|
A.L.I.C.E. 2e document détape
Presentazione
La presentazione della seconda fase della ricerca-azione
legata al progetto ministeriale A.l.i.c.e. si inserisce particolarmente
bene in questo numero della rivista dedicato al concetto di competenza.
Il lettore potrà autonomamente trovare relazioni ed analogie tra
un articolo e l’altro. A noi è piaciuto trovarle con l’articolo
di apertura di Mme J. Beckers. Esse sono evidenziate nei piccoli riquadri
in bianco che punteggiano il testo e che rinviano ad una precisa pagina
dell’articolo precitato.
Ma un lettore attento potrà trovare ben altre analogie della ricerca
nel suo complesso con altri progetti che hanno interessato negli ultimi
anni la scuola valdostana: vi sono affinità infatti tra A.l.i.c.e.
e P.e.d.r.a. (scuola elementare), tra A.l.i.c.e. e le Séquences
Didactiques (scuola elementare), tra A.l.i.c.e. e “Disciplines et
Bilinguisme” (scuola media).
Ogni ricerca che sia particolarmente finalizzata all’innovazione
metodologica non può mai dirsi conclusa; il suo valore risiede
proprio nella potenzialità di mettere in moto altre esperienze
che la completano e la dilatano. Le connessioni che si possono intuire
sono altrettante piste di lavoro per chi voglia proseguire sul sentiero
di quel rinnovamento didattico (coerente e continuo) che solo può
dare un senso alla verticalizzazione delle istituzioni scolastiche.
Rita Decime
Introduction
Le projet A.l.i.c.e. (Autonomie : un Laboratoire pour l’Innovation
des Contextes Educatifs), qui avait débuté au cours de l’année
scolaire 1999/ 2000(1), s’est poursuivi pendant l’année
2000/2001 et il devrait connaître une dernière phase de diffusion
des résultats avant le mois de décembre 2001. Cette dernière
tâche a été confiée à l’I.r.r.e.
qui en a assumé la responsabilité. Les écoles qui
ont participé à la deuxième année du projet
ont été celles de Courmayeur, St.Pierre, Gressan-Chevrot,
Aoste-rue de Paris, Fénis, Verrayes-Champagnette, Challand-Saint-Victor
et Challand-Saint-Anselme. L’équipe qui avait conduit cette
expérience lors de l’année précédente
a donc partiellement changé. On n’a plus pu compter sur l’apport
de collaboratrices didactiques, dont le rôle a disparu, et seules
les institutrices de Fénis ont continué à participer
aux initiatives organisées pour les écoles du Piémont.
A.l.i.c.e. a pu démarrer quelques mois après la rentrée
et la recherche s’est donc greffée sur des projets didactiques
que les institutrices intéressées avaient déjà
élaborés d’une façon autonome. Elle a repris
les mêmes noyaux de réflexion que les années précédentes(2)
et a continué à s’intéresser au curriculum,
perçu sous la perspective du parcours d’apprentissage
que l’élève conduit consciemment à
l’école. Elle a donc continué à se dérouler
comme une recherche-action ‘classique’ dans laquelle l’expérience
conduite doit permettre de diffuser, auprès des enseignants, des
cadrages théoriques et méthodologiques généraux.
Cela a demandé tout un travail de réflexion sur la qualité
du projet choisi, surtout en termes d’activité mentale nécessaire
et de travail cognitif mis en jeu chez l’élève, en
termes de support à donner pour soutenir ce travail, en termes
d’attention aux productions langagières élaborées.
Le but est d’aider toujours plus les enseignantes à perfectionner
leurs interventions et de permettre aux enfants de devenir de plus en
plus maîtres de la manière dont ils s’organisent pour
travailler. Le travail de cette année a donc centré la réflexion
commune et l’expérience individuelle en classe sur :
- le contexte d’apprentissage,
- la construction des concepts,
- l’appartenance de ces derniers aux différents domaines
d’expérience,
- l’activité des élèves et les traces que leurs
opérations mentales laissent dans leur langage,
- la place que la L2 peut avoir dans un parcours d’apprentissage
de ce genre nouveau,
- l’évaluation du travail accompli comme outil de formation.
La recherche a donc traité des situations didactiques très
différentes, mais pour toutes elle a trouvé des modalités
semblables d’initiation, de déroulement, de vérification,
démontrant ainsi que ce qui est essentiel aujourd’hui c’est
la prise en compte d’objectifs pédagogiques d’un genre
nouveau et de stratégies d’enseignement/apprentissage qui
valorisent plus particulièrement le travail cognitif que l’élève
accomplit dans son parcours de développement intellectuel.
“ ... adapter l’action éducative aux besoins
de l’élève plutôt que de plier l’élève
à l’action éducative prévue. Les pédagogies
de projet concrétisent cette volonté. Les efforts produits
pour définir de plus en plus précisément un curriculum
de formation par les objectifs que doivent atteindre les élèves
plutôt que par les contenus que doivent transmettre les enseignants
constituent la facette rationnelle d’une préoccupation
semblable ”. |
Les différentes activités, qui ont été conduites,
ont été enregistrées, transcrites et analysées.
Toutes les citations reportées dans les chapitres suivants sont
extraites de ces transcriptions.
Conception et choix des projets
Avant d’entrer dans le détail de la recherche,
il est nécessaire de présenter les différents projets
didactiques sur lesquels les institutrices ont travaillé.
Chaque projet présenté était particulièrement
ancré dans l’histoire de la classe ou de l’école.
Deux écoles travaillent sur le thème du concours
Cerlogne : les métiers. Dans l’une, les enseignantes
installent dans la classe un laboratoire des métiers :
entre autres, les enfants trouvent les outils du menuisier et
des morceaux de bois de différentes dimensions. Ils sont
invités à explorer les matériaux, à
les utiliser et à découvrir les possibilités
de manipulation, de construction et de réalisation.
Après ce temps d’exploration, ils forment trois groupes
et décident avec les enseignantes de construire des puzzles,
une étable et un Pinocchio.
Challand-Saint-Victor
Dans l’autre classe, au moment où
débute la recherche, la classe a déjà commencé
à travailler sur les métiers et en même temps
l’exigence était sortie de faire un cadeau aux copains
de l’école voisine. Les enfants avaient déjà
eu l’occasion de jouer avec des jeux de piste et le choix
s’est arrêté sur la construction d’un jeu
de piste des métiers.
Challand-Saint-Anselme
Après les jours de fermeture de l’école,
causés par les inondations, les institutrices proposent différents
moments de conversation. Un élément qui revient continuellement
est le château qui, entre autres, a hébergé
des enfants évacués avec leurs familles. On va le
visiter; on en discute; on décide d’en construire un
dans la cour de l’école.
