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Arte oratoria cercasi
Il parere di giovani valdostane, dalle scolarità diverse,
sul tema scelto per questo numero della rivista. Ecco tre testimonianze.
À CHAQUE LANGUE SON ORAL
Jusquà la Maturità,
jai vécu toute ma scolarité en Vallée dAoste, jai ensuite
étudié quatre ans en France, en classe préparatoire littéraire pendant
trois ans, puis à luniversité et à lÉcole normale supérieure.
Mon expérience de lécrit et de loral risque donc dêtre
quelque peu faussée car je nai pas véritablement connu des systèmes
parallèles mais seulement des systèmes superposés.
Jai cru comprendre que les tendances que je vais détailler demeurent
à tous les niveaux, en Italie comme en France, mais je ne saurais généraliser
la portée de mes propos.
Jai beaucoup parlé, beaucoup écouté, en italien, en français, et
souvent je nai pas compris.
À mon arrivée en France, je nai pas eu de problèmes de langue, mais
bien de discours. Je comprenais la signification des propos de mes maîtres,
je nen comprenais pas le sens. Les paroles des professeurs et leurs
questions, ainsi que les réponses des élèves et leurs exposés, métaient
plus étrangers que leur langue.
De lestrade, le professeur parle. Je me souviens encore de mon étonnement
lors du premier cours de français, en Prépa. Le prof a débuté par une
série inouïe de questions que mes voisins notaient soigneusement, et il
a enchaîné par une liste de signes cabalistiques, tels que : grand A,
grand 1, petit a ; premier point : La poésie comme inspiration
divine . Je notais donc un dixième de ce quil débitait (
La poésie comme inspiration divine ) et joubliais ses questions,
car je les croyais rhétoriques. Jeffaçais la hiérarchie de son discours
car jen ignorais limportance.
Je reviens sur mes premières impressions. Passer dun système italien
à un système français a été pour moi passer dun oral ornemental
à un oral architectural.
En France, jai connu une parole organisée, parfois rigide, parfois
aride, mais sûrement rigoureuse. Jai appris, comme mes voisins,
à noter les questions ; à noter de façon un peu scolaire, certes, les
grands A, les petits 1 ; à me poser la question : quest-ce quil
veut démontrer par ce cours ? que la poésie est le genre de linspiration
divine daprès Orphée, ou celui du travail, daprès Horace ?
En Italie, jai connu une architecture plus baroque, une parole plus
décorative. Là, ce qui intéresse cest le mythe dOrphée, lart
poétique dHorace. Le prof a tendance à les juxtaposer, comme deux
colonnes qui ne soutiennent aucune charpente, mais qui décorent, dun
arc brisé, la façade du savoir. Le talent du professeur se révèle dans
son habileté à enrichir un savoir donné, lÉpître aux Pisons,
de ses références personnelles, de ses commentaires, de son enthousiasme.
En France le langage de mes professeurs a été beaucoup moins spontané,
moins personnel.
Encore un exemple issu de mon expérience : quand en Italie un professeur
pose une question, cest souvent pour attirer lattention de
la classe, cest pour que lélève reprenne le plus fidèlement
possible ce quil a expliqué. Le professeur suscite, le plus souvent,
une réponse riche de digressions.
À la Maturità, le membre du jury ma demandé : quest-ce
que le thème de linfini en littérature ? . Mon premier soin
a été celui de prouver que je connaissais - ou que javais entendu
parler - de nombreux textes sur la question. Jai procédé à une liste
allusive, de Baudelaire à Mallarmé, assortie de transitions habiles.
En France, ma culture générale, mon savoir-faire oratoire nauraient
pas intéressé. Les questions auraient été beaucoup plus précises. Au lieu
de porter sur Linfini en littérature , le sujet aurait
été Lespace infini et lespace clos dans Les Fleurs
du Mal .
En France, il a donc fallu que japprenne à écouter davantage, à
mieux comprendre la consigne. Plus que sur mes connaissances, lintention
aurait été de me juger sur la pertinence de mes propos et la problématique
développée.
Voilà les maîtres mots de mon apprentissage en France : architecture,
pertinence, problématique ; aussi bien dans le langage des professeurs
que dans celui des élèves. Je pense que linterrogazione
est davantage un exercice de répétition des savoirs, alors quen
France ce quon appelle une colle est un exercice dorganisation
des savoirs.
Un sujet comme Lidée européenne au XXe siècle serait,
je crois, traité différemment, en Italie et en France. En Italie, jaurais
rassemblé toutes mes connaissances sur le sujet, et raconté lhistoire
de lidée européenne, son origine ancienne, son arrivée au premier
plan après la deuxième guerre mondiale en Angleterre autour de Churchill,
par exemple, et son actualisation progressive (OECE, Conseil de lEurope,
CECA, CEE
).
