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Quand
je serais grand, je serais archéologue
Comment découvrir concrètement
l’histoire ancienne de notre région ?
Des élèves de la vallée du Grand-Saint-Bernard l’expérimentent
chaque année, en participant aux initiatives didactiques du Musée
archéologique régional.
Désormais, l’habitude est bien ancrée : en effet,
depuis trois ans, lors de la " Semaine de la culture ", les
enseignants accueillent favorablement la proposition émanant du
département de la Surintendance aux biens et aux activités
culturelles. Ils donnent ainsi l’opportunité aux écoliers
de Saint-Rhémy-en-Bosses de participer à l’initiative
du Musée archéologique régional.
En route pour la Tour de Bramafam
à Aoste
Le 16 mai 2005, les deux enseignants et les élèves
de la pluri-classe (composée de six élèves de troisième
année, deux de quatrième et dix de cinquième) se
sont rendus à Aoste pour rencontrer des archéologues à
la Tour de Bramafam.
Pourquoi ont-ils été invités à gratter la
terre au bas de cette construction médiévale adossée
à l’enceinte des remparts romains de la ville ?
Ils y ont découvert la simulation d’un chantier de fouilles,
dans un endroit où se trouve réellement un site archéologique.
Le chantier était disposé sur trois niveaux, chaque hauteur
correspondant à une époque historique différente.
Trois jeunes archéologues ont expliqué aux écoliers
le but du laboratoire. Les enfants ont été répartis
en trois groupes, chacun à un niveau différent. Ils ont
évolué sous l’œil vigilant des experts qui leur
ont expliqué ce qu’il fallait faire et comment il fallait
procéder. Chaque écolier s’est vu confié un
carré de fouille dont il était responsable.
Ils ont reçu les instructions appropriées et, ensuite, on
leur a fourni des petits balais, des truelles, des pelles, des seaux pour
dégager ce qui était enseveli. En outre, des tamis étaient
prévus pour filtrer la terre afin de récupérer d’éventuels
éléments de petite taille. C’était un travail
minutieux, de découverte.
Les enfants se sont transformés en archéologues en herbe
et, tels des détectives sur les traces du passé, ils se
sont impliqués dans la recherche de la connaissance.
On leur a demandé de creuser en faisant très attention aux
objets dégagés. On leur a expliqué que ce qui était
trouvé ne devait pas être abîmé et qu’il
était important de ne rien déplacer, la position des objets
étant une source d’information précieuse. Ils ont
été invités à œuvrer en suivant scrupuleusement
une méthode et une technique scientifiques.
Ils ne se sont pas fait prier pour se mettre aussitôt au travail.
Le but n’était pas d’apprendre aux enfants le métier
d’archéologue en une seule leçon. Ils ont bien compris
que, pour devenir de véritables professionnels, il fallait suivre
de longues études. La simulation du chantier archéologique
visait plutôt à mettre en évidence que toutes les
opérations manuelles effectuées sur un chantier de fouilles
sont importantes pour interpréter jusqu’au fragment de poterie
le plus anodin. Les écoliers se sont aussi rendu compte du danger
de se prendre pour des archéologues. Ils ont bien vu qu’un
travail basé sur l’improvisation peut porter à la
perte irrémédiable d’informations.
Des fouilles sur trois niveaux
Pendant l’activité de laboratoire, les enfants
ont récupéré des vestiges datant de la période
romaine, de la période médiévale, ainsi que de celle
de transition entre les deux. Ils étaient disposés sur trois
couches de façon à faciliter la perception stratigraphique
du gisement. Les élèves ont expérimenté la
méthode historique. Ils ont formulé des hypothèses
de reconstitution chronologique et ils ont observé, analysé,
manipulé des instruments, trouvé des objets témoins
des époques passées. Aidés par les experts ils ont
réfléchi sur leurs conclusions, écarté les
erreurs d’interprétation. Ils n’auraient rien pu faire
de cela s’ils avaient uniquement visité le musée dans
lequel il est seulement possible d’observer des objets déjà
datés.
En fouillant le premier niveau, le plus bas, correspondant à l’époque
romaine, les enfants ont mis à jour des squelettes, des bagues,
des boucles de vêtement, des agrafes, d’anciennes broches
destinées à retenir l’extrémité de vêtements,
des flacons de parfum, etc. Ils les ont nettoyés délicatement
et ils ont essayé d’en découvrir l’usage. Ils
ont pu ainsi savoir s’ils avaient affaire à des ossements
de femme ou bien d’homme. Quand ils ont trouvé des flacons
de parfum à côté d’un squelette, ils ont deviné
qu’il appartenait à une femme…
Au deuxième niveau, celui correspondant à la période
de transition entre l’époque romaine et moyenâgeuse
valdôtaine, ils ont trouvé des fragments de poterie, un dallage
typique de l’époque… Le troisième niveau, le
plus élevé, leur a révélé des caractéristiques
de la vie quotidienne à Aoste au Moyen Âge.
Les écoliers ont bien pