Histoire : les images et les mots

Au fur et à mesure que le temps s’écoule, l’histoire des communautés se construit, vaste puzzle dont tous les petits ou grands événements sont autant de tesselles sur lesquelles il convient d’attirer constamment l’attention des jeunes générations, afin d’éviter que les faits ne sombrent dans l’oubli.

Ce numéro de L’école valdôtaine superpose deux cadres de connaissance : celui des mots et celui des images, dont Ezio Bordet jalonne la promenade qu’il propose dans l’histoire des événements et des traditions de notre région.
Car l’école est le contexte privilégié de la conservation de l’epos – la mémoire historique – mais aussi de sa diffusion, assortie des valeurs de la tradition qui contribuent à renforcer le sentiment d’appartenance à une communauté.
En dépit des effets désagrégateurs de la globalisation culturelle, la Vallée d’Aoste conserve aujourd’hui encore le sens de son histoire, un sentiment d’appartenance et d’identité communautaire fondé sur la conscience d’avoir su conserver ses signes distinctifs et ses prérogatives. Et c’est notre école qui apprend aux jeunes à reprendre possession de ce passé et de son héritage, à connaître les faits et à savoir où se trouvent les limites, en cette période de crise des valeurs fondamentales que nous traversons, alors que la société contemporaine vit au présent, ne pense guère à l’avenir et tend à effacer un passé qui semble susciter son agacement.

Mais l’enseignement de l’histoire ne consiste pas simplement à présenter le passé comme un âge d’or mythique, ou une époque dont on regrette la disparition : il doit viser à établir un dialogue entre passé et présent, dans le domaine des connaissances. Les suggestions, les réflexions et les propositions que renferme ce numéro de L’école valdôtaine ont pour objectif très concret de permettre à notre école de relancer une de ses fonctions de transmission de la connaissance.
Un élève qui en sait davantage sur l’histoire devient en effet capable d’établir un rapport moins superficiel avec le milieu qui l’entoure et de prendre conscience de la nécessité, pour chacun, de faire siennes les valeurs et les décisions prises par ceux qui nous ont précédés.

Laurent Viérin
Assesseur régional à l'éducation et à la culture