Fénis
Il existe un projet de continuité entre
la crèche et l’école maternelle : au début
on a fait plusieurs rencontres avec les enfants et on a visité
les locaux où les petits ont donné des jeux. Le projet
proposé par les maîtresses est de construire un livre
tactile comme cadeau aux enfants de la crèche pour qu’ils
puissent jouer et l’apporter avec eux à la prochaine
rentrée scolaire.
Courmayeur
Les élèves reçoivent un calendrier
de l’avent : les maîtresses proposent d’en
faire un autre, celui de la classe, composé de 24 mains en
carton, pour aller jusqu’à Noël . Les élèves
réalisent ensuite mois après mois un nouveau calendrier
mensuel mettant l’accent à chaque fois sur des thèmes
différents : en janvier l’ordre régulier
des jours de la semaine, en février la météo,
en mars la mise en ordre d’événements, en avril
la numération, en mai un calendrier jeu de piste, et en juin
un calendrier à pochettes que les élèves apporteront
avec eux l’année suivante à l’école
élémentaire.
Verrayes-Champagnette
Il est nécessaire de trouver des critères
de rangement pour des livres qui sont arrivés en classe dans
une grande boîte en carton et un endroit pour les placer.
Les critères doivent être partagés par tout
le monde et ils demandent une importante comparaison d’expériences
déjà vécues individuellement ou de façon
collective.
Saint-Pierre
Les livres qui sont dans la classe sont tous abîmés
et déchirés. Les enfants connaissent déjà
la bibliothèque de quartier et la bibliothèque régionale,
et ils ont décidé d’apporter de chez eux des
livres pour en construire une en classe.
Il faut trouver des critères de rangement pour laisser aux
camarades de l’année suivante une bibliothèque
en ordre.
Aoste - rue de Paris
En classe, les enfants ont trouvé un paquet
avec un message. Ils vont à la découverte du contenu :
des petits pots avec des poudres. Ce matériel les amène
à faire des expériences multiples de mélange
et de dissolution… Le tout avec l’aménagement
d’un atelier.
Gressan - Chevrot
|
Il se rapportait par exemple à la tradition de participer au concours
Cerlogne, aux rapports d’échange avec les écoles voisines,
à la mise en place d’un ‘atelier des poudres’,
à la constitution d’une bibliothèque de classe, au
rangement des livres pour laisser aux camarades de l’année
suivante une bibliothèque en ordre avec les critères de
classement, à la fabrication du calendrier, à la construction
d’un château, etc. Dans l’encadré ci-joint, plus
en détail, les points de départ de la recherche.
Il est nécessaire de souligner l’importance de la prise de
conscience que le projet est un projet collectif. L’institutrice
doit veiller à ce qu’il soit bien partagé par tout
le monde, de sorte que chaque enfant se sente comme partie prenante.
Ce partage collectif n’est pas limité à la situation
de départ : tout le déroulement du projet, doit se
faire d’une façon partagée. Ce déroulement
n’est pas fixé définitivement dès le début.
Dans la conduite du projet, une partie importante est réservée
aux questions, aux difficultés et aux décisions des élèves.
Elles dépendent de l’évolution de l’activité
et la question de ce qui reste à faire est toujours envisagée
avec les enfants. Ce que l’institutrice doit assurer, c’est
la cohérence du projet en termes d’objectifs d’apprentissage.
La négociation avec les élèves porte sur ce qui est
nécessaire à la poursuite du projet et non simplement sur
ce qu’ils auraient envie de faire. Les décisions de déroulement
sont liées au travail que fait l’enseignante pour maintenir
la représentation du but chez les petits et orienter les discussions
vers les activités nécessaires à la réalisation
de ce but. Il faut donc envisager obligatoirement un temps initial de
représentation du travail et des temps réguliers de discussion,
d’échange, d’explicitation, d’essai.
Essentielle s’avère l’attention de
l’institutrice à ce que les enfants apprennent au fur et
à mesure que les choses avancent et à l’idée
qu’ils se font de ce qu’ils apprennent et de ce qu’ils
pensent faire.
De là découle l’attention au contexte :
attention à ce que les élèves
savent, à ce qu’ils font et à ce qu’ils
apprennent.
1. Connaissance du contexte d’apprentissage
Il s’agit des connaissances déjà
partagées par tous les élèves ou disponibles dans
la classe : les élèves vont commencer à travailler
avec ces connaissances. Ils vont s’appuyer sur elles pour apprendre.
Le souci de l’institutrice est de faire ressortir ces connaissances,
de façon à ce qu’elles soient partagées par
tout le monde.
Exemples : Quand est - ce qu’on a déjà vu cela ?
A quoi cela vous fait-il penser ? Qu’est-ce que vous savez
déjà sur... ? Quelles idées avez- vous pour
faire... ? etc.
Avec ces questions l’enseignante sollicite les enfants à
reconstruire ce qu’ils savent au niveau de la représentation,
à transposer ce qu’ils pensent pouvoir déjà
faire dans le registre de la symbolisation et du langage. Quelques exemples
encore :
L’observation des outils du menuisier permet de constater ce que
les enfants savent déjà : leur nom, leur utilisation,
leur niveau de danger, etc.
Challand-Saint-Victor
L’observation de différentes poudres alimentaires
permet aux élèves de mobiliser leur connaissance du lexique
des propriétés sensorielle, toucher, odorat, goût, et
à l’enseignante de les orienter vers une analyse plus fine.
Gressan - Chevrot
La première séance d’analyse des
jeux de piste présents dans l’école permet de voir
ce que les élèves savent de ces jeux, comment ils les observent,
comment ils les décrivent, à quel niveau de détail
ils analysent le jeu, avec quelles règles ils jouent, etc.
Challand-Saint-Anselme
2. Poser des objectifs en termes
de construction de concepts
Les objectifs pédagogiques sont en général
conçus en termes de développement, de comportement, de savoir-faire.
Les objectifs mis en évidence dans cette recherche et qui jouent
un rôle essentiel dans la construction des apprentissages, ce sont
les objectifs de fonctionnement cognitif, c’est-à-dire des
objectifs qui visent à la construction et à l’utilisation
des meilleures ressources mentales.
“ La pédagogie par compétence
est une pédagogie du renoncement ; on pourrait plus
justement dire du recentrage sur l’essentiel, car c’est
bien d’un apprentissage de l’essentiel qu’il s’agit
”. |
En parlant d’objectifs cognitifs ou d’objectifs
en termes de construction de noyaux conceptuels, on met l’accent
sur les savoirs et sur leur organisation, mais surtout on met l’accent
sur la meilleure utilisation de ces savoirs. Tout apprentissage vise la
construction de concepts : ceux-ci sont rencontrés ici comme
des outils grâce auxquels on peut résoudre les problèmes
qu’on se pose et que l’on peut transférer à
d’autres situations.
