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Candide
: il faut cultiver notre jardin
"Accanto all'esperienza tradizionale del
lettore catturato dal testo si dovrebbe anche coinvolgere i giovani nell'esperienza
del lettore parteci-pe-cooperante, del lettore-attore e, al limite, del
lettore-autore". (20/3/1998 i contenuti essenziali della formazione
di base)
La conclusion du Candide de Voltaire "II faut cultiver
notre jardin", troublante dans son extréme simplicité,
lue tour a tour comme vérité première, comine métaphore
du travaii au premier degré ou du bonheur au deuxième degré
a donné lieu, a tort ou a raison, a bien des interprétations,
des plus réductrices (lire entre les lignes "occupez-vous
de vos affaires") aux plus mystiques (le fameux jardin devenant alors
un Eden retrouvé). Mais voilà qu'il nous faut interpeller
les élèves sur ce point : que diable voulait dire Voltaire
? Ou, mieux, comment le lisez-vous ? Ou, peut-être, combien de significations
peut-on attribuer a une métaphore ?
Pour ce faire, dans le désir de conduire les élèves
a une lecture orientée du Candide, mais la plus variée possible,
je suggère une série de pistes de lecture a parcourir cherchant
a recouper certains thèmes fondamentaux mais aussi à donner
des possibilités d'expression un peu diversifiées ; le choix
étant entre :
• les personnages féminins dans Candide ;
• vraisemblances et invraisemblances dans le récit ;
• représentation graphique de l'itinéraire de Candide
;
• le rôle des personnages secondaires dans Candide ;
• les differents types de maux recensés dans le conte ;
• la représentation critique des philosophes ;
• le rôle de l'utopie au centre du récit ;
• les religions rencontrées par Candide ;
• réécriture, sous forme de pastiche, du dernier chapitre
;
• création d'un chapitre ultérieur ;
• illustration d'un épisode particulier.
Les consignes sout soigneusement exécutées par les élèves,
les travaux sont rédigés ou dessinés selon les temperamento,
et certains d'entre eux donnent lieu a une production assez vivante pour
que les exposés en classe soient un moment où la lecture
de l'un croise et complète la lecture de l'autre, où le
dessin de l'un fasse écho à l'imagination de l'autre et
la métaphore de Voltaire produise - poursuivons l'image - des fruits
ou des fleurs, des légumes ou des parfums, des textes ou des images
selon le jardin...
Bien sûr, il n'est pas possible de présenter les travaux
de tous les élèves mais seulement quelques productions.
RÉÉCRITURE SOUS FORME
DE PASTICHE, DU DERNIER CHAPITRE.
Par Léon Ottoz
Chapitre 30
La discussion entre Candide et M. Le Baron continuait jusqu'à ce
que Candide, conseillé par Pangloss, Martin et Cacambo, vendît
M. Le Baron a un commerçant de Constantinople qui avait besoin
de rameurs. Des 25000 sequins qu'il avait dépensés, il en
gagna 10 en le revendant. Finalement il pouvait épouser Cunégonde,
même s'il hésitait un peu, vu qu'elle était vraiment
laide. Pendant le mariage la vieille s'émut tant qu'elle mourut
sur le coup.
Le jour après Candide, fort triste a cause de la mort de la vieille,
participait a son enterrement. Pangloss, pour le consoler, disait que
c'était a cause de la raison suffisante de la vieille qu'elle était
morte. Cacambo aussi essayait de le consoler. Martin, indifférent,
regardait la scène, muet.
Les deux époux et leurs amis vivaient tranquillement dans une petite
propriété agricole. Candide travaillait la terre douze heures
par jour et devenait chaque jour plus bossu et laid. Cunégonde
laide et insupportable, essayait d'apprendre a cuisiner, mais sans aucun
resultat. Elle embêtait son mari a tout moment. Pangloss parlait
de philosophie avec les voisins. Martin, qui un jour avait perdu son autre
main en coupant du bois, mourut d'une rare maladie très douloureuse.
Cacambo vendait des produits agricoles, en excès, aux foires du
village, mais se faisait rouler par tous les acheteurs. Après trois
ans, Candide, presque infirme et exasperé par sa femme, réussit
enfin a démontrer a Pangloss qu'il avait tort, que celui-ci n'est
pas le meilleur des mondes, mais le pire. Pangloss enfin changea de doctrine
et devint pessimiste, car ayant eu en trois ans dix fois le colèra,
cinq fois la peste, il s'était endetté pour des milliers
de sequins, et travaillait cornine un esclave pour son créditeur.
