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Le
Nouvel Éducateur : vitrine du mouvement Freinet
La
revue Le Nouvel Éducateur est une des revues de l'ICEM-Pédagogie
Freinet, elle se veut le reflet du mouvement, des ses actions, de ses
pratiques pédagogiques, opinions, recherches. Elle est diffusée
par abonnement (10 numéros pour 44 euros), se compose de 40 pages,
c'est la "vitrine" du mouvement Freinet en France.
Nous avons toujours proposé à nos lecteurs un équilibre
entre théorie et pratique autour des invariants et fondamentaux
de la pédagogie Freinet. La plupart des articles et textes sont
rédigés par des enseignants, le plus souvent adhérents
au mouvement Freinet, des équipes d'écoles, des équipes
départementales. Une rubrique est proposée à des
chercheurs universitaires autour du thème du dossier mensuel ou
en tribune libre, cette rubrique ouvre sur des champs de recherches qui
intéressent tous les pédagogues désireux d’analyser
leurs pratiques.
Les témoignages de pratiques ne sont pas des fiches ou recettes
applicables directement, ce sont des exemples de réussites (parfois
d'échecs) analysés par les enseignants eux-mêmes.
L'écrit a sa place, comme les maths, l'informatique, l'éducation
à la démocratie, l'histoire...
L'équipe de rédaction prévoit le contenu des numéros
pour une année (mais cela peut varier par la suite), contacte les
auteurs, donne des pistes d'écriture en fonction des dossiers,
des objectifs définis, établit une cohérence et une
ligne éditoriale. Une rubrique
“ international ” permet également d’élargir
le champ de la réflexion aux pratiques pédagogiques étrangères.
La coordination est assurée par une personne mise à disposition,
à mi-temps, par l'Éducation nationale. Comme tous les postes
à responsabilités, celui-ci n'excède pas 3 ans.
Depuis le premier septembre 2002, l’Éducation nationale m’a
mise à disposition, à mi-temps, auprès de l’Institut
coopératif de l’École moderne, (ICEM-pédagogie
Freinet).
J’assure donc la coordination du travail du Comité de Rédaction
du Nouvel Éducateur. Cette équipe est constituée
de huit personnes bénévoles.
En alliant pratique et théorie, la ligne éditoriale de notre
revue souhaite offrir au lecteur un véritable outil de travail
et de réflexion pédagogique, en valorisant le travail de
terrain de nos adhérents dans ce qu’il a de plus proche de
la philosophie de Freinet. L’apport et la participation de chercheurs
ou d’universitaires lui donnent le caractère d’ouverture,
cher à notre mouvement.
Une ligne éditoriale se choisit en fonction des axes de travail
qui émergent de la vie du mouvement Freinet. Nous préparons
une sélection d’articles ou de thèmes de réflexion,
à partir des écrits du mouvement (bulletins départementaux
et de secteurs, listes de diffusion par internet, communication lors des
rencontres du mouvement ou de manifestations extérieures…),
mais également extérieurs au mouvement (services de presse
des maisons d’édition, revues échangées…).
Nous prenons contact avec les auteurs lorsque des adaptations sont nécessaires
ou pour obtenir une iconographie afin d’illustrer leur texte (photos,
documents de classe…).
Régulièrement, le comité de rédaction se réunit
pour débattre et participer au choix des articles, pour envisager
des réécritures, des adaptations ou des synthèses
d’écrits.
L’an passé, environ cent cinquante enseignants ont participé
à la rédaction de la revue et mille personnes se sont abonnées
au Nouvel Éducateur. L’originalité de notre
revue tient à son ancrage dans la réalité quotidienne
des enseignants, ainsi que dans sa recherche du changement et de l’innovation
au service de l’éducation de l’enfant. Nous essayons
de mettre en valeur toutes les démarches qui favorisent l’expression,
la communication, le tâtonnement expérimental et la coopération.
Nous sommes présents lors des rencontres nationales de notre mouvement
: salon de Nantes, congrès, journées d’études,
stages nationaux, pour faire connaître la revue et apprécier
les apports des participants.