La construction du château (Fénis) |
Il s’agit de construire un château
dans lequel les élèves peuvent rentrer pour jouer,
en fabriquant toutes les briques nécessaires.
Le concept central est celui de mesure.
L’institutrice doit être consciente de l’ensemble
des concepts et des opérations mentales qui concourent à
la construction de ces concepts et qui sont nécessaires dans
l’activité :
- Notion de longueur, dans le sens horizontal et
vertical :
- Equivalence des longueurs : comparaison
de longueurs
- Unité de longueur : segmentation
d’une longueur continue en unités et répétition
de l’unité
- Périmètre : développement
sur une seule ligne des longueurs des différents côtés
et comparaison de ces longueurs.
- Aire : combien de rangées de briques
nécessaires pour réaliser la hauteur voulue :
multiplication logique
- Aspects numériques de la mesure :
utilisation de la liste des nombres déjà connus
pour désigner la quantité d’unités de
longueur (de briques) nécessaires
- Aspects cardinaux du nombre, concept de quantité
; comparaison de quantités
- Figure ; représentation de l’objet
par un dessin en réduction, respectant les unités
de longueur.
- Opérations numériques : recherche
de la distance entre deux nombres (on a 5 briques ; il
nous en faut 7 ; combien faut-il encore en faire ?) |
Ces concepts et ces opérations sont déjà
présents d’une façon plus ou moins intuitive chez
les élèves. La situation d’apprentissage vise à
les faire expliciter et à les développer de façon
consciente et de mieux en mieux maîtrisée.
La construction des calendriers (Verrayes-Champagnette) |
Le concept central est celui d’organisation
spatio-temporelle
L’institutrice doit être consciente de l’ensemble
des concepts et des opérations mentales
qui concourent à la construction de ces concepts et qui sont
nécessaires dans l’activité.
Semaine : construction de l’algorithme
(tous les sept jours, c’est le même nom de jour) ;
observer (des calendriers), découvrir et poursuivre
une règle; symboliser (avec les couleurs, avec
les noms écrits, avec un signe pour chaque jour, etc.).
Chronologie, succession : ordonner des
événements pour récapituler et pour prévoir ;
symboliser (avec un signe pour les événements
qui se répètent ou utiliser le lexique du temps et
de l’espace : avant /après).
Ordre numérique : utilisation de
la suite des nombres : correspondance terme à terme
ordinale (un nombre pour chaque case du calendrier). |
3. Les projets développent
des concepts et des opérations mentales appartenant à différents
domaines d’expérience
L’expérience nous montre que les enfants
articulent leurs connaissances et font quelquefois appel à des
idées, que l’enseignante trouve inattendues, pour répondre
à des situations. Cela montre que leur activité mentale
tend à unifier les connaissances au-delà du découpage
en domaines d’expérience. L’enseignante doit aider
les élèves dans leur effort pour construire cette unité
de la pensée, même s’il doit rester conscient des différences
importantes qui existent entre les domaines. D’où l’importance
d’analyser les tâches en termes d’activités et
d’opérations cognitives, plutôt que de les réduire
au strict domaine d’expérience dont elles relèvent.
En effet :
1) un même concept appartient souvent à plusieurs domaines
d’expérience (le concept d’ordre est présent
dans Espace, l’ordre, la mesure, mais aussi dans Les
choses, le temps, la nature, dans Discours et paroles, dans
Messages, formes et media, etc.) ;
2) beaucoup d’activités cognitives sont transversales, c’est-à-dire
se développent à travers plusieurs domaines d’expérience
(trouver des critères de classement est une activité logique
qu’on retrouve dans tous les domaines d’expérience,
chaque fois qu’il s’agit d’organiser de l’information ;
de même observer , comparer, etc.) ;
3) les apprentissages faits dans un domaine d’expérience
doivent pouvoir être utilisés pour aborder des problèmes
dans d’autres domaines (le transfert consiste à transposer
des connaissances, des concepts, des opérations cognitives dans
d’autres domaines que ceux dans lesquels on les a construits)(3)
.
“ Les acquis d’une situation
doivent pouvoir être décontextualisés, c’est
seulement dans cette mesure qu’ils pourront se mettre au service
d’autres situations ”. |
4. Mettre les élèves
en situations-problèmes
Analyser les aspects cognitifs du curriculum signifie
faire attention à la manière dont les enfants prennent conscience
explicitement de ce qu’ils sont en train de faire, de la manière
dont ils le font et de la manière dont ils construisent progressivement
leurs connaissances. Si on veut les aider dans l’élaboration
de stratégies de travail, il faut leur proposer des situations
“ difficiles ”, c’est-à-dire des situations
qui présentent un décalage par rapport à ce qu’ils
savent déjà, des situations qui introduisent des problèmes.
Le travail dans ces situations-problèmes s’organise autour
de deux grands axes.
- Les interventions langagières de l’enseignante
(car c’est en parlant avec l’enfant de ce qu’il fait
qu’on va lui permettre de prendre conscience de comment il le fait).
Il s’agit non seulement de les aider à produire les idées
qu’ils ont, mais d’aller aussi loin que possible dans l’exploitation
de ces idées. Cela veut dire intervenir dans la ‘zone
proximale de développement’ (Vygotskj) et consiste
à faire avancer les enfants par rapport à ce qu’ils
savent ou savent faire spontanément.
- Les échanges entre élèves. Quand on travaille
dans cette perspective, la mise en route de l’activité est
un moment très important ; il faut permettre aux enfants d’aller
chercher dans leur mémoire tout ce qu’ils savent déjà.
Les fonctions mentales sont souvent les mêmes : percevoir,
observer, comparer, trier, etc. L’essentiel c’est de le faire
en groupe, où chacun peut apporter une contribution importante,
un point de vue différent, permettant ainsi à l’enseignante
d’exploiter les idées les meilleures et à chacun de
profiter d’idées qu’ils n’auraient pas eu tout
seuls.
Quand le déroulement d’un travail est relativement complexe,
c’est-à-dire quand il demande la mobilisation, l’organisation
et la coordination de beaucoup de ressources, cela oblige l’institutrice
à faire plus souvent le point (Qu’est-ce qu’on s’est
déjà dit ? Qu’est-ce qu’on a déjà
observé ? Quelles sont les conclusions auxquelles on est arrivé ?…etc.),
à faire des relances, des renouements, aidant ainsi les élèves
non seulement à savoir faire, mais à savoir penser. Et envisager
le travail didactique de cette façon veut dire être conscient
que le but principal de l’enseignement est la construction progressive
de l’autonomie intellectuelle de celui qui apprend.
