Chers lecteurs

Depuis le 1er janvier 2002, l’euro est entré dans nos vies. Finalement on va pouvoir parler d’argent avec nos voisins allemands, autrichiens, anglais – non, pas encore les Anglais –, espagnols, belges, français, etc. ! Au-delà de cette boutade, la monnaie unique lie davantage la plupart des membres de l’Union européenne et nous espérons que cela ne se réduira pas à une histoire de sous, mais contribuera à rapprocher les peuples.
Venons-en au contenu de notre revue. Les lieux de parole(s) et l’éducation à la légalité à l’école sont les deux grands thèmes qui ont guidé nos choix ; et il est sans doute inutile de souligner leur actualité. Nous les avons interprétés comme des instruments capables de permettre de mieux vivre dans notre société et de jeter les bases de cette culture indispensable à la construction de la personnalité des futurs citoyens.
Le lundi 21 janvier 2002, en première page de La Stampa, Fernando Savater a contribué, à sa façon, à apporter de l’eau à notre moulin. Dans son article, il déclarait:  "[Quello] che mi spaventa è che ci siano sempre più persone con discreta competenza professionale ma con perfetta incompetenza sociale." Il se plaignait de ces personnes "carenti di interesse civico e della capacità di esplicare le attribuzioni del cittadino".
Avec la collaboration active de Germano Dionisi, co-responsable de la section formation à l’IRRE-Vallée d’Aoste et membre du Comité technique de la revue, nous avons essayé d’affronter ces thèmes. Pour cela, nous avons voulu donner la parole, sous forme de témoignages et d’interviews, à un large éventail d’acteurs de la vie dans l’institution scolaire et à l’extérieur, au sein de la société dans laquelle sont immergés nos élèves, aussi bien la société réelle que celle virtuelle avec, notamment, l’avis du romancier Massimo Carlotto.
La section Repères contient différentes contributions ; celles d’Étiennette Vellas et d’Andrea Canevaro, consacrées à la citoyenneté ; celle d’Odette Bassis, la Présidente du Groupe Français d’Éducation Nouvelle, qui nous invite à considérer l’éducation comme une urgence de civilisation.
La section Pratiques offre un panorama varié d’expériences en classe, parmi lesquelles figurent des activités dont nous avions sollicité le signalement. Enfin, la section Rubriques est également riche d’apports sur le thème transversal choisi avec les dernières publications de l’IRRE-VdA consacrées à un apprentissage à la démocratie et, notamment, une intéressante sélection de publications conseillées par Stefania Vigna de la Bibliothèque Régionale d’Aoste.
Un dernier point à l’ordre du jour : pour une revue qui veut se placer au cœur des questions éducatives internationales, le rendez-vous du Forum social à Porto Alegre était trop important pour le passer sous silence. En effet, Porto Alegre a été le lieu de parole(s) où des milliers de gens ont défendu l’idée selon laquelle le processus de mondialisation requiert des mécanismes de participation, de transparence et de contrôle social pour la construction d’une citoyenneté planétaire apte à conduire à l’amélioration des conditions de vie de l’humanité.
P.S. – Malheureusement, à propos du supplément au n. 55, consacré aux Actes du "Convegno Valle d’Aosta regione d’Europa : l’educazione bi/plurilingue, ponte verso la cittadinanza europea", à cause d’une erreur de reliure, certains exemplaires sont défectueux. Nous prions nos lecteurs de nous en excuser et de s’adresser à la rédaction de la revue pour une éventuelle substitution de leur numéro s’il ne contient pas toutes les pages.

L’équipe pédagogique