Les fameuses disciplines qui portent le nom d’éducation physique,
éducation artistique, éducation musicale, éducation technique, appelées ici tout simplement Éducations, sont celles qui ont retenu notre attention pour ce numéro de la revue.
Nous nous sommes posé la question de savoir quelle signification profonde pouvait se cacher sous l’expression : “ recentrer l’éducation sur les apprentissages fondamentaux ”.
Nous avons voulu mieux connaître le rôle des disciplines scolaires situées dans un domaine qui n'est pas communément considéré comme fondamental, car nous avons remarqué que le fait de donner un poids trop important aux seules compétences acquises en cours de lettres et de mathématiques, en vue de l'orientation, signifie que l'on s'occupe presque exclusivement des élèves destinés à poursuivre leurs études aux lycées classique et scientifique, et que l'on contribue ainsi à augmenter le malaise de ceux qui suivront une autre voie.
Comme Paolo Calidoni le rappelle dans son article, l'école d'aujourd'hui ne peut plus faire l'impasse sur les travaux d'Howard Gardner sur l'intelligence multiple.
L'intelligence de l'élève ne se limite pas aux seules aptitudes dans les domaines scientifique et littéraire.
Nous avons donc décidé d'enquêter sur le rôle joué par les autres disciplines, sur comment elles contribuent à fournir aux élèves des clés de lecture pour savoir, savoir-faire, savoir-être et savoir-devenir dans un monde respectueux de l’environnement; en d'autres termes pour effectuer et faciliter le choix de l'orientation après l'école obligatoire.
Même si notre investigation n'a pas touché l'éducation technique (aucun des enseignants que nous avons contactés n'a réussi à trouver du temps pour écrire quelques pages de réflexion sur leur travail de tous les jours), nous avons pu recueillir les témoignages d'enseignants d'éducation musicale, artistique, d'histoire de l'art et d'éducation physique.
Dans leurs textes, quelques collaborateurs ont souligné l’incertitude et parfois le danger d'optionnalisation qui pèse sur le devenir de leurs enseignements, à la lumière des dernières réformes en cours; et pas que chez nous…
Plusieurs ont raconté leurs efforts, leur cheminement pour faire reconnaître et accepter la validité du rôle formateur des disciplines qu'ils professent, non seulement par les élèves, qui sont les plus faciles à convaincre, mais aussi par quelques collègues des autres disciplines et par les parents.
Certains ont mis l’accent sur les apports réciproques dus à la collaboration entre différentes disciplines liées, ouvertement ou non, aux fondamentaux. Cela souligne l’aspect complémentaire des différents apprentissages.
La parole a été donnée aux élèves de l’Institut d’art d’Aoste et à des personnes qui ont fait de leur passion pour l’art, leur métier.
Le deuxième thème porteur de ce numéro “ Didactique et argent ” nous a aussi amené hors des classes, mais toujours parmi des acteurs, parfois moins visibles et non moins essentiels, du monde de l’école, qui œuvrent pour une gestion la plus équitable et la plus efficace possible.
Le binôme didactique et argent ne devrait pas nous faire craindre le danger de marchandisation de l’enseignement ; il nous concerne tous depuis que l’autonomie prévoit aussi la gestion directe des ressources financières.