5. Repérer dans ce que disent
les élèves les traces de leur activité mentale
Si on veut pouvoir orienter les enfants pendant qu’ils
travaillent, il faut savoir quelles sont les démarches mentales
qui sont en jeu dans l’activité qu’ils sont en train
de faire. Les traces de ces opérations cognitives, on les trouve
principalement dans les échanges verbaux. L’attention doit
donc être portée sur deux aspects :
- quelles traces des opérations cognitives se manifestent dans
le langage ;
- quelle est l’organisation de ces opérations cognitives
(ex. : est-ce qu’elles arrivent d’une façon autonome
ou est-ce qu’elles se font seulement après relance de la
part de l’institutrice ?)
Mieux on sait faire l’analyse de ces productions et mieux on saura
poser les bonnes questions. Voici quelques exemples.
Exemples d’anticipation
Challand-Saint-Anselme -
(5e séance)
La maestra comunica ai bambini la richiesta delle colleghe di Challand-Saint-Victor
di avere anche loro un ” jeu de piste “.
- Possiamo costruirglielo?
- Si, si che bello.
- Cosa facciamo?
- Si può fare così: prendere un gran foglio (la base del
gioco), incollare tutti dei foglietti vicini (le caselle) e poi colorare
le figure dove bisogna fermarsi.
- Mettiamo la freccia per partire e scriviamo VIA.
Challand-Saint-Anselme -
(7e séance)
- Ne facciamo altre (caselline).
- Grandi come questa (una bambina posa la casella già fatta da
un altro sul suo foglio e ne ripassa con la matita il contorno).
- L’ho messa sopra per farla uguale.
- Possiamo fare così tutte le volte.
Il giorno seguente i bambini prendono le caselle che hanno costruito ma
notano che non sono perfettamente uguali, le accostano, le sovrappongono).
- Dobbiamo rifarle tutte.
- Farle tutte uguali.
- Come facciamo?
- Mettere la casella più grande su di un foglio e fare il contorno
con la matita.
- L’abbiamo già fatto ieri.
- Era sbagliato (i bambini si rendono conto che è inutile rifare
lo stesso procedimento perché il risultato sarebbe uguale).
- Prendiamo solo quelle uguali.
- Metterle una sull’altra, se sono grandi uguali le prendiamo, se
no le buttiamo.
Courmayeur - (4e étape)
- Ins. : per fare una storia che cosa ci serve ?
- Carola : dei personaggi.
- Ins. : molto bene! E quali personaggi vogliamo mettere in questa storia?
- Carola : a me piacerebbe fare una storia di fantasmi.
- Bb. : Sì! Facciamo i fantasmi…
- Matteo : ma anche con dei bambini…
- Eugenio : possiamo mettere anche i vampiri, le mummie…
- Igor : allora mettiamo anche le mamme ed i papà…..così
non hanno paura!
Gressan-Chevrot
…La clessidra non è arrivata così si cercano libri
con immagini che la raffigurino.
Finalmente si trova una fotografia. Di comune accordo si decide che ….la
si può costruire. Nel loro laboratorio i bimbi trovano vasi, barattoli,
bottiglie, polveri, ecc…
- Giacomo : prendi quel vasetto, lo tagli sotto e poi ne prendi un altro.
- Marianna : sì, ma il bicchiere deve essere trasparente se no
mica vedi la polvere che scende.
- Enrik : forse bisogna incollarli; poi prendi la carta e fai un rotolino
come un tubo.
- Giacomo: fai un cerchio grande di carta, lo tagli e poi tappiamo il
vaso.
- Francesco : io non sono d’accordo perché se fai così
guarda che va giù tutto di colpo. (Prende i due vasetti, li avvicina
e li rigira in fretta facendo passare il sale da una parte all’altra).
- Federico : neanch’io sono d’accordo perché vedi qua
la figura, qui è stretto. Dobbiamo prendere questi due bicchieri,
metterli uno sopra l’altro, fare un buco piccolo e incollarli. (Prende
due flûtes, le sistema e poi rivolgendosi all’insegnante)
Ci fai il buco?
Exemples de discussion et de justification d’un
point de vue dans un échange de groupe.
Challand-Saint-Victor -
(3e séance)
Costruzione di Pinocchio - Attività nel laboratorio che prevede
l’utilizzo delle ”viti“ per unire i pezzi di legno.
- Ins. : la prossima volta che cosa dovete fare?
- Bb. : dobbiamo fare il naso, la bocca, gli occhi e le orecchie.
- D. : Le orecchie non ce le ha Pinocchio.
- G. : Si le ha.
- D. : No perché ho visto sulla cassetta che non le ha le orecchie.
- L. : Si che le ha, allora perché ha le orecchie lunghe? Perché
prima ce le aveva e poi gli sono cresciute.
- S. : Io sono il responsabile del progetto e le orecchie le ha.
Saint-Pierre - (4e partie)
Organisation de la bibliothèque de classe.
- Ins. : E questo (libro) di che cosa parla ?
- Luca : E’ il libro dei Pokémon.
- Davide : Io so maestra, i Pokémon prima di essere diventati Pokémon
erano degli animali, perciò lo mettiamo nella scatola dei libri
degli animali.
- Pagoda : Maestra ho un’idea…in questa scatola più
piccola possiamo mettere questi libri di fate e di maghi perché
fanno tutti e due le magie…(c’était le livre de Pinocchio
et celui de Merlin).
Courmayeur - (3e étape)
Osservando la carta argentata da regalo.
- Matteo : E’ liscia come uno specchio.
- Eugenio : E’ come il ghiaccio, liscio…
- Matteo: Ma il ghiaccio è freddo…que-
sto non è freddo.
- Ins.: Che cosa potremmo costruire con questa carta?
- Eugenio : Uno specchio perché ci possiamo vedere dentro.
- Carola : Non è vero! E’ solo brillante, non si vede niente.
- Matteo: Assomiglia allo specchio, c’è il riflesso…però
si vede male, male!
Exemple de symbolisation.
Courmayeur - (4e étape)
Costruzione del libro-regalo per i bambini del nido.
- Ins. : Allora, dobbiamo fare la notte sul nostro libro e come la facciamo?
- Egon : La pitturiamo…
- Eugenio : possiamo usare quella per fare la notte (indica la carta vellutina
nera) così si può toccare…
- Carola : E’ nera…la notte è buia, tutta nera…
- Eugenio : Lo dobbiamo appiccicare qui sul cartone…e se facciamo
il giorno usiamo questa (carta laser) e facciamo il sole che luccica…bello!!!
- Matteo : Questa qua (carta ondulata) può essere il mare…possiamo
fare la casa dei bambini al mare…
- Egon : e questa è la sabbia (carta vetro)!
Exemples de comparaison.
Challand-Saint-Anselme -
(3e séance)
- La maestra ha dei fogli bianchi in mano e chiede ai bambini cosa si
può fare.
