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Chers lecteurs
L’année européenne des personnes handicapées est à peine terminée. Dans ce numéro les lecteurs pourront lire l’article de Luigi d’Alonzo qui recadre le thème de la diversité dans un contexte bien plus large que celui de l’école. Il rappelle qu’il ne suffit pas qu’un pays offre bien-être et richesse à ses citoyens pour se déclarer pleinement civilisé. Il ne l’est réellement que dans la mesure où il reconnaît la dignité à l’ensemble de ses citoyens et respecte les droits de tous, même de ceux qui ne peuvent pas s’adapter aux normes de la convivialité dite “normale”.
Les pages de la revue rassemblent de nombreux témoignages, situés entre le récit de pratiques et la réflexion axée sur le rôle joué par l’adulte dans notre école ouverte aux élèves différents, à tous les niveaux de l’enseignement et dans toutes les sections, de la maternelle jusqu’aux dernières classes du lycée.
Chaque enfant, chaque adolescent handicapé a une histoire qui lui est propre, une histoire unique, que les enseignants doivent connaître afin d’être à même de travailler à l’élaboration d’un parcours spécifique adapté à chaque cas et difficilement généralisable.
Chaque année des enseignants s’engagent dans la découverte et dans la gestion de l’enseignement spécialisé dans le soutien à ces élèves qui ne possèdent pas les caractéristiques de “normalité” de leurs camarades. Tous nous ont dévoilé les incertitudes de leurs débuts ; quand ils sont arrivés là par opportunité, par hasard, par choix, par passion, ou même seulement par curiosité, partagés entre l’enthousiasme et mille craintes ; quand ils étaient titubants, et pas du tout sûrs de percevoir clairement ce que l’on attendait d’eux dans ce rôle pour lequel la plupart n’avaient reçu aucune préparation préalable.
Au fil du temps la situation a beaucoup évolué. Les enseignants se sont trouvés moins seuls pour aborder la complexité de leur travail, même si quelques-uns continuent encore à se sentir désemparés face à certains cas.
Désormais le document de référence, connu sous le nom de PEI, est de plus en plus opérationnel ; l’accompagnement se fait plus efficace ; les échanges se multiplient à tous les niveaux ; depuis quelques années des formations universitaires existent. Des collègues du cours de spécialisation de la SISS d’Aoste se racontent ainsi que leur “supervisore di tirocinio” Adriana Fransus.
Dans ce numéro, pas d’ouverture sur les pays francophones, et très peu d’articles en langue française. Il a été décidé de se pencher surtout sur la situation italienne et locale car depuis quelques décennies, notre pays “ ha iniziato un’esaltante esperienza di integrazione, anche se non sempre e non ovunque pienamente vissuta e realizzata ”. Seule Rita Vacher, responsable du bureau pour l’insertion des élèves en situation de handicap de l’Assessorat de l’Éducation et de la Culture de la Vallée d’Aoste a rédigé son article en français.
Un regard particulier a été porté sur l’ensemble des acteurs de l’accompagnement du jeune handicapé durant toute sa scolarité. Des parents ont été interpellés. Ce sont évidemment les premiers concernés, frappés de plein fouet quand ils ont découvert le handicap de leur enfant : une mère et un père racontent leurs parcours, leurs épreuves de tous les jours. Ils parlent aussi de ce qui nous concerne et nous intéresse directement : leur expérience vécue au contact de l’école.
Et enfin, comme cela a été décidé lors de la dernière réunion du Comité scientifique, on a choisi de consacrer quelques-unes de nos pages à un deuxième thème, au contenu plus léger, moins contraignant qui se veut peut-être même divertissant. Une dizaine d’enseignants et d’élèves ont rédigé quelques lignes à propos de : “ Quel est mon refuge à l’école ? ”.
L’équipe pédagogique
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