En France, jaurais dabord réfléchi, sur un papier, aux limites
du sujet, au plan et à sa problématique, car parler de lidée européenne
nest pas parler (seulement) de lhistoire de lEurope,
mais de la conception de lEurope. La première problématique que
je trouve (en partant de labstrait pour en arriver à la pratique,
dune faible application à la réalisation de lidée européenne)
est trop simpliste. Je lécarte et janalyse la tension entre
deux conceptions qui développent la première opposition : tension entre
une Europe des nations et une Europe supranationale. Je démontre que cest
la deuxième qui simpose progressivement, et je structure mon propos
dans une évolution en trois parties chronologiques. Dans les deux sujets
les contenus sont presque les mêmes, mais loral a des modalités
et des objectifs différents. En français, je cherche à suivre une rigueur
scientifique, je réfléchis au sujet pour trouver la question qui linspire,
la thèse quil sous-tend. Cest un exposé qui passe par lécrit,
qui doit retenir lattention du prof par lintérêt de son questionnement,
par lattente dune solution quil suscite.
En italien, jimprovise, je cherche à mobiliser le plus rapidement
possible mes savoirs. Je répète ce que jai appris en y introduisant
des variations personnelles. Le public est plus souvent attiré par un
discours brillant, par la promptitude de la réponse - pourvu quelle
soit juste mais pas nécessairement originale - que par la tension logique
de mon exposé.
Inutile de dire que jai eu du mal à madapter à loral
français. Ne serait-ce que parce que les épreuves orales en France sont
beaucoup plus rares et, comme jai essayé de le montrer, ce ne sont,
en fait, que des épreuves écrites récitées, abrégées. Jai appris,
toutefois, à adopter une certaine rigueur dans la réflexion, ce que je
ne faisais pas auparavant ; jai appris à mieux écouter une ques-
tion, et à chercher tout simplement à y répondre, sans la considérer comme
un prétexte à lexposé général de mes connaissances en la matière.
Et mon savoir-faire italien ma permis déviter laridité,
le pédantisme scolaire de certaines colles.
En ce qui concerne le commentaire de texte littéraire, la liberté personnelle
que jai apprise en Italie me permet de trouver des formules originales,
des pistes critiques plus audacieuses que le simple calcul des métaphores
et des paronomases.
Je reste donc entre les deux systèmes, et je mexcuse auprès du lecteur
cartésien de ce plan en deux parties, et auprès du lecteur cicéronien
du pédantisme de mes mots de liaison.
Enrica Zanin
A SCUOLA NON S'INSEGNA L'ARTE ORATORIA
La cosiddetta arte oratoria, di stampo ciceroniano, è scomparsa
dalla scuola. A differenza del giovane Cicerone, il quale ascoltava, seguiva
le lezioni dei celebri maestri di questarte (Elio Stilone Preconino,
Fedro
) rinforzando così il suo parlare, già di per sé elegante e
persuasivo, con solide basi teoretiche, duemila anni dopo lo studente
non ha altro strumento, se non una propria predisposizione, per acquisire
una migliore espressione orale.
Tuttavia, quello che va sottolineato, non è tanto la mancanza nella scuola
odierna di docenti interessati allinsegnamento dellorale,
quanto piuttosto la svalutazione della funzione pubblica delloratoria.
Ammettiamolo il foro non cè più. Ciononostante, si può avviare a
questa carenza sfruttando con abilità le varie occasioni proposte indirettamente,
direi quasi inconsapevolmente, dalla scuola.
Sto frequentando la classe 5A del Liceo Scientifico di Pont-Saint-Martin.
Nel mio caso, posso dire di aver avuto la fortuna di incontrare professori
qualificati, abili nella padronanza e nelluso della lingua orale,
che sono riusciti, attraverso le loro spiegazioni e i loro interventi,
a chiarificarmi concetti e nello stesso tempo ad ampliare il mio lessico.
Un esperimento interessante, inoltre, è stato quello proposto
dallinsegnante di francese la quale ci ha fornito lopportunità
di poter consultare, durante uninterrogazione, una mappa concettuale:
lavere tra le mani una pluralità di contenuti già schematizzati
ed organizzati facilita notevolmente lesposizione proprio perché
il problema maggiore allorale è lorganizzazione del discorso.
