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Un
sujet qui bouge
Qu'en est-il en Vallée d'Aoste de la L. 53/2003
qui depuis la parution du décret législatif 59/2004 permet
l'application de la réforme “ Moratti ” à l'école
de l'enfance et dans le premier cycle : primaire et secondaire du premier
degré ?
La réforme est désormais en marche avec une multitude de
problèmes à résoudre : de l'organisation didactique
à l'usage du portfolio, de la figure du “ tutor ” aux
équipes pédagogiques, de l'élaboration des unités
d'apprentissage à la mise sur pied des plans d'étude personnalisés
; et d’autres encore ! Tout cela est encore terriblement mouvant.
Pour nous, il est bien trop tôt pour avoir les idées claires
!
Que les lecteurs nous pardonnent de ne pas aborder de front la réforme.
Ceux qui le désirent peuvent entrer au cœur du débat
grâce aux nombreuses publications, aux revues spécialisées
et même aux forums de discussion sur le web.
Restons en eaux calmes… Encore que…
Dans ce supplément au numéro 66, nous abordons
un sujet qui effleure en quelque sorte l’école. Nous avons
choisi un thème qui bouge, grâce au SPORT qui y est abordé
tout au long de ces 64 pages.
Le sport a été plusieurs fois porté à l'honneur
en 2004 avec les Jeux olympiques et paralympiques, avec l'année
2004 déclarée Année européenne de l'éducation
à travers le sport. De plus, en 2006 les Jeux olympiques d’hiver
vont se dérouler tout près d’ici, au Piémont.
D'après l'ISTAT, actuellement 70 % des enfants et des adolescents
italiens pratiquent régulièrement une activité sportive
en dehors de l’école. Pour les plus petits de 3 à
5 ans, il s’agit surtout de la natation, de la gymnastique et de
la danse ; mais déjà à partir de 6 ans les garçons
s’orientent de préférence vers le foot, tandis que
les filles restent fidèles à la gymnastique et à
la danse. En dehors du football, qui monopolise toujours environ 35 %
des effectifs entre 11 et 17 ans, la gymnastique, la danse et le volley-ball
en attirent presque autant.
Pour en revenir à l’école, avec les récentes
Indicazioni Nazionali de 2004, dans notre pays l’éducation
physique et sportive change de nom et devient Scienze motorie e sportive.
Est-il vrai que les deux heures traditionnellement accordées à
cette discipline seront en partie sacrifiées dans les grandes classes
?
Nous avons rencontré des profs d’éducation physique
et sportive qui nous racontent leur travail quotidien au sein de l'école.
Ils évoquent aussi le rôle de médiateurs qu'ils sont
souvent amenés à jouer au sein des conseils de classe ;
ils disent qu'il n'est pas rare que les échanges avec les élèves
dépassent le simple rapport maître-élève :
des jeunes s'adressent à eux comme à des interlocuteurs
privilégiés en leur confiant leurs joies et leurs peines.
Mais ils remarquent que la démotivation de certains élèves
les touche désormais, comme le constatent depuis quelques années
des enseignants de disciplines plus intellectuelles.
Tous s’accordent pour affirmer que les activités physiques
et sportives permettent aux jeunes de confronter leurs propres capacités
à celles des autres ; ils y apprennent le respect des règles,
l'art de vivre ensemble et d'être solidaires, avec ou sans compétition
à la clé. Les cours leur font aborder très concrètement
des thèmes comme ceux de l'identité et de la solidarité,
de la compétition et de la collaboration, de l’égalité
et de la diversité…
En outre, en dehors de l'école les enseignants d'éducation
physique et sportive sont souvent engagés dans des activités
sportives avec les jeunes, telle cette collègue qui se dépense
sans compter pour faire connaître et pratiquer les sports traditionnels
aux enfants, ou bien de nombreux autres qui préparent et accompagnent
les jeunes sportifs à différents championnats.
Dans leurs récits, les élèves sportifs parlent de
leurs difficultés de mener en parallèle une scolarité
normale et un cursus sportif de haut niveau. Le défi qu'ils se
lancent se révèle souvent comme une source supplémentaire
de motivation capable d'agir sur ces deux volets essentiels de leur vie.
Des écoles publiques et privées de la Région ont
même adapté leur offre formative aux exigences de leurs élèves
sportifs.
Avec toutes ces pages consacrées à une des rares disciplines
qui à l’école peut se passer du crayon, du cahier
et du livre, nous espérons tout de même toucher l’ensemble
du corps enseignant, même ceux qui, comme nous, voient peu trop
dans le stylo rouge l’objet indispensable pour l’évaluation.
L'équipe
pédagogique
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