- Bb. : Sono tutti bianchi e hanno tutti i buchini (fogli di recupero
del computer)
- B. : Sono uguali
- Ins. : Come fai a sapere che sono uguali ?
- B. : Metterli sopra (sovrapporli)
- B. : Hanno la stessa misura
- B. : …e anche la stessa forma.
Challand-Saint-Victor -
(2e séance)
Attività di costruzione di Pinocchio
- S. : C’è un problema; guardate qui, questo è su
e qui è giù (indica la differenza di spessore tra le spalle,
il collo e il resto del corpo).
- L. : Ma sì guarda, la faccia è qua e poi va giù
(fa notare, toccando su di sé, che il nostro corpo non è
piatto; poi va a prendere altri pezzi di legno per raggiungere lo spessore
dei cubetti).
Exemple de construction de connaissances dans
des situations de résolution de problèmes.
Challand-Saint-Anselme -
(8e séance)
I bambini stanno incollando i numeri in fila fino al 31 ; controllano
sul calendario poi vanno per tentativi chiedendo conferma alla maestra.
- 29, ci vuole il 2 e l’altro che va in giù che sembra il
6.
- 27 - 28 - 29 - 20,10 - 20,11 - …..
La maestra dice i numeri in modo esatto: 20, 21…I bambini discutono
per trovare la soluzione al problema di mettere in fila i numeri che non
conoscono. Una bambina propone di fare la fila del 3 : 3.1, 3.2, 3.3 …..poi
del 4: 4.1, 4.2, 4.3…..poi del 5: 5.1, 5.2, 5.3.
I bambini dopo aver sistemato, con il contributo di tutti, la fila dei
numeri, li hanno incollati.
Alcuni hanno intuito la ciclicità: cioè si ricomincia sempre
da 1,2,3,4…anche se cambia il numero precedente. Hanno scoperto
la decina.
Exemples de transfert (réutilisation dans d’autres
situations)
Challand-Saint-Anselme -
(9e séance)
La maestra propone di fare un cartellone per ‘vedere’ tutte
le regole. Sulla fila verticale si incollano i disegni dei mestieri; per
la fila orizzontale si devono trovare dei simboli che indichino che cosa
fare. Per andare avanti tutti propongono la freccia verso destra.
- Maestra come facciamo per dire che bisogna stare fermi?
- Questo vuol dire fermi (alza la mano con il braccio teso in avanti).
- Alto là!
- Come quel nano con la tuta viola; maestra come si chiama?
Fa riferimento a Martin le Lutin dell’Unité XII de la méthode
‘Valentine et les autres’: Un conte. Un’altra bambina
propone di fare la freccia doppia, che va avanti e indietro, e poi sopra
una X che vuol dire NO (simbolo utilizzato a scuola per la negazione).
Tutti i bambini sostengono questa idea.
Vogliono la freccia in avanti rossa, la freccia indietro blu e la freccia
per fermo gialla.
I bambini compilano la ” grille à double entrée “.
- Va qui perché c’è la freccia che vuol dire avanti.
- Sì ma che segno usiamo?
- S. ha un’idea: incolliamo la fotocopia della mano con 2 (o quante
ne servono) dita alzate.
Courmayeur - (1re étape)
- Ins. : Che simbolo possiamo usare per descrivere i giochi duri?
- Alessia : Scriviamo “duro”.
- Ins. : Tu sei capace a scriverlo?
- Alessia : No!
- Eugenio : Io sono capace.
- Ins : Prova a scriverlo…
- Eugenio : E come si fa?
- Alessia : Ma se hai detto che sei capace!
- Eugenio : Allora cerco un nome che inizia con DU…..(osserva i
nomi dei compagni sul cartellone delle presenze e ci pensa un po’
su…).
- Eugenio : Non ce ne sono…non ci riesco…non sono capace…lo
possono scrivere le maestre.
Exemple de contrôle de la tâche.
Challand-Saint-Anselme -
(7e séance)
- Ins. :Adesso che cosa dobbiamo fare ?
- Bb. : Le cose del ” jeu de piste “.
- Ins. : Sì ma arrivati a questo punto ?
- Bb. : Prendere il foglio e attaccarle (le caselle).
- B. : Non il foglio, il cartoncino.
- B. : Perché?
- B. : Perché è più duro e resistente….
- Ins. : Incolliamo subito o prima le mettiamo tutte sul cartoncino?
- B. : Prima proviamo.
- B. : La maestra ha ragione.
6. Conduire les activités
en orientant les élèves vers la prise de conscience et l’explicitation
de leur travail mental. Importance du langage et de la reformulation.
Formes d’intervention de l’enseignante
Les exemples précédents montrent des élèves
capables de réfléchir sur les moyens employés pour
réaliser une tâche. C’est le produit d’attitudes
pédagogiques qui cherchent à rendre accessibles et à
expliciter aux enfants les raisonnements, les démarches, les procédures
qui permettent d’avancer et de réussir dans la réalisation
des projets entrepris.
a) Poser régulièrement des questions qui aident les élèves
à réfléchir.
Challand-Saint-Anselme - “ Comment fais-tu pour le savoir ? ”
est la question la plus courante, qui oriente soit vers une justification,
dérivant d’une action réfléchie (8e séance),
soit vers une vérification (8e séance).
b) Favoriser les échanges entre élèves tant sur le
plan cognitif que sur le plan social, de sorte que chacun accepte :
- d’aider les autres et d’être aidé par eux,
- de tenir compte des apports des autres, de défendre ou de réviser
ses propres idées.
Courmayeur - (1re étape)
- Situation dans laquelle les enfants observent et touchent les
jeux pour faire des comparaisons. Sur soixante tours de parole,
seize seulement sont de l’institutrice. |
“ Dans tous les cas, certains facteurs
sont essentiels à garantir pour favoriser la prise de risque
ou la prise d’autonomie chez les élèves :
c’est l’instauration d’un climat d’apprentissage
positif, fondé sur la confiance, l’entraide et la onsidération
réciproque. Une régulation offerte aux élèves
dans leurs tâtonnements évaluation formative interactive),
la disponibilité pour l’échange, le coup de
pouce indispensable, l’encouragement sont évidemment
de mise ”.
|
c) Faire systématiquement un travail de synthèse,
de reformulation en fin de séance : la mise en mémoire
de l’activité ne se fait pas seulement alors par le souvenir
de l’action, mais par les mots qui permettent d’en trier et
d’en retenir l’essentiel.
d) Prendre le temps de conclure le projet en le récapitulant, en
évoquant ses différentes étapes, en recherchant une
mise en forme des expériences vécues, si possible pour la
transmettre à d’autres. C’est le moment où les
élèves vont prendre conscience de l’unité d’un
travail qui a duré longtemps, des progrès qu’ils ont
fait, de l’importance de leurs efforts et de ce qu’ils savent
maintenant bien faire.
