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Le Parlement francophone des jeunes, un lieu de paroles
Au nombre des lieux de paroles
offerts par le monde de lÉcole valdôtaine aux jeunes étudiants pour
quils deviennent de véritables citoyens en même temps que des adultes
responsables, il est opportun de ranger le Parlement francophone des jeunes,
dont la première session sest déroulée à Québec, au Canada, du 8
au 10 juillet 2001.
Organisé conjointement par le Secrétariat général
de lAssemblée parlementaire de la Francophonie et lAssemblée
nationale du Québec, le Parlement Francophone des Jeunes a réuni environ
quatre-vingts jeunes, moitié filles et moitié garçons, représentant plus
dune quarantaine de pays ou communautés francophones des différents
continents. À savoir : de la Mauritanie au Cambodge, de la Louisiane à
Madagascar, du Sénégal au Nouveau-Brunswick, du Liban au Laos. LEurope
était représentée par des jeunes députés de France, de Suisse, du Jura,
de Belgique, du Luxembourg, de la principauté de Monaco. Ce qui nest,
bien sûr, pas surprenant du tout. Mais étaient aussi représentés dautres
pays dans lesquels la "culture" et léducation académique,
à partir du XVIIIe siècle et jusquà la deuxième guerre mondiale
au moins, ont été marquées par lusage du français. Des jeunes provenaient,
notamment, dAlbanie, de Bulgarie, de Hongrie, du Jersey, de Macédoine,
de Roumanie, de Moldavie, de Pologne et du Val dAoste.
Selon un processus de type
parlementaire, les jeunes députés ont été invités à rédiger
et à adopter une "Charte du jeune citoyen francophone du XXIe siècle"
en tenant compte de leurs préoccupations face aux grands enjeux du nouveau
millénaire.
Vingt-cinq projets de Charte avaient été préalablement sélectionnés parmi
le grand nombre de ceux qui avaient été préparés dans tous les établissements
scolaires déducation secondaire des différents pays.
Les jeunes députés ont été appelés à parlementer,
en prenant la parole, à tour de rôle, pendant un laps de temps prédéfini.
En effet, les projets devaient être examinés et amendés de façon à constituer
une Charte, dont le contenu devait posséder un préambule et cinq chapitres
correspondant à cinq grands thèmes :
- Éducation, santé et questions sociales ;
- Culture, communications et nouvelles technologies ;
- Libertés fondamentales et démocratie ;
- Prévention des conflits ;
- Environnement.
Le Parlement francophone des jeunes, en tant que lieu de paroles, est
alors devenu le lieu de la parole de tous les députés qui
lont composé, sans exception, indépendamment de la race, du continent,
du sexe, de la religion, du pays dorigine, ni même de linfluence
et du charisme personnel.
En effet, aucun député ne pouvait intervenir sans que le Président ne
lui donne la parole. Chaque député était appelé par le Président à exprimer
son avis, et, enfin, chaque intervenant, après son temps de parole, devait
se rasseoir et demeurer en silence.
Dailleurs, le Parlement francophone des jeunes visait à amener les
participants à mieux connaître les fondements de la démocratie, à développer
leur formation civique et à renforcer les aspirations des jeunes dans
les parlements membres de lAssemblée parlementaire de la Francophonie.
Lactivité a joué un rôle dautant plus éducatif que le Parlement
na pu décider, à propos de nimporte quel thème en question,
sans que les députés nétudient, préalablement, à fond le problème,
sans quils ne le décortiquent et lui donnent, enfin, sa forme définitive.
À Québec, les jeunes ont donc beaucoup pensé, ils ont eu loccasion
de parler, dans le bref intervalle de temps qui leur était imparti, en
exerçant leur capacité de synthèse. Ils ont pu prendre la parole aussi
bien lors de la présentation des projets de charte, quen commission
parlementaire et en assemblée plénière, ou bien à loccasion du dépôt
des rapports de commission et, encore, lors du débat sur ladoption
finale de la Charte du jeune citoyen francophone
du XXIe siècle .
À côté de toutes les étapes
institutionnelles pendant lesquelles les députés expliquaient
les raisons qui les avaient amenés à rédiger les projets, à les amender
et à débattre très sérieusement avant de choisir la marraine qui déposerait
officiellement la Charte devant lAssemblée parlementaire de la Francophonie,
des rencontres par petits et grands groupes se sont poursuivies au long
des journées. Ces rencontres ont donné lieu à de véritables échanges interculturels.