Cè infine un altro elemento positivo da aggiungere alla mia esperienza
in fatto di orale: il frequentare, negli ultimi due anni di Conservatorio,
un corso bisettimanale di storia della musica, dove si richiedeva allallievo
di esporre, con scadenza regolare, una o due tesi a settimana, ha contribuito
in modo considerevole ad incrementare la mia pratica dellorale e
ad aumentare le mie capacità espositive.
Concludendo, personalmente posso dire che lesercitazione, lascolto
attento, lorganizzazione del discorso secondo il principio Rem
tene verba sequentur sono state le mie piccole strategie personali
per far fronte al non insegnamento dellorale nella scuola.
Stéphanie Praduroux
DIVENTIAMO CITTADINI EUROPEI
Grazie alla partecipazione al concorso intitolato "Diventiamo cittadini
europei", quando ero studentessa della classe 5B, indirizzo Chimico-Biologico,
del Liceo Scientifico Édouard Bérard di Aosta, ho potuto conoscere il
Parlamento Europeo a Strasburgo.
Io ed altri ragazzi, come me vincitori del concorso, siamo stati ospiti
al Parlamento Europeo nei giorni 22 e 23 Ottobre 2002.
L'europarlamentare valdostano Luciano Caveri, promotore dell'iniziativa,
ci ha accompagnati in questa visita e gli sono grata per avermi rafforzato
nelle mie intenzioni di proseguire negli studi di indirizzo internazionale.
Questanno, sono infatti matricola all'Università Cattolica di Milano
in Scienze Politiche e delle Relazioni Internazionali.
Ciò che più mi ha colpito in questa visita è stato l'aspetto poliglotta
del Parlamento. Attualmente gli Stati membri dellUnione europea
sono quindici: Belgio, Francia, Germania, Italia, Lussemburgo, Paesi Bassi,
Danimarca, Irlanda, Regno Unito, Grecia, Spagna, Portogallo, Austria,
Finlandia, Svezia.
Si può parlare di una vera e propria "Babele europea" che, grazie
all'aiuto di un gran numero di traduttori, è resa comprensibile a tutti
gli eurodeputati degli Stati membri.
Ci sono però altri tredici Stati che bussano alla porta dell'UE: Bulgaria,
Repubblica Ceca, Estonia, Cipro, Lettonia, Lituania, Ungheria, Malta,
Polonia, Romania, Slovenia, Slovacchia e Turchia.
Le lingue ufficiali dell'Unione europea sono l'inglese ed il francese
ma in prospettiva sarà sempre più importante conoscere e parlare tre o
più lingue. Le lingue ufficiali del Parlamento sono ben undici! Il Parlamento
lavora, grazie ai suoi traduttori e interpreti, nelle undici lingue: tedesco,
inglese, danese, spagnolo, finlandese, francese, greco, italiano, olandese,
portoghese e svedese.
Per i giovani esistono molte opportunità di esperienze formative e lavorative.
In fase di formazione ci sono i programmi: Leonardo da Vinci
e Socrates. Il progetto Lingua di Socrates
permette ai ragazzi di perfezionare le conoscenze linguistiche nell'ambito
di progetti di scambi.
Il 22 ottobre al Parlamento europeo si svolgeva una sessione plenaria
con all'ordine del giorno: la discussione del Bilancio. In tale seduta
ho notato che gli interventi dei vari eurodeputati erano fortemente motivati
e tendevano a sottolineare le peculiarità dei propri Stati.
Con un certo orgoglio ho anche notato una buona presenza di donne con
diversi incarichi nel Parlamento.
Un altro aspetto che tengo a sottolineare è l'importanza delle cariche
ricoperte dagli europarlamentari italiani. Innanzitutto abbiamo Romano
Prodi che è il presidente della Commissione europea, poi Giuliano Amato
che è uno dei due vicepresidenti della Convenzione ed ancora Luciano Caveri
che è presidente della Commission de la politique regionale des transports
et du tourisme. Anche numericamente la presenza degli italiani è importante:
su 626 deputati, gli italiani sono 87, quindi circa il 14%. Con il trattato
di Nizza dovuto all'ampliamento dell'Unione europea il numero totale dei
seggi arriverà a circa 735.
In un'epoca in cui l'Unione europea si sta allargando per creare una migliore
uniformità economica e politica e per valorizzare e costruire la storia
della nuova Europa, il ruolo dei cittadini diventa fondamentale.
Noi giovani dobbiamo informarci su ciò che accade al Parlamento europeo
e riflettere sulle decisioni che vengono prese oggi perché ne saremo garanti
per domani.
Il mio piccolissimo contributo attuale è quello di divulgare il sito web
del Parlamento europeo: www.europarl.eu.int; in seguito mi auguro di poter fare molto di più.
Isabella Petroz
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