Les manifestations altermondialistes, le Forum Social Européen
notamment, sont des lieux militants où Le Nouvel Éducateur
est également présent. En effet, la revue se fait aussi
l’écho des positionnements politiques et éthiques
de l’ICEM, par la rubrique “ champ social ”, l’éditorial
ou la rubrique “ vie de l’ICEM ”.
Cat Ouvrard
PLACE DU NOUVEL ÉDUCATEUR
DANS L'HISTOIRE DU MOUVEMENT FREINET |
La volonté de communiquer des idées
et des pratiques révolutionnaires donne naissance à
des revues diverses jusqu’à l’Éducateur
prolétarien.
Après la première guerre mondiale, nombreux sont les
enseignants pacifistes marqués dans leur chair et dans leur
conscience. Syndicalistes révolutionnaires regroupés
dans la Fédération des Membres de l’Enseignement,
ils luttent pour que ne se reproduise plus la tuerie de 14-18, pour
mettre fin à l’exploitation capitaliste et construire
une société plus juste et plus humaine. Au sein de
la commission pédagogique et dans leur revue l’École
Émancipée, ils réfléchissent aux
moyens de promouvoir une pédagogie populaire par “l’École
Active” et “les centres d’intérêt”...
1922-1925
Jeune instituteur, rescapé et blessé de guerre, Célestin
Freinet écrit de nombreux articles dans l’École
Émancipée, dans la revue communisante Clarté,
et dans la revue libertaire les Humbles.
1924
Dans sa modeste classe rurale de Bar/Loup (Alpes-Maritimes), il
introduit un outil nouveau, l’imprimerie, et il rend compte
de ses expériences et fait quelques adeptes.
1926
Il entreprend une correspondance interscolaire régulière
avec René Daniel et sa classe de St-Philibert-en-Trégunc
dans le Finistère, puis lance une “Coopérative
d’Entr’aide pédagogique” avec une revue
“l’Imprimerie à l’École”,
mettant en place un réseau des “Livres de Vie”,
composés et imprimés par les écoles travaillant
à l’imprimerie. Les meilleurs textes sont regroupés
en avril 1927 dans une co-revue d’enfants La Gerbe,
à parution mensuelle.
1927
En août 1927, à l’issue du Congrès de
la Fédération de l’Enseignement (CGTU) à
Tours, se tient le premier Congrès inter-national (déjà!)
de l’Imprimerie à l’École, avec la présence
de la majorité des 40 premiers adhérents actifs, dont
un délégué officiel du Ministère de
l’Instruction Publique espagnole, Manuel J. Cluet. Les imprimeurs
étrangers absents (Belgique, Suisse) ont envoyé des
rapports sur leurs activités .
En octobre, sous l’impulsion de Rémy Boyau et d’instituteurs
girondins est fondée la Société “Cinémathèque
Coopérative de l’Enseignement Laïc” qui
assure prêts et vente de films, projecteurs, caméras
et envisage même la production de films pédagogiques.
1928
En août, lors du second congrès à Paris, les
activités de l’imprimerie et de la radio fusionnent
avec celles du cinéma au sein de la Société
“Coopérative de l’Enseignement Laïc”
(CEL) dont la revue est “l’Imprimerie à l’École”.
De “l’unité de l’enseignement” aux
“méthodes naturelles d’apprentissage”,
les adhérents de la CEL approfondissent techniques et méthodes
nouvelles et, par souci de matérialisme pédagogique,
vont éditer les Enfantines, les Fichiers Scolaires
Coopératifs.
1932
En février 1932, il crée une brochure documentaire
pour les enfants : la “Bibliothèque de Travail”
(BT). En octobre 1932, la revue l’Imprimerie à
l’École devient l’Éducateur Prolétarien,
et la CEL produit un court-métrage engagé “Prix
et Profits” avec Yves Allégret et les frères
Prévert.
L’éducateur prolétarien deviendra
l’Éducateur, puis Le Nouvel Éducateur. |
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