|
Une
semaine de science en fête
Une
initiative nationale, arrivée à sa douzième édition,
qui permet un rapprochement annuel entre le monde scientifique et la société.
Elle s'adresse expressément au grand public et aux élèves
des écoles.
"Une
science proche de l'homme et de la société. [...] il
faut rapprocher science et société afin que le citoyen puisse
s'informer et débattre pour disposer du pouvoir de décider...
" Voici ce qu'on peut lire sur le site du Ministère de la
Recherche : http://www.recherche.gouv.fr.
Ainsi, arrivée à sa 12e édition, dans les Hautes-Alpes,
comme partout en France, la Fête de la science s'adresse
aussi bien aux jeunes en milieu scolaire qu'au grand public, du 13 au
19 octobre.
Pour pouvoir
être labellisées " Fête de la Science " les
opérations doivent être gratuites pour tous les publics ;
dans chaque région, un comité scientifique est le garant
de la qualité des contenus scientifiques des manifestations proposées
; chaque projet doit inclure l'implication des scientifiques dans le montage
et le déroulement des opérations et la fête de la
science doit être l'occasion d'un événement inédit
spécifique à la manifestation.
Sur l'ensemble du territoire, un réseau de coordonnateurs est chargé
de la mise en place de ces journées. Pour les Hautes-Alpes c'est
l'association " Gap Science Animation 05 " (GSA05) qui la gère.
Plusieurs communes du département se sont impliquées pour
l'édition 2003.
Le programme grand public complète le programme spécifique
destiné aux scolaires, qui a été communiqué
par le réseau de l'Éducation Nationale.
Ce matin aux informations, au sujet
du dopage d'athlètes, j'entendais parler de " taux d'hormone
de 0,25 ng ".
Qui comprend correctement les termes taux, hormone, nano et même
gramme ? |
UNE
FÊTE DE LA SCIENCE TRANSFRONTALIÈRE
Un
thème commun aux élèves : l'eau
À Gap,
depuis 2001, la Fête de la Science dépasse les frontières
et se met aux couleurs de l'Europe. Le récit suivant est proposé
afin de donner un aperçu de l'état d’esprit dans le
quel l'initiative est entreprise et vécue.
Pour l'occasion, un parcours scientifique franco-italien a été
réalisé. Des élèves de l'école moyenne
du premier degré de Fontreyne ont participé à un
parcours scientifique européen.
Le projet en question avait pour thème " L'eau ". Il
a été élaboré grâce à la collaboration
de Raphaël Jacquetin, animateur de GSA05.
Même si parfois certains thèmes de visites n'étaient
pas en lien direct avec l'eau, leur intérêt et leur proximité
géographique nous ont incité à les conserver.
Le programme s'est déroulé en deux temps : la première
partie en France, dans les Hautes-Alpes, du 18 au 22 octobre 2001 et la
deuxième partie en Italie aux alentours de Pinerolo du 15 au 17
mai 2002.
Vingt-sept élèves de quatrième du collège
de Fontreyne, à Gap, accompagnés de deux professeurs et
de Raphaël, ont retrouvé vingt-sept élèves de
la Scuola media Abbadia Alpina et de la Scuola media Brignonne de Pinerolo,
accompagnés de trois professeurs.
Audrey et Marion sentent le parfum de la rosa gallica.
La
première rencontre : en France
Au mois d'octobre
2001, les élèves français et leurs accompagnateurs
sont partis en autobus du collège, pour aller retrouver, quatre-vingt
kilomètres plus loin, leurs correspondants italiens qui les attendaient
devant la gare de Briançon, non loin de la frontière avec
l'Italie. Chacun a fait la connaissance de son correspondant, c'était
leur première rencontre.
Le groupe est aussitôt parti pour la visite du site du Verdarel
à Saint-Chaffrey.
Accompagnés de Raymond Lestournel, de la Société
Géologique et Minière du Briançonnais, nous avons
suivi un sentier balisé bordé de panneaux explicatifs. R.
Lestournel a expliqué l'origine des risques torrentiels, les dégâts
causés et les dispositifs qui permettent de les limiter. Les explications
claires, traduites en italien pour les élèves italiens,
ont permis de comprendre l'importance de la prévention des deux
côtés de la frontière. Les élèves italiens
étaient particulièrement sensibles à ces problèmes
car les crues de l'an 2000, encore bien présentes à l'esprit,
avaient causé de graves dégâts dans leur vallée.