Fénis - (séance du 21.03.01)
- Ins: Che cosa vi ricordate del lavoro che abbiamo fatto l’altra
volta con i mattoni ?
Elisa: Abbiamo fatto un metro con le corde, le abbiamo legate insieme.
Asia: Abbiamo preso i mattoni per misurare quanto dovevamo fare
largo il castello. Abbiamo contato sul foglio; poi li abbiamo messi
com’era scritto là sopra (riferimento alla rappresentazione
del castello sul foglio). Li abbiamo misurati con la corda come
se fosse un metro.
Fénis - Réalisation d’une fiche
technique.
Les institutrices proposent aux enfants de 4-5 ans une fiche technique
sur les étapes de la construction des briques pour le château.
Cela leur permet d’évaluer s’ils sont conscients
des différentes phases du travail.
COME SI FANNO I MATTONI
- Prendere la terra
- Mettere l’acqua nel recipiente dove c’è la
terra
- Mettere la paglia
- Mescolare l’acqua, la paglia e la terra con la cazzuola
- Prendere la tavoletta, la formina e la cazzuola.
- Con la cazzuola si prende la malta e si mette dentro la formina
con sotto la tavoletta
- Riempire la formina
- Si “alliscia” la malta con la cazzuola
- Alzare la formina
- Si lascia asciugare i mattoni per 6-7 giorni
- Si prende un pò di malta e si mette sul muro del castello
con la cazzuola
- Si appoggia il mattone e si spinge contro l’altro. |
Les enfants démontrent qu’ils ont le contrôle de la
tâche.
Ils ont la représentation mentale de l’organisation du travail
et non seulement des idées isolées.
Il utilisent correctement le temps passé et ils s’expriment
avec des phrases complexes.
7 . Evaluation du projet
Quand le projet arrive à sa conclusion, il est
très important d’en faire une évaluation. C’est
très clair qu’il ne s’agit pas d’une évaluation
externe. Ce sont les acteurs mêmes qui ont conduit le travail qui
doivent s’interroger sur les résultats obtenus. Ce bilan
sera conduit avant tout par les élèves.
Une formule très efficace a été celle de leur poser
des questionnaires oraux, conçus de la façon suivante :
Ce qui m’a plu.
Ce que je n’ai pas aimé faire.
Ce que j’ai appris.
Ce que j’aimerais encore apprendre. |
Les réponses ont été le plus souvent
individuelles et elles ont contribué à les rendre conscients
du parcours accompli.
Mais le bilan de l’activité avec les enfants
peut être fait de façon indirecte aussi, avec le prétexte
de le présenter ou de le raconter à d’autres.
Challand-Saint-Victor - La mostra
degli oggetti costruiti.
Obiettivi:
- Documentazione del lavoro svolto
- Socializzazione dell’esperienza
- Verifica finale degli obiettivi prefissati
- Ricostruzione del proprio vissuto educativo per non disperdere le esperienze
condotte all’interno di molteplici e diversificati contesti.
Occorrente: Tutti i giochi e giocattoli
prodotti durante l’anno, i materiali utilizzati, le foto scattate
durante le attività, i cartelloni costruiti dai bambini, i dialoghi
registrati, le magliette disegnate...
Partecipanti: Tutti i bambini che hanno preso parte alle
attività nel corso dell’anno e i genitori.
Prepariamo la mostra: Siamo giunti alla fine delle attività
di laboratorio svolte durante l’anno; è venuto il momento
di riorganizzare le varie esperienze contestualizzandole in una “mostra
degli oggetti costruiti”. Questa è organizzata insieme ai
bambini; essi sono invitati a collaborare attivamente, sia nell’allestimento
che nella successiva presentazione ai loro genitori, allo scopo di responsabilizzarli
e di motivarli al lavoro. Osservando gli oggetti costruiti, i cartelloni
con le foto, i disegni, i materiali conservati, i piccoli rievocano il
percorso effettuato, tengono conto dell’ordine cronologico degli
eventi, danno un significato alle esperienze compiute a scuola. Le insegnanti
pongono domande che stimolano i bambini a trovare soluzioni e strategie…Alla
fine gli oggetti sono sistemati lungo un percorso ben definito.
E i genitori?: I genitori organizzano un “grand
buffet” all’aperto che segue la presentazione “ufficiale”
della mostra da parte dei bambini.
Challand-Saint-Anselme -
Rencontre avec les correspondants - le 30 mai 2001 -
Le jour est arrivé ! Aujourd’hui nous allons à
l’école maternelle de Challand- Saint-Victor pour leur offrir
notre cadeau : le “ jeu de piste ” que nous
avons construit pour eux. Notre devoir n’est pas seulement de porter
le jeu, mais aussi d’en expliquer les règles et le déroulement.
Les institutrices et les enfants des deux écoles sont assis en
rond autour du jeu.
“Perché siamo venuti qui a trovare questi bambini? …."
- Per spiegare il gioco che gli abbiamo fatto, perché loro non
ce l’hanno un gioco così
- Per portare il gioco.
- E’ il “jeu de piste”.
- Sapete che cos’è un “jeu de piste”?
- E’ una pista.
- E’ un gioco che si gioca con il dado e si usano le pedine.
- Che cosa sono le pedine ?
- Sono dei segni per sapere dove si è arrivati.
- Solo con due cose (il dado e la pedina) non si può giocare.
- No, perché servono le regole.
- No perché bisogna avere il “jeu de piste” (il cartellone
con il gioco)….
- Cosa vi sembra ?
- Una strada.
- E le nuvolette ?
- Sono le regole.
- Si comincia dov’è la freccia che dice “Via”.
- Si inizia dall’1 che è lì.
- Vediamo se indovinano come fare funzionare il gioco.
- Dopo l’1 c’è il 2, poi il 3 e poi il 4.
- Cosa c’è sui disegni ?
- C’è il treno; un pallino rosa.
- La casellina rotonda colorata con il fucsia è la “Fine”.
- Sapete a cosa servono i dadi ?
- Per tirare e per contare.
Una bambina fa vedere come si tira il dado, come si contano i punti e
come si procede sulla pista.
- Dopo tocca ad un altro bambino.
- Sono arrivato alla casalinga.
Un bambino illustra la regola della casalinga.
- Abbiamo anche noi il gioco dell’oca.
- Ho visto una mucca.
- Sta mungendo la mucca.
- Il latte dà energia, avanti 5 caselle.
- Quando capiti qua devi andare avanti fino a quando ci sono di nuovo
due numeri uguali.
- Sì, perché ci sono due numeri uguali nella stessa casella:
1-1, 2-2, 3-3…
E’ un gioco dei mestieri.
- Anche noi abbiamo visto (studiato) dei mestieri.
