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Chers
lecteurs,
Il ne se passe pas une semaine sans qu'autour de nous,
des initiatives culturelles tout public aient pour objet les produits
du terroir. Même celles d'ordre strictement culturel font souvent
appel au langage culinaire. Il n'est pas rare que l’on ait recours
à des termes tels que saveurs, goût, gourmandise… En
cette année 2005/06, la traditionnelle « Saison culturelle
» a choisi de placer sur ses affiches publicitaires une tablette
de chocolat à peine grignotée, surmontée d'un titre
alléchant : « Golosi momenti di Cultura ».
Comme l'affirment plusieurs de nos collaborateurs, manger est avant tout
un plaisir ; c'est une expérience quotidienne conviviale qu’il
est bon de partager. Ne nous en privons pas !
Comment et quand est-il question de nourriture à l'école
? Quelqu'un nous a mis en garde en affirmant que lorsque des enseignants
manquent d'imagination, il s'en trouve toujours un prêt à
lancer l'idée, privée d'originalité, d'un projet
sur l'alimentation.
Ce numéro veut démontrer que parler de ce qui nous nourrit,
au sens propre du terme, peut être au contraire une véritable
opportunité, pas aussi banale qu'on veut nous le faire croire.
Aborder l'alimentation a bien sa place dans l'école et peut même
devenir une véritable gourmandise intellectuelle.
Les activités que nous rapportons tout au long de ces pages, de
la maternelle à l'université, ont une véritable valeur
didactique. Leur variété montre que de nombreux scénarios
pédagogiques peuvent être construits autour de ce thème.
Les enfants sont souvent étonnés de découvrir l'origine
et la manière dont sont fabriqués les aliments qu'ils consomment
tous les jours. Ce que nous mangeons et la façon dont nous consommons
sont des signes évidents de notre culture. L'étude de l'alimentation,
point de rencontre entre agriculture et culture, permet de s'engager dans
de nombreuses pistes de travail pour aborder notamment les notions de
patrimoine et de terroir. C'est ce qu'ont fait les élèves
d' « Aosta 1 », avec leurs activités sur le fromage,
mais aussi ceux de la maternelle de la « Maison Savouret »,
grâce à leur travail sur les céréales et le
pain ; ce que font pour la deuxième année consécutive
les jeunes de l'IPRA, ainsi que, bientôt, quatre classes de l'ISIP
de Pont-Saint-Martin.
Grâce aux témoignages de deux médiatrices culturelles
engagées dans l'école, on prend conscience que l'adaptation
à nos habitudes de la part d'écoliers venus d'ailleurs passe
aussi par ce qu'ils mangent chez nous. Les enfants latino-américains
à peine débarqués démontrent que pour apprécier
ce qu'on mange, il n'y a pas que le goût, l'aspect et la couleur
peuvent être tout aussi importants que la saveur.
De nombreuses interventions se penchent sur la restauration scolaire.
L’éducation à une saine alimentation est une notion
à développer ; quant aux élèves plus âgés,
quelle que soit leur origine, il est parfois troublant de constater que
certains n'accordent pas beaucoup d'attention à l’équilibre
alimentaire de ce qu’ils consomment. Flavia Pirillo et Anna Maria
Covarino proposent chacune leur réflexion sur les dérèglements
du comportement alimentaire chez certains adolescents, car elles sont
convaincues qu’il est urgent d'intervenir avec un discours de longue
haleine sur l’éducation alimentaire : l’obésité,
l'anorexie et autres problèmes alimentaires ont tendance à
augmenter au sein de la population des jeunes. Parfois, certains n'hésitent
pas à toucher à l'alcool sans modération ; il est
donc nécessaire d’aborder, en milieu scolaire, les sujets
touchant aux relations entre alimentation et santé.
Rossella Sobrero souligne, quant à elle, que la publicité
influence le comportement alimentaire des enfants.
Deux projets menés par l'université sont exposés
ici ; nous consacrons tout un dossier à celui dirigé par
Luisa Revelli, à propos d'un travail à caractère
linguistique ayant pour objet le goût. Moins vaste, mais non moins
intéressant est le travail des étudiants infirmiers dans
des classes de la région, raconté par Loredana Ronc.
Et puis, nous avons aussi voulu donner la parole à ces étudiants
qui s'orientent vers des métiers de la restauration pour connaître
les motivations d’un tel choix.
Et enfin, nous ne pouvions passer sous silence l'événement
de l'été qui concerne directement l'école valdôtaine
: la loi 18 du 1er août 2005, à laquelle nous consacrons
les premières pages, en ouverture de la revue.
C'est ainsi que vous tenez entre les mains un numéro de 80 pages
au lieu des 64 habituelles.
Bonne lecture !
L 'équipe pédagogique
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