En se dirigeant vers Gap, il y a eu la visite de l'usine d'embouteillage
" Roche-des-Écrins " de Chorges où nous avons
été très bien accueillis. Pour respecter les règles
d'hygiène nous avons revêtu des blouses de plastique blanches.
Cette visite nous a fait découvrir les différentes étapes,
depuis la fabrication des bouteilles de matière plastique, jusqu'à
leur remplissage et l'empaquetage pour le chargement sur les camions ou
dans les trains.
Les journées à notre disposition nous ont permis de visiter
aussi le conservatoire botanique de Gap-Charance, un établissement
à caractère scientifique, qui poursuit les trois objectifs
suivants : la connaissance de la flore et des habitats de la région,
la conservation, par tous les moyens des espèces identifiées
comme menacées, ainsi que linformation et l'éducation.
Les Français et les Italiens se sont succédés dans
une grande salle où étaient exposées de nombreuses
variétés de pommes et de poires. Une animation nous a appris
à reconnaître les différentes caractéristiques
des fruits grâce à laspect et au goût.
Après cet atelier nous sommes partis à la découverte
des plantes de montagne : edelweiss, benoîte de Céüse,
génépi... Dans la roseraie nous avons admiré les
dernières roses en fleurs.
La visite des pépinières Robin à Saint-Laurent-du-Cros
nous a permis de découvrir une entreprise spécialisée
dans la production de plants capables de s'adapter dans des sites difficiles.
Chacun de nous est reparti avec un petit épicéa.
Pierre
observe des sables marins.
La deuxième
rencontre : en Italie
Au mois de
mai 2002 les élèves français, accompagnés
de leurs professeurs, se sont rendus dans la ville italienne, jumelle
de Gap : Pinerolo, située sur l'autre versant des Alpes.
Arrivés à midi, les élèves ont pris le repas
et ont ensuite participé à un tournoi de volley-ball avec
leurs correspondants.
Le programme des visites a débuté par la mine de talc dans
le Val Germanasca.
Le matin nous avons remonté la vallée du torrent de Germanasca.
Nous sommes arrivés à la mine, aménagée pour
une explication très didactique de l'extraction du talc.
Une vidéo nous a présenté la dureté des conditions
de travail à la fin du XIXe et au début du XXe siècle.
Une exposition expliquait les moyens d'extraction, la composition du talc
et la localisation des mines. Nous avons coiffé des casques et,
à pied, puis en wagonnets, nous nous sommes enfoncés dans
la mine.
Les explications de l'animatrice et les simulations nous ont fait comprendre
ce qu'était le dur métier de la mine.
Aujourd'hui encore, dans cette région montagneuse, des mines sont
encore exploitées car le minerai y est d'une grande pureté.
Ensuite, nous sommes allés visiter un moulin à eau. Plus
bas dans la vallée, nous nous sommes arrêtés au moulin
de la famille Fassi. Ce type de moulin était répandu dans
ces vallées alpines. On y préparait la farine de céréales
grâce à l'énergie hydraulique. Le moulin de monsieur
Fassi a été construit en 1883. Nous l'avons visité,
après l'ouverture de la vanne qui amène l'eau du canal jusqu'à
la roue pour entraîner les meules.
Puis, nous avons remonté à pied le Germanasca jusqu'à
la prise d'eau du canal et dans les prés, nous avons admiré
la flore alpine.
Pour la suite du programme, nous nous sommes rendus à Turin, au
laboratoire de mesures Galileo Ferraris, avant la visite, proprement dite,
du laboratoire des "risques torrentiels". Nous avons été
accueillis dans le laboratoire de mesures Galileo Ferraris où travaille
le père d'un élève italien. On nous a présenté
un historique des techniques de mesure du temps depuis l'horloge à
eau jusqu'à l'horloge atomique présente dans ce laboratoire.
On nous a expliqué l'importance de la précision de cette
mesure du temps qui peut atteindre une seconde pour 30 millions d'années.
On s'est rendu compte qu'il est important d'atteindre une telle précision
car les mesures des distances, depuis les satellites, dépendent
de mesures du temps de parcours de la lumière. Les applications
sont très nombreuses.
Pour reprendre notre thème, l'eau, nous avons visité le
laboratoire des risques torrentiels, au CNR de Turin.
L'accueil dans ce laboratoire a clos le parcours. C'est par ce sujet que
nous avions commencé, à Briançon. De nombreuses diapositives
nous ont montré la soudaineté et la gravité des dégâts
dus aux crues torrentielles. Les personnes qui nous ont accueilli nous
ont expliqué les mesures prises. Elles nous ont aidé à
mieux comprendre ces risques et les moyens pour les limiter.