CREATION D'UN CHAPITRE ULTÉRIEUR.
Par Chiara Berfolin
Chapitre 31... et l'histoire continue...
Comment Candide et Cunégonde affrontent le dernier obstacle : la
corruption.
"Il faut cultiver notre jardin..." : cette phrase,
après avoir rejoint les oreilles de Candide et avoir enflammé
son cœur était devenue la règle principale de cette
petite société. La vie allait très bien et les affaires
aussi. L'élimination du besoin, de l'ennui et du vice avait fait
naître la paix et une merveilleuse coopération qui rendait
l'atmosphère joyeuse et paisible.
Dans ce petit paradis la nature semblait renaître
toujours plus éblouissante.
Ie printemps était arrivé et les nouveaux types de cultivation
que Candide expérimentait dans son jardin portaient des quantités
énormes de fruits que frère Giroflée allait vendre
au marché. Pangloss, en voyant tout ça, était toujours
plus fier et sûr de sa philosophie et il répétait
continuellement à Candide : "Regarde, mon cher, nous vivons
dans le meilleur des mondes possibles et ton jardin est sûrement
le meilleur de tous les jardins. Candide écoutait avec patience
les considérations de Pangloss, son maître, et il travaillait,
il travaillait beaucoup. Il comprit la beauté de son travail et
il eut beaucoup de satisfactions.
Il pensait encore quelquefois au château de Thunder-ten-Tronck
et à l'Eldorado, mais toute son attention e'tait consacrée
au présent et au futur, qu'il voyait plein de soleil et de prospérité.
Cunégonde, pâtissière, préparait des plats
délicieux et participa à plusieurs concours de cuisine.
Parfois Candide, attiré par le parfum qui sortait de la cuisine,
abandonnait les champs et allait aider Cunégonde pour comprendre
quels secrets étaient à la base de ses recettes. Cunégonde
aussi pour se distraire aidait Candide dans son activité... elle
aimait beaucoup cultiver les fleurs qui reflétaient sa nouvelle
beauté. Cunégonde, en effet, était devenue plus belle
et plus aimable que jamais.
Tout procédait de la meilleure façon possible, mais un jour
un événement troubla à nouveau la vie de nos amis.
Un individu (dont le visage a été couvert pour respecter
sa privacy) a sonné à la porte de la maison de Candide.
Il était habillé en noir. il avait un étrange chapeau
et des lunettes énormes. Il portait avec lui une valise. Vu que
personne ne répondait, il s'approcha à la porte et il frappa
avec insistance...
Candide qui était en train, comme tous les après-midi,
de faire son petit somme, lui ouvrit la porte. L'homme étrange,
d'un air très sérieux, lui dit : «Bonjour monsieur
Candide, je suis Rockerduck, un important homme d'affaire et je veux vous
proposer la plus grande occasion de votre vie».
Candide le regarda d'un air un peu ébloui et il l'invita à
entrer dans sa belle maison et à boire un bon thé avec lui
; car il était convaincu du fait que le café rendait les
hommes trop nerveux et schizophrènes.
L'homme refusa avec froideur et dédain et il lui dit : «Je
ne peux pas perdre une minute de mon temps : écoutez-moi, s'il
vous plait. Je suis un des hommes les plus riches du monde et je veux
construire une immense usine et un immense centre commercial dans cette
ville. J'aurais besoin, pour réaliser ce projet, de tout le terrain
sur lequel vous vivez».
Candide se mit à rire comme un fou. «Une
usine ?Je devrais renoncer à un paradis pour cela ?Je suis désolé
Monsieur, mais vous n'obtiendrez rien de moi. Il faut cultiver notre jardin
et non pas le céder au premier homme vêtu en noir qui sonne
à ma porte».
Rockerduck sortit de sa valise son projet. Mais, voyant que le visage
de Candide ne changeait pas d'expression, il lui dit : «Ecoutez
cher Monsieur, j'ai compris à quoi je dois m'appuyer pour vous
convaincre. Vous voyez ma valise ?» Elle est pleine d'argent pour
vous. Avec cet argent vous pourrez vous acheter un Etat entier.
Candide, en voyant cette valise, n'en fut pas frappé.