- E’ per capire le regole:…la freccia rossa vuol dire “Avanti”.
- Fermo! C’è la X che vuol dire “No”, “Fermo”.
Un bambino illustra la regola del falegname.
- Tornare indietro perché ha fatto un doppio giro.
- Sì perché il ferroviere…..(spiega la regola).
- Abbiamo fatto anche le cartine: davanti c’è il personaggio
del mestiere, dietro quello che bisogna fare…
- Giochiamo una volta insieme.
- Se facevo 5 andavo più avanti.
- 5 ! Che tanto !
Un gruppo di bambini delle due scuole giocano insieme. Mentre aspettano
il loro turno due bimbe chiacchierano: quella di Challand-Saint-Victor
chiede alla bimba di Challand-Saint-Anselme spiegazioni sul gioco, sulle
regole…
Fénis - Construction
d’un jeu d’évaluation pour les petits -
Après avoir fait le bilan du projet avec les plus grands, l’institutrice
demande si les petits peuvent savoir les mêmes choses et ce qu’on
peut faire pour le découvrir. Les propositions des enfants sont
nombreuses : faire un tableau, poser les mêmes questions, faire
un jeu avec des cartes…
On développe cette dernière idée et, en discutant,
on décide de dessiner sur des feuilles de papier les outils employés
pendant la construction du château et des objets qui n’ont
pas concerné ce travail. Ces fiches seront utilisées pour
demander aux enfants de trois ans si les objets représentés
sont "vrais ou faux".
- Discussion sur les règles du jeu -
Les enfants plus grands discutent beaucoup sur ”comment faire le
jeu“ et ils en décident les règles :
1 - les petits doivent se disposer en rond et au milieu on va mettre les
fiches cachées ;
2 - un enfant doit aller au milieu du rond en marchant ӈ
quatre pattes“ et choisir une fiche ;
3 - il doit la regarder et dire si l’objet dessiné est "vrai
ou faux" ;
4 - s’il répond correctement il choisit une autre fiche ;
s’il se trompe il fait une pénitence et il retourne à
sa place.
- Explication et proposition du jeu aux petits
-
Les enfants de cinq ans expliquent au grand groupe les règles du
jeu et ils corrigent les camarades pendant les premiers essais. Deux enfants,
en outre, décident de l’appeler “ Le jeu des outils ”
et ils préparent une enveloppe pour tenir ensemble les fiches.
- Evaluation du jeu -
Le groupe qui a inventé le jeu fait une évaluation des connaissances
des plus petits. L’institutrice demande aux enfants si, selon eux,
les autres ont démontré bien connaître, ou non, les
outils employés dans le travail et pourquoi.
- Ins. : Ieri abbiamo giocato con il ”gioco degli attrezzi“.
Secondo voi i vostri compagni hanno dimostrato di conoscere bene gli attrezzi,
oppure no? E perché?
- A. (5 ans) : Si, hanno riconosciuto bene gli attrezzi perché
solo due bambini hanno fatto la penitenza e gli altri no.
- M (5 ans): Alcuni si, alcuni no. Perché ci sono due bambini che
non hanno saputo rispondere e invece gli altri si.
- L (4 ans): Ieri abbiamo giocato e quelli che prendevano la carta e facevano
vedere a tutti se era falso o vero. Non sanno conoscere gli attrezzi perché
prendono la pala meccanica e dicono che è falso.
- S (5 ans): Io dico di si. Però non mi ricordo se tre o due hanno
fatto la penitenza e io e gli altri no.
- E (4 ans): Ieri, quel gioco però se te sbagliavi non dovevi più
farlo, invece se facevi giusto potevi farlo ancora. Si, perché
era venuto Gino e ci aveva detto quali attrezzi si doveva usare.
- L (4 ans): Si, perché adesso sanno giocare.
- M (4 ans): L’altro giorno quando avevamo fatto il gioco, chi aveva
trovato quello che serviva con Gino, poi lo rimetteva al suo posto e ne
riprendeva un’altra. Sanno gli attrezzi perché ci abbiamo
giocato quella volta e adesso sappiamo tutto.
- M (4 ans): Bene, perché lavorano tanto con gli attrezzi.
- X (5 ans): Alcuni no perché avevano fatto la penitenza e gli
altri si.
- L (4 ans): Si perché quelli che non conoscevano noi gli spiegavamo,
tipo Elia che non sa il gioco, noi gli spiegavamo e poi lui sa.
- Le bilan de l’expérience réalisée devra
être fait par les enseignantes aussi. Sa valeur réside
dans la capacité d’observer et d’analyser l’évolution
des élèves pendant l’activité, en mettant en
évidence tous les éléments, provoqués ou inattendus,
qui ont contribué à l’avancement du travail. Ce bilan
est surtout une autoévaluation de sa propre conduite pédagogique.
Aspects de l’autoévaluation effectuée
par les institutrices de Fénis.
Difficultés :
- Réussir à découvrir les opérations
mentales dans les dialogues des enfants.
- Rapporter les principes théoriques à la pratique
didactique.
Aspects intéressants :
- Analyser le langage des enfants avec le but de découvrir
les opérations mentales.
- Analyser le style pédagogique de l’institutrice :
c’est une stratégie qui permet d’évoluer
au niveau professionnel.
Améliorations :
- Prise de conscience de la part de l’institutrice du travail
cognitif des enfants et de l’importance du langage.
- Prise de conscience et attention au style pédagogique adopté.
Apprentissages :
- Penser à une activité par rapport aux opérations
cognitives des enfants.
- Stimuler les enfants au travail cognitif
- Réfléchir sur son propre style pédagogique,
qui influence strictement l’apprentissage des enfants.
- Penser, pour chaque activité, dans quelle “ zone
de développement proximale ” chaque enfant peut
se trouver.
- Les compétences et la professionnalité ont évolué
graduellement : en effet, on a eu besoin de réfléchir
sur les aspects théoriques et sur leurs conséquences
au niveau de la pratique didactique qui a changé parallèlement
à la prise de conscience sur la recherche. |
8. Place de la L2
Cette recherche a demandé aux enseignantes un
tel engagement que la place de la Langue 2 dans cette nouvelle forme de
travail n’a pas fait, cette année, l’objet d’une
réflexion spécifique.
De façon générale, dans chaque projet, des temps
d’activité ont été réalisés en
français :
- l’organisation du travail, du temps, de la classe ;
- certaines activités pratiques (constructions, dessins…) ;
- certaines activités en liaison directe avec la vie de la classe
(ex.: évocation des évènements réguliers pour
la fabrication du calendrier) ;
- souvent aussi les moments de récapitulation du travail, dans
un contexte où les élèves ont déjà
une représentation solide de la tâche et des connaissances
langagières.