La
réalisation d'un spectre magnétique.
Le bilan
du projet européen
Le bilan de
ces nombreuses et intenses rencontres autour d'un thème scientifique
est largement positif. Élèves et accompagnateurs ont été
particulièrement bien accueillis dans tous les sites visités.
Et même si, parfois, ils n'ont pas toujours tout compris, les élèves
ont eu des contacts avec des professionnels des deux côtés
de la frontière. Ils ont été sensibilisés
à des aspects de la science appliquée et à la nécessité
de la recherche scientifique. Ils se sont aussi rendu compte que l'Europe,
au delà de la nouvelle monnaie, l'Euro, est aussi une communauté
scientifique.
Le compte rendu de ce parcours scientifique s'est fait sous forme d'une
présentation multimédia à l'aide des photos et des
notes prises par les élèves. Il a été gravé
sur Cd-rom, un bon souvenir !
LES
INITIATIVES GRAND PUBLIC
Parmi le large
éventail des thèmes proposés au grand public, sous
forme de sorties sur le terrain, d'expositions, de conférences,
d'ateliers en tous genres, etc., voici quelques thèmes abordés
lors de l'édition 2003 de la " Fête de la science ".
- Dans le cadre de l'histoire des sciences et des
techniques : l'exemple des fours à chaux...
- Pour la biologie et l'histoire naturelle
: la migration des oiseaux dans les Hautes-Alpes ; la flore sauvage en
milieu urbain ; la science dans la ruche ; les champignons de nos forêts...
- Pour l'astronomie et l'espace : "
Avec Brahe, Kepler... des précurseurs d'Einstein " ; des observations
solaires...
- Pour la médecine et la santé
: les pollutions atmosphériques...
- Pour la physique : les caractéristiques
de la lumière...
- Pour l'environnement et l'énergie
: l'eau au service de l'énergie...
- Et puis, au sujet de films / livres / tv / cinéma
scientifique... : l'exposition " la science au travers de
la littérature "...
Des
expériences d'électricité.
L'exemple
des papillons de notre région
Ce lundi du
mois d'octobre, en famille, nous nous sommes retrouvés à
" La Chapelle des Pénitents " à Gap, pour écouter
Nicolas Maurel, président de l'association Proserpine. Il a tenu
une conférence " grand public " ; une excellente occasion
pour venir rencontrer les papillons et mieux les connaître.
Nous avons appris que face à la diminution de la population des
papillons dans le monde, l'association oeuvre pour la protection de l'animal
et de son milieu. À Digne, elle a créé le "
Jardin des papillons ". On y trouve des plantes cultivées
pour les attirer et pour nourrir les chenilles, dans un but pédagogique,
mais aussi afin de créer une banque de données.
Dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence on compte 200 types
de papillons de jour pour un total de 260 en France.
Nicolas nous a présenté des diapositives sur les papillons
de nos régions. On a pu voir l'accouplement, l'oeuf, la chenille
friande de carottes sauvages, la chrysalide et le papillon.
Nous avons appris que seulement 2 à 4% des chenilles donnent des
papillons..., que des capteurs, sur les antennes, sont responsables du
sens olfactif ; qu'un mâle peut trouver une femelle située
à 7 km... ; que les écailles sur les ailes (poudre) sont
comme des tuiles sur un toit, et qu'elles sont autant de capteurs solaires
qui fournissent la chaleur au papillon... ; qu'on compte dix fois plus
de papillons de nuit que de jour. Il faut dire qu'on trouve sous cette
appellation aussi bien la mite que le plus grand papillon d'Europe.
Nous avons pu découvrir : la Diane, la Proserpine, le Vulcain,
la Belle Dame, le Sphinx, l'Isabelle et bien d'autres encore, un festival
de légèreté colorée !
Ma
chenille, 12 à 13 cm de long, grosse comme le pouce.
Le
dessin de Benjamin.
Benjamin (8 ans)
Cet été, nous avons trouvé une grosse chenille
jaune et un peu bleu-vert. Nous lui avons donné à manger.
Elle s'est enterrée et a formé sa chrysalide.
Pour avoir d'autres renseignements sur sa transformation et le futur papillon,
nous sommes venus à Gap pour écouter l'exposé sur
les papillons. On a vu beaucoup de photos. On a pu parler de notre chenille
avec le monsieur qui faisait l'exposé. C'était bien.
Marylène
Maumet
Professeur de sciences physiques
au collège.
Jusqu'en 2002, présidente de l'Association " Gap Science Animation
05 ".
|
|
|