En effet, il avait vu des richesses infiniment plus nombreuses dans le
Pays de l'Eldorado. Mais. avant de refuser cette possibilité, il
dit : «Je veux consulter ma femme, je ne prends aucune décision
sans elle». Cunégonde, qui avait entendu et vu de la cuisine
tout ce qui s'était passé, en entendant son nom, se précipita
en courant et dit : «Ô mon cher mari ! Cet endroit où
nous vivons est fort beau. mais nous pourrions, avec cet argent, racheter
et reconstruire le château de Thunder-ten-Tronck et vivre comme
des princes !».
Candide voyait encore le château, le nid de son enfance gaie, devant
ses yeux...
L'idée de Cunégonde était alléchante et son
rêve pouvait maintenant se réaliser.
Mais Candide, sous le regard plein d'espoir de Cunégonde,
dit : «Non Monsieur, je n'accepte pas... Ici j'ai trouvé
la paix et une vie merveilleuse... Ma chère Cunégonde. si
nous habitons à nouveau le château comme un prince et une
princesse, acheté avec l'argent d'une main corrompue, nous recommencerions
nos mésaventures. La vie est ici, ma chère et non pas ailleurs».
Le Monsieur, voyant son projet déchiré et sa carrière
brisée, enleva son chapeau, le jeta par terre et sauta sur lui.
Ensuite il courut dans la luxueuse automobile et il s'en alla vite. Candide
et Cunégonde, fiers de leurs décisions, se promenèrent
dans leur jardin et contemplèrent ses beautés. Candide en
regardant les fruits de son travail avec satisfaction dit : «tu
sais, ma chérie, il faut cultiver notre jardin... avec honnêteté...
LE RÔLE DES PERSONNAGES SECONDAIRES
DANS CANDIDE.
Par Joëlle Zaninelli
Candide quiz
D'après les portraits et les citations qui les accompagne, retrouvez
les personnages qui sont évoqués.
Personnages |
Lieux |
- Don Isaccar |
- Eldorado |
- Un prédicant |
- Hollande |
- Un derviche |
- Buenos-Ayres |
- La marquise de Parolignac |
- Paris |
- Le nègre |
- Lisbonne |
- Les six rois |
- Venise |
- Le gouverneur |
- Propontide |
- La baronne du Thunder-ten-tronckh |
- Westphalie |
-Le vieillard |
- Venise |
- Le sénateur Pococuranté |
- Espagne |
- Un matelot scélérat |
- Surinam |
Numéros des chapitres :
1-3-5-9-13-18-19-22-25-26-30
(Dans cette publication, les portraits proposés par l'élève
n'apparaissent pas pour des raisons techniques. Mais ceux-ci avaient été,
tout simplement, réalisés soit par dessins de l'élève
soit par collages de photos).
Extraits :
1. «Candide et Martin allèrent en gondole sur le Brenta et
arrivèrent au palais du noble (...). Les jardins étaient
bien étendus et ornés de belles statues de marbre ; le palais,
d'une belle architecture. Le maître du logis, homme de soixante
ans, reçut très poliment les deux curieux, mais avec très
peu d'empressement, ce qui déconcerta Candide et ne déplut
point à Martin».
2. «(...) écoutèrent ce discours avec une noble compassion.
Chacun d'eux donna vingt sequins au (...) pour avoir des habits et des
chemises ; Candide lui fit présent d'un diamant de deux mille sequins».
3. « (...) était le plus colérique Hébreu qu'on
eût vu dans Israël depuis la captivité en Babylone.
"Quoi ! - dit-il - Chienne d'une Galiléenne, ce n'est pas
assez de monsieur l'inquisiteur ? Il faut que ce coquin partage aussi
avec moi ?". En disant cela, il tire un long poignard dont il était
toujours pourvu, et, ne croyant pas que son adverse partie eût des
armes, il se jette sur Candide».
4. «Un profond silence régnait, la pâleur était
sur le front des pontes, l'inquiétude de ce banquier impitoyable,
remarquait avec des yeux de lynx tous les parolis, tous les sept-et-le-va
de campagne, dont chaque joueur cornait ses cartes ; elle se faisait décorner
avec une attention sévère, mais polie, et ne se fâchait
point, de peur de perdre ses pratiques : la dame se faisait appeler (...)
».
5. « Pangloss porta la parole et lui dit : "Maître, nous
venons vous prier de nous dire pourquoi un aussi étrange animal
que l'homme a été formé". "De quoi te mêles-tu
? dit (...) - Est-ce là ton affaire?"».
6. « On aborda dans Buenos-Ayres. Cunégonde, le capitaine
Candide et la vieille allèrent chez (...). Ce seigneur avait une
fierté convenable à un homme qui portait tant de noms. Il
parlait aux hommes avec le dédain le plus noble, portant le nez
si liant, élevant si impitoyablement la voix, prenant un ton si
imposant, affectant une démarche si altière, que tous ceux
qui le saluaient étaient tentés de le battre. Il aimait
les femmes à la fureur».
7. «"Mon ami, lui dit (...), croyez vous que le pape soit l'Antéchrist
?"».
8. «(...), qui pesait environ trois cent cinquante livres, s'attirait
par là une très grande considération, et faisait
les honneurs de la maison avec une dignité qui la rendait encore
plus respectable».
9. «Le bon Jacques court à son secours, l'aide à remonter,
et de l'effort qu'il fit il est précipité dans la mer à
la vue du (...), qui le laissa périr sans daigner seulement le
regarder».
10. «En approchant de la ville, ils rencontrèrent (...) étendu
par terre, n'ayant plus que la moitié de son habit, c'est-à-dire
d'un caleçon de toile bleue ; il manquait à ce pauvre homme
la jambe gauche et la main droite».
11.«(...) reçut les deux étrangers sur un sofa matelassé
de plumes de colibri et leur fit présenter des liqueurs dans des
vases de diamant ; après quoi il satisfit à leur curiosité
en ces termes : "Je suis âgé de cent soixante et douze
ans et j'ai appris de feu mon père, écuyer du roi, les étonnantes
révolutions du Prou dont il avait été témoin.
Le royaume où nous sommes est l'ancienne patrie des Incas, qui
en sortirent très imprudemment pour aller subjuguer une partie
du monde, et qui furent enfin détruits par les Espagnols».
Solutions ;
1. Le sénateur Pococuranté - Venise - 25
2. Les six rois -Venise -26
5. Don Isaccar - Espagne - 9
4. La marquise de Parolignac - Paris - 22
5. Un derviche - Propontide - 30
6. Le gouverneur - Buenos-Ayrez -13
7. Un prédicant - Hollande - 3
8. La baronne de Thunder-ten-tronckh - Westphalie -1
10. Le nègre - Surinam -19
11. Le vieillard - Eldorado -18
Les élèves ont "joué le jeu", leurs professeurs
devraient les suivre dans la pluralité, c'est pourquoi je propose
plusieurs conclusions, selon les goûts.
Conclusion "didactique"
: il est curieux de voir combien ils sont peu sollicités (tout
au moins dans mon cas) car je dois bien constater que chaque fois que
je me donne un peu de mal pour sortir des sentiers battus j'obtiens de
leur part une réponse immédiate, le plus souvent de type
visuel, ce qui prouve sans doute que nous habitons la même culture
mais fréquentons deux étages un peu différents :
eux pratiquent, vivent et communiquent l'image avant tout.
Conclusion "métaphorique"
: la question serait de savoir quelle métaphore nous pourrions
essayer d'attribuer à Voltaire maintenant. L'excercice totalement
arbitraire et fantaisiste donnerait alors une affirmation catégorique
du genre : "II faut brancher notre ordinateur ?" ou "Grâce,
vous n'avez que trop produit ! Installez-vous donc dans votre chaise-longue
!" Les paris sont ouverts...
Conclusion "critique"
: parmi les différents objectifs que nous posons en début
d'année, celui de la lecture de textes intégraux est, à
mon avis, primordial. Cependant la question de l'animation et de l'exploitation
de cette lecture reste entière (comment s'y prendre pour que le
texte donne l'occasion à chaque personnalité de le lire
selon son rythme, sa sensibilité ?).
Les suggestions de pistes de lecture sont une tentative de réponse
à ce genre de question. Il ne faut pas toutefois se cacher de ce
que l'opération peut avoir d'approximatif: la réalisation
du travail peut produire un degré d'implication très variée
selon les élèves (du pur recopiage à la créativité)
; la lecture même du texte, spécialisée selon les
pistes, peut devenir trop sélective et en masquer le sens global
: c'est pourquoi, le véritable atout de ce genre de travail est
le moment de la mise en commun, ratée ou réussie, c'est
selon, mais éphémère par définition.
Classe 2a Lycée Classique
Aoste, année scolaire 1999/2000. Leur professeur
de français, Mme Barbara Wahl.
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