Les thèmes débattus ont suscité des dialogues qui ont permis à tous et
à chacun de parler de soi-même, de son pays, de son expérience lycéenne,
de sa famille, de son milieu, des hommes et des femmes qui font de la
politique dans son propre pays et dexprimer son point de vue sur
les grands thèmes de lépoque contemporaine.
À ce propos, il est primordial de souligner limportance des relations
directes entre les jeunes tout comme entre les adultes accompagnateurs,
issus de pays lointains, non seulement du point de vue géographique, mais
aussi historique et économique ou même de pays proches mais différents
en raison de leur identité religieuse et culturelle. Afin que la démocratie
et lesprit de paix se répandent de façon capillaire et senracinent
partout dans le monde il faut que, non seulement, les leaders politiques
mais aussi " la base ", les gens de la rue et les jeunes, en
particulier, se rencontrent, quils parlent entre eux et réfléchissent
ensemble. Cest ainsi que, grâce à louverture desprit
et à la richesse des sentiments, lappréciation mutuelle peut se
développer car elle est à même de réduire et parfois même deffacer
les préjugés existants entre les peuples du monde entier.
La langue française, autour de laquelle sest réuni lensemble
des pays francophones à Québec, a permis une grande collaboration entre
les jeunes participants des différents pays et continents.
Il na jamais été question de discuter de priorités ou de leaderships
linguistiques : les jeunes députés se sont efforcés
délaborer une approche commune apte à présenter des solutions partagées
et " fortes " des problèmes contemporains. La langue française
a montré quelle était capable dêtre un instrument, valable
et profond, à densité de liberté, de fraternité et dégalité, par
lequel exprimer des perspectives et lancer des appels aux adultes.
Par exemple, les jeunes Marocains, comme les jeunes de la République Centrafricaine,
pour ne pas citer ceux des Seychelles, ont mobilisé leur énergie pour
affirmer et soutenir lidéal francophone de lunité dans la
diversité culturelle, au-delà de lappartenance à une communauté
arabe, musulmane ou animiste.
Les deux étudiants du Lycée Scientifique " E. Bérard " dAoste,
Isabella Petroz et Marco Chevenier, sélectionnés pour participer au Parlement
francophone des jeunes lors de lhiver 2000-2001, sur la base de
la validité du projet quils avaient élaboré, ont pu, grâce à leurs
études au Val dAoste et à leur intérêt personnel pour les questions
internationales, participer activement et mener à bien lexamen des
thèmes de la Charte.
Selon les cas, quand ils désiraient proposer que le Parlement se prononce
sur une question, ils le faisaient par une motion. Ils se sont exprimés
sur les différents thèmes, en respectant leur temps de parole qui se limitait
généralement à deux minutes, sauf lors de la discussion dun amendement
en assemblée plénière, quand chacun pouvait disposer dune minute
seulement.
Ils ont appris à se prononcer par vote selon les différentes modalités :
celle de la main levée pour les amendements en commission et en réunion
plénière ; celle de lappel nominal, lors de ladoption finale
et, enfin, celle de lapprobation.
Il sagit là de souligner le fait que les jeunes ont dû " faire
exercice de démocratie " en suivant les dispositions parlementaires
nécessaires pour rendre efficaces les travaux dune séance aussi
large.
Sans doute faut-il, encore une fois, rappeler laisance qui se dégage
de la langue française car elle accorde au flux des idées lespace
pour " lesprit de clarté " et " lesprit de
finesse ", situés à la base du patrimoine de cette langue.
Quelle a été linfluence de léducation scolaire sur le degré
de participation des deux étudiants du Lycée Scientifique " E. Bérard
" dAoste au Parlement Francophone des Jeunes ? Elle repose,
en effet, sur deux volets. Le premier concerne, le rôle joué par lapprentissage
de la langue et de la littérature française, comme riche pourvoyeuse de
textes de niveau avancé, surtout à travers les essais et les dissertations
lus et produits à lécole, mais aussi par le biais de lanalyse
et de lexploitation des articles dactualité.
Le second volet est constitué par lémergence dune expression
originale filtrée par lutilisation de thèmes juvéniles dont la source
était prise soit dans lattention personnelle, pour les issues à
caractère écologique ou liées à lenvironnement, soit dans la confrontation
des idées dordre politique et social à lintérieur des groupes
du mouvement estudiantin.
Étant donnée la valeur éducative et culturelle de cette initiative au
rayonnement planétaire, il devient important, et il est difficile dy
renoncer, dinsister auprès de toutes les forces politiques représentées
au sein du Conseil de la Région du Val dAoste, pour que, dans les
institutions scolaires déducation secondaire, le travail de préparation
à la deuxième session du Parlement Francophone des Jeunes, qui se déroulera
dans un pays de lAfrique en 2003, soit effectué de la façon la plus
adéquate possible, puisque toutes les potentialités sont présentes.
La Charte du Jeune Citoyen Francophone
du XXIe siècle
(Extraits) |
Chapitre 1 alinéa 2
Les Etats prennent toutes les mesures appropriées en vue de :
a) rendre léducation obligatoire et accessible à tous dans
la mesure prévue par la loi, sans discrimination liée à la race,
au sexe, à lâge, à la nationalité, à la religion et sans
regard aux niveaux économiques, sociaux et culturels ; b)
fournir les moyens nécessaires pour une orientation professionnelle
répondant aux exigences du marché. Education, Santé et questions
sociales.
Chapitre 1 alinéa 4
Les Etats doivent garantir la sécurité des étudiants et réprimer
la délinquance (racket, vol, dégradation de matériel
) au
sein des établissements scolaires pour permettre le plein épanouissement
du jeune citoyen.
Chapitre 1 alinéa 8
Les Etats doivent protéger les jeunes des méfaits de la drogue:
a) en prenant toutes les mesures nécessaires pour combattre le
trafic ; b) en informant les jeunes par des campagnes médiatiques
et en les prévenant des dangers engendrés par la dépendance.
Chapitre 1 alinéa 13
Les Etats doivent prévoir des services daccueil aux immigrants.
Chapitre 2 alinéa 18
Tout jeune a le droit dapprendre les langues de son choix.
Chapitre 2 alinéa 21
Les Etats doivent ouvrir de nouveaux espaces de discussion, de
débat et de partage, accessibles à tous et adaptés à la réalité
de chacun, en se servant des nouvelles technologies de linformation
et des communications.
Chapitre 2 alinéa 23
Les Etats doivent prendre les mesures nécessaires pour promouvoir
lusage du français dans les médias et les autres moyens
de communication.
Chapitre 3 alinéa 24
Tout jeune a droit à un statut de citoyen et à une patrie. Est
citoyen dun pays, toute personne résidant sur son territoire
et participant à la vie de la collectivité.
Les Etats doivent prendre des mesures pour que lexercice
des droits et devoirs du citoyen ne soit pas entravé.
Chapitre 4 alinéa 32
Les jeunes sinsurgent contre les conflits armés, quelles
que soient leur origine, leur ampleur et leur ère géographique.
Tous les jeunes ont droit à la protection et à lassistance
en cas de conflits armés.
Chapitre 4 alinéa 39
La communauté internationale doit parrainer les opérations de
déminage et participer à la formation de spécialistes en déminage.
Chapitre 4 alinéa 42
La communauté francophone doit tout mettre en uvre pour
venir en aide aux réfugiés en acheminant rapidement laide
humanitaire et les soins médicaux en faveur des réfugiés.
Chapitre 5 alinéa 53
Tout jeune doit recevoir une éducation permettant une prise de
conscience de la valeur de leau, de sa rareté et de son
inégale répartition sur la planète. Les programmes scolaires,
dès la petite enfance, doivent prévoir léducation à une
consommation économe de leau douce et à sa préservation.
Des actions concrètes doivent être organisées sur ce thème entre
jeunes du Nord et du Sud.
Chapitre 5 alinéa 56
Les Etats doivent surveiller les pratiques agricoles, les méthodes
denfouissement des déchets ainsi que le déboisement, de
manière à ce que lactivité humaine ne mette pas en péril
la qualité des sols et ne favorise pas lérosion. |
Un'esperienza francofona
L'esperienza che ho fatto al Parlamento
Francofono nel luglio 2001, penso che sia eccezionale.
Sono orgogliosa di aver partecipato alla prima seduta del Parlamento Francofono
dei giovani, a Québec, in Canada, e di aver rappresentato la mia Regione,
la Valle d'Aosta.
Certo, io e il mio compagno, Marco Chenevier, all'inizio ci siamo trovati
un po spaesati sia per la novità dell'ambiente che per l'immenso
bagaglio di esperienze e di conoscenze che abbiamo dovuto affrontare.
Per quanto riguarda la lingua, il francese, non ho trovato difficoltà,
perché durante i lavori svolti nelle singole Commissioni che ci preparavano
alle plenarie, un gruppo affiatato e ben preparato di collaboratori del
Parlamento del Québec ci ha sempre seguiti ed aiutati in ogni difficoltà.
Durante le sessioni dei cinque gruppi di lavoro (Éducation, santé et questions
sociales ; culture, communications et nouvelles technologies ; libertés
fondamentales et démocratie ; prévention des conflits ; environnement)
ciascun giovane deputato esprimeva la propria opinione riguardo agli articoli
da inserire nella
" Charte du jeune citoyen francophone du XXIe siècle".
E' stato interessante sentire l'esperienza dei compagni, soprattutto di
quei paesi come il Togo, il Tchad e il Burkina Faso che non godono di
buone condizioni economiche, sociali e politiche. Spesso, dopo aver ascoltato
i loro numerosi interventi durante le assemblee, mi sono resa conto di
quanto sia importante confrontarsi con altre culture, diverse dalla nostra.
Durante le sessioni parlamentari, ogni deputato aveva ugual diritto di
voto e di parola su ogni argomento.
Ciò che mi ha stupito particolarmente è stata l'importanza data alla nostra
Regione "Le Val d'Aoste", unica regione francofona in mezzo
a tanti Stati!
Mi ha scioccato durante una votazione, il fatto che, io ed il mio compagno
avessimo la stessa importanza e considerazione dei rappresentanti del
Canada, della Francia, della Tunisia, del Belgio...
Ogni giorno svolgevamo due ore di sessione mattutina e due o tre ore di
sessione pomeridiana. Ma alla fine di queste riunioni ogni gruppo di lavoro,
tra cui il mio "Éducation et santé et questions sociales" che
era il più numeroso, si riuniva nell'Assemblea plenaria per discutere
insieme al Presidente e ai due Vicepresidenti, tra cui il nostro vicepresidente
del Consiglio della Valle d'Aosta, Ego Perron.
Visto che, sia nelle sessioni che nelle assemblee plenarie, eravamo ripresi
da tante telecamere e dato che alcune assemblee erano trasmesse in diretta,
gli interventi erano organizzati e programmati nelle riunioni di ogni
gruppo. Devo proprio dire che l'organizzazione era molto rigida e attenta.
Per quanto riguarda gli interventi, ogni giovane deputato era libero di
esprimersi nelle riunioni dei singoli gruppi, grazie all'aiuto di coordinatori
del Parlamento o del proprio accompagnatore. Nelle assemblee plenarie
era preferibile organizzare il discorso precedentemente per impegnare
al meglio il tempo a disposizione, circa due minuti. Non era necessario
parlare con termini tecnici o portare molte argomentazioni al proprio
discorso. Ciò che era importante era esporre chiaramente i propri intenti
chiedendo spesso l'apporto o l'integrazione di altri deputati al proprio
intervento. Dopo i primi giorni, conoscendoci tutti, grazie ai molti incontri
informali ed alle molte serate di svago, noi giovani deputati, siamo riusciti
a parlare dei problemi della nostra vita, come ad esempio il "Sida"
e "l'éducation". In Africa questi sono veramente due grandi
problemi.
Ritornando alla "Charte du jeune citoyen du XXIe siècle" sottolineo
che: "La langue française a permis une grande collaboration et que
les jeunes francophones souhaitent que leur Statut de jeunes citoyens
au sein de la Francophonie soit garanti".
Con questa speranza, che ho espresso anche nel mio discorso conclusivo,
lascio un indirizzo a tutti coloro che sono interessati: www.assnat.qc.ca/fra/PFJ/pfj.htm
Isabella Petroz
Différentes cultures unies par la francophonie
LAssemblée Parlementaire de la
Francophonie est un organisme politique qui a comme but la réalisation
dun lien diplomatique entre les pays et les communautés francophones,
cest-à-dire une sorte de Commonwealth regroupant surtout les pays
qui ont été autrefois colonisés par les Français.
Pendant lété 2001, lAssemblée Parlementaire de la Francophonie
a organisé sa session annuelle ordinaire, mais pour la première fois,
parallèlement, a été réunie la première session du Parlement des Jeunes
Francophones.
Ce deuxième organisme assume deux significations principales : lune
purement symbolique, destinée à la construction de relations amicales
entre les différents pays et lautre pédagogique dont le but est
la formation de jeunes capables de participer activement à la vie politique
démocratique ; dimension souvent oubliée par certains pays...
Tout dabord, nous devons faire une réflexion importante : dans
le monde, il y a trois typologies différentes de francophones.
Les premiers sont les Européens, cest-à-dire les Français, les Suisses,
les Valdôtains, etc... qui sont les héritiers du français comme langue
néo-latine. Puis, les Africains et les Asiatiques francophones qui, lors
des siècles passés, ont été soumis à la colonisation française et qui
ont reçu le français sous forme de violence. Enfin, les Américains, dont
certains sont les descendants des colons qui, autrefois, ont exterminé
les Indiens, et qui ont peuplé des régions où se situent aujourdhui
le Canada et les États-Unis.
Mais après cette réflexion historique fondamentale, le Parlement des Jeunes
Francophones et lAssemblée Parlementaire de la Francophonie ont
utilisé le français comme un instrument capable dunir et de faciliter
la communication et, je lespère, avec lintention de chercher
à réparer les erreurs commises pendant la période de la colonisation.
Cest, bien sûr, ce quon a cherché à faire pendant la première
session du Parlement des Jeunes Francophones, en réalisant une Charte
des droits des jeunes francophones.
Les travaux ont été organisés en divisant les parlementaires en cinq groupes
thématiques. Chaque groupe a rédigé un chapitre de la Charte sous forme
de plusieurs articles, tous discutés au sein des commissions et, ensuite,
en assemblée plénière, avec tous les jeunes parlementaires. Après, la
Charte a été soumise à lAssemblée Parlementaire de la Francophonie
qui la approuvée dans lintention de mobiliser chaque pays
membre de cette assemblée afin de lappliquer et de la faire respecter.
Il est certain que chez nous cest quelque chose de très facile :
nous sommes un pays démocratique et, en plus, assez riche... Mais dans
de nombreux de pays, surtout africains, il ny a rien de facile,
pas même la démocratie.
Mais jai aussi parlé dune valeur personnelle, du point de
vue de lexpérience. En effet, si la Charte a des limites du point
de vue de la valeur pratique, lexpérience de ces journées a été
exceptionnelle. Pouvoir se confronter avec 84 jeunes de notre âge et pouvoir
discuter des problèmes les plus complexes, grâce à la langue française,
a vraiment été formidable.
La chose la plus frappante que jai vécue en me confrontant avec
les autres jeunes, a été la prise de conscience de la différence qui existe
entre notre culture européenne et les cultures africaines ou asiatiques
et entre les différentes religions. Jai compris que nous sommes
différents des Africains, des Américains, que les musulmans ont une culture
différente de la nôtre, etc.
Dire cela nest pas une forme de racisme, au contraire. Réussir à
dire que nous sommes différents et ensuite dépasser les différences, en
les comprenant, pour collaborer tous ensemble, pour moi, cest de
cette façon que lon peut vraiment combattre le racisme. Ne pas considérer
les différences et affirmer: Nous sommes tous les mêmes ,
est insensé.
Les différences entre les cultures étaient très visibles pendant les discussions,
parce quil était toujours très difficile de parvenir à un accord,
même sur les points les plus élémentaires.
Par exemple les Canadiens avaient comme priorité la lutte contre la pornographie,
tandis que les Africains pensaient plutôt à comment résoudre la famine
ou le Sida. Chacun avait des priorités différentes !
Mais à la fin nous sommes arrivés à bout de notre travail, et la Charte
a été terminée. Peut-être aurait-on pu faire mieux encore et, en effet,
je pense quon aurait pu faire davantage. On aurait pu demander beaucoup
plus. Mais trop souvent les jeunes sont déjà vieux et ils ne pensent plus
à rêver. Pour cette raison on a demandé une école accessible à
tous quand on aurait pu demander une école gratuite pour tous...
On aurait pu demander une aide concrète pour les pays pauvres, de façon
à leur permettre de construire un état social autonome, mais lhypocrisie
nous a fait demander des aides pour les pays en voie de développement
.
La Charte est tout de même un symbole, un point de départ, et on doit
lassumer comme tel. Nous avons démontré que, grâce à lusage
commun de la langue française, il est possible, pour des pays complètement
différents, de réussir à collaborer pour construire un monde meilleur
; même sans avoir recours à langlais.
Marco Chenevier
Edi Ferrarese
Directeur Général du Lycée Scientifique E.
Bérard Aoste.
Marco Chenevier
Élève de 5A Option Chimique-Biologique
du Lycée Scientifique E. Bérard.
Isabella Petroz
Élève de 5B Option Chimique-Biologique
du Lycée Scientifique E. Bérard.
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