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Le monde extérieur : un atout

Notre territoire, riche de valeurs historiques, artistiques et environnementales offre aux écoles une multitude de trésors culturels qu’il serait regrettable de négliger, au moment où il est urgent de développer chez les jeunes la prise de conscience d’une identité commune et un comportement citoyen.

Le monde extérieur est un atout important pour faire développer notre école, élargir les horizons, moderniser les concepts d'enseignement, concrétiser les expériences, introduire des nouveautés, exploiter les opportunités. L'école et le monde extérieur ont toujours posé un problème insoluble malgré les progrès indubitables de ces dernières années qui ont permis à l'école de s'ouvrir plus largement aux énormes possibilités qui se présentent hors de sa sphère.
La sacralité de l'école, caractère indiscutable et peut-être à réévaluer, mais cependant à fonder sur d’autres conjectures, a souvent empêché d'établir un rapport efficace avec le monde extérieur pour des motifs divers : programmes statiques, complications inévitables en matière d'organisation, sous-évaluation des opportunités extérieures, voire une certaine paresse mentale qui conduit à ne pas s'engager sur de nouvelles voies.
Depuis toujours, école et société, école et environnement, école et vie réelle n'ont été qu'un schisme, comme si l'école n'avait qu'une tâche unique, celle de transmettre le savoir, mais un savoir classique, codifié, standardisé, imperméable. Certes, l'objectif primordial de l'école demeure celui d'instruire ; or, s'ouvrir aux expériences extérieures doit être perçu comme un enrichissement et un critère de complémentarité et non pas comme un simple divertissement ou, pis encore, une perte de temps.
Vivre son environnement et son territoire avec une conscience majeure est un facteur de croissance et de formation. À une époque où l'analphabétisme fait un retour en force et représente un phénomène inquiétant dont nous devons prendre conscience et le combattre, l'école accumule des responsabilités de plus en plus importantes parce qu'elle est souvent l'unique vecteur de la connaissance. Il est donc nécessaire qu'elle devienne également lieu de vie et qu'elle accueille tout ce que le monde extérieur peut offrir de positif, de nouveau, d'original, d'unique.

Sur la base du " qui est qui ", ce guide est un moyen facile pour connaître et découvrir la ville d’Aoste, ses rues, ses places et les illustres personnages auxquels elles sont dédiées.

Nous avons la chance de vivre dans un contexte qui peut fournir de grandes opportunités par la richesse et la variété de l'offre culturelle, artistique et environnementale ; un contexte qui est aussi à lui seul un musée à ciel ouvert grâce à la richesse des témoignages socio-archéologiques qu'il renferme.
Cependant, combien d'enfants ont-ils reçu une aide effective de l'école pour découvrir, connaître et apprécier ce patrimoine qui les entoure ? Combien d'enfants connaissent-ils réellement le territoire sur lequel ils vivent ? Combien d'enfants savent-ils quelles sont les raisons historiques qui ont forgé notre identité ? Combien d'enfants ont-ils visité le cloître de Saint-Ours ou pourraient indiquer à un touriste la maison de Saint-Anselme ?
Je pense qu'il n'est pas du tout hasardeux de soutenir qu'ils forment une minorité restreinte et que cette minorité-là a acquis ses connaissances et composé son bagage culturel davantage grâce aux parents que par le biais de l'école. Et pourtant, la nécessité d'interagir avec l'environnement extérieur n'est pas une quête pédagogique récente si l'on en croit ce qu'écrivait en 1960 le pédagogue Raoul Faure : " C'est le maître qui doit favoriser les expériences de l'enfant dans son milieu, qui doit les accroître et les compléter avec la profonde connaissance qu'il a de ce même milieu : l'instituteur doit, c'est évident, apprendre à l'enfant à lire, à écrire, à s'exprimer, à réfléchir, mais qu'il prenne garde de ne pas faire tout ceci en s'enfermant dans son école, en la transformant en une cage, ou pis encore, en une caserne où il faut écouter et travailler sans aucune liberté. C'est lui qui doit ouvrir les fenêtres de son école pour permettre à la vie du milieu d'y pénétrer librement, pour permettre aux enfants d'en sortir afin d'aller à la découverte de la vie. Voilà une condition indispensable pour que l'enfant arrive à comprendre l'histoire réelle de son pays et puisse se préparer à devenir acteur intelligent et libre de la vie du peuple auquel il appartient. "(1)

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À l’occasion du cinquantenaire de la disparition d’Anaïs Ronc Desaymonet, Iris Morandi lui rend un vif hommage en nous offrant la possibilité de feuilleter à nouveau les cinq livres de lecture réalisés à l’époque pour l’école valdôtaine par cette institutrice, ainsi qu’un recueil d’écrits de cette femme sérieusement engagée dans la société.

Fleur de géragnon – Hommage à Anaïs Ronc Desaymonet, Musumeci, Quart (Ao), 2005.


Les outils technologiques et informatiques offrent d'énormes possibilités à nos enfants, mais ils ne doivent pas constituer des alibis pour que l'école cesse de jouer son rôle irremplaçable de leader dans l'acquisition de ces connaissances qui permettent une croissance équilibrée et en harmonie avec son propre territoire.

Iris Morandi

Note
(1) Extrait du discours prononcé à Aoste par Raoul Faure le 12 mai 1960, dans le cadre d’une conférence sur l’étude du milieu.

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