, a raconté l'expérience très positive des démarches qui sont mises en place depuis quelques années pour la gestion des cours d'eau affluents du lac Leman: les responsables de la gestion halieutique se sont rendu compte qu'il est très important de gérer les cours d'eau d'une façon globale en tant que partie d'un bassin hydrographique plus grand; par rapport à l'activité de repeuplement, ils ont pu démontrer que la réalisation de petits travaux de renaturation est plus performante et apporte plus de résultats, soit en numéro de poissons retrouvés ou pêchés soit en qualité de l'activité de pêche et de l'environnement.
Après M.Rubin, ont pris la parole les représentants de la Vallée d'Aoste.
M. Andrea Mammoliti Mochet, biologiste, a illustré la morphologie et les caractéristiques des cours d'eaux de la Vallée d'Aoste et a décrit les populations des truites présentes en région à la suite des résultats du Projet Interreg franco-italien concernant l'identification, la sauvegarde et la réhabilitation de truites autochtones en Vallée d'Aoste et en Haute-Savoie.
Enfin, M. Roberto Facchini, garde du Parc naturel du Mont-Avic, a fourni une description des milieux naturels qui caractérisent le Parc, vis à vis surtout des milieux aquatiques et il a illustré le travail des gardes dans le domaine halieutique.
Une table ronde avait été prévue à la fin des travaux pour permettre à tous les participants d'apporter leurs propres contributions.
Le bilan du Symposium a été sûrement positif et tous les convenus (gardes de la faune, forestiers, techniciens, pêcheurs, responsables du secteur halieutique) ont pu bénéficier d'un aperçu international sur les differentes politiques de gestion en matière de conservation des poissons et d'aménagement des cours d'eau.
Les conclusions qu'on peut tirer des travaux du Symposium sont les suivantes:
• les repeuplements ne représentent pas la bonne solution à la conservation des populations de poissons, surtout des espèces autochtones;
• pour assurer la sauvegarde et la bonne conservation des populations de poissons il est impératif de maintenir les cours d'eau et les milieux naturels y afférents en bon état écologique;
• pour avoir des poissons il faut avoir de l'eau en quantité suffisante et de bonne qualité et aussi un substrat naturel apte aux exigences de l'espèce animal.