Par exemple à
Fénis les enfants avaient fait
des dessins sur les différents moments de la construction
du château. Ils les avaient collés sur un gros panneau
et ils devaient les interpréter.
La consigne était de les commenter en français en
élaborant les phrases seuls ou en groupe.
Voilà un extrait des commentaires :
“ Les enfants qui regardent Gino qui fait le château-fort
sur le tableau.
Les enfants vont à jouer dans la sable. Enrica parle con
Gino.
Gino fait la tour du château-fort avec les briques en plastique,
elle tombe.
Gino que fait la tour de le briques de plastique. Elle est bien
faite, elle ne tombe pas.
Les enfants aller dans le jardin.
Les enfants qui fait les briques.
Gino fait voir à les enfants le fer.
Gino qui fait les trous.
Gino que fait voir à les enfants comment marteler le bâton.
Gino martelait le clou.
Gino, Xavier et Monique montaient la table ”.
Autre exemple : L’emploi
des photos s’avère une stratégie optimale pour
proposer aux enfants une réflexion sur l’activité
qui s’est déroulée. Dans ce cas, le but était
de remettre en ordre des photos et de les raconter à quelqu’un
qui n’avait pas participé à la construction
du château. Les élèves ont commencé par
des mots : les enfants.….les briques…..la porte…..
On les a aidés avec des questions et ils sont arrivés
plus facilement à construire des phrases. Après, quand
on a fait un travail de réflexion sur la langue, on leur
a fait remarquer qu’ils ont su expliquer des choses complexes.
Quand les petits parlent sur une expérience partagée,
ils peuvent s’aider pour l’élaborer langagièrement.
Comme il y a eu une construction collective de l’activité,
il y a une construction collective du langage. |
Cette recherche devrait maintenant se poursuivre par une réflexion
sur la manière d’accompagner, de façon bilingue, le
travail mental de l’élève,
- tant du point de vue des prises de parole des enseignantes, par lesquelles
elles pourraient montrer aux élèves que l’on peut
aussi réfléchir en français,
- que du point de vue de l’organisation des activités pour
amener progressivement les élèves à penser en deux
langues.
9. Evaluation de la recherche
comme outil de formation par les enseignantes
Une recherche-action c’est pour les enseignantes
un temps d’autoformation et de formation coopérative. La
dernière séance du groupe de travail a été
consacrée à l’évaluation de cet aspect de la
recherche : comment les enseignantes perçoivent-elles les
transformations de leur professionnalité, induites par cette nouvelle
manière de travailler ? La question a été abordée
de deux points de vue et elle a produit ces considérations conclusives.
a) La pratique de la classe
- La transformation du travail de préparation inclut une analyse
préalable de l’activité dans sa dimension cognitive ;
- la conscience d’avoir un autre regard sur les élèves :
“ On a appris à écouter les enfants, à
être attentif à ce qu’ils disent. En écoutant
les enregistrements, nous sommes devenues plus sensibles aux nuances de
ce qu’ils disent ”.
“ On donne la priorité à l’intérêt
des enfants, pas seulement à un intérêt qui vient
de l’extérieur, mais surtout à celui qui est produit
par le projet lui-même ”.
“ On a compris que si on travaille toujours comme cela, on
constate chez les enfants des évolutions dont on ne les imagine
pas capables ”
“ Ces projets permettent d’aller plus loin que ce qu’on
se contenterait de faire avec les enfants ”
“ Quand on travaille ainsi, on constate que les enfants parlent
de l’activité et réutilisent ce qu’ils ont appris
à d’autres moments en dehors de ceux consacrés à
l’activité. Ce sont pour nous des vrais moments d’évaluation,
qui arrivent quand on ne s’y attend pas (attention aux capacités
de transfert) ”.
- L’adoption de formes différentes d’intervention pédagogique :
“ On a appris à avoir de la patience, à se donner
du temps, à ne pas vouloir terminer tout de suite ”.
“ J’ai été plus attentive aux enfants, en particulier
à ne pas donner les réponses à leur place, trop vite ”.
Chez toutes les enseignantes, les attitudes d’étayage ont
été de mieux en mieux adaptées : apporter juste
l’aide nécessaire pour permettre de progresser et de réussir
avec les autres ; ne pas faire à la place de, ni faire faire.
- L’apport des instruments de la recherche à la réflexion
professionnelle et à l’évaluation de sa propre pratique
pédagogique a facilité :
l’intégration du travail de recherche dans la pratique ordinaire
de la classe et non comme une tâche en plus ;
la narration et la ‘chronique’ du déroulement de l’expérience,
comme analyseur permettant “ jour après jour de reprendre
son travail avec un peu de recul, pour récapituler, pour approfondir,
pour rechercher les contrastes ”.
Les outils de la recherche ont été utilisés par les
enseignantes à la manière d’un “ journal
de formation ”.
b) La participation à une communauté
de travail
- On a acquis la conscience que transmettre aux collègues les résultats
de cette recherche c’est essentiellement :
se mettre au travail avec elles, en groupe, sur les situations ordinaires
de la classe ;
les amener à entrer dans une méthodologie qui attribue une
part importante à une pratique réflexive.
- La préoccupation de la continuité avec l’école
élémentaire persiste toujours.
“ Le partage avec les collègues
des expériences de terrain, la réflexion que celles-ci
suscitent, constituent une voie royale pour cerner progressivement
les contours de ce que pourrait devenir une école qui participe
au développement des compétences ”. |
Rita Decime
Coordinatrice du groupe
Anne-Marie Ragot
Membre expert
Paola Avenatti - Enrica Bancod - Daniela Minuzzo
- Irene Tolosano
Institutrices - Ecole Maternelle de
FéNIS
Margherita Di Pede - Eles Nicolotti
Institutrices - Ecole Maternelle de Courmayeur
Michèle Besenval
Institutrice - Ecole Maternelle de Saint-Pierre
Daniela Guerraz
Institutrice - Ecole Maternelle de Gressan - Chevrot
Mariarosa Mauro
Institutrice - Ecole Maternelle d’Aoste - rue
de Paris
Gioconda Bancod - Manuela Coutier
Institutrices - Ecole Maternelle de Verrayes - Champagnette
Rosa Thiebat - Claudia Thiebat
Institutrices - Ecole Maternelle de Challand-Saint-Victor
Chiara Fosson - Marisa Sarteur
Institutrices - Ecole Maternelle de Challand-Saint-Anselme
Notes
(1) Voir 1er Document d’étape - l’École Valdôtaine
n. 50, pp. 20-39.
(2) Les institutrices qui se sont jointes avaient participé au
cours de formation “ Elaboration conceptuelle et compétences
linguistiques ”.
(3) Voir “ Elaboration conceptuelle et domaines d’expérience ”
- l’École Valdotaine n. 51, pp. 15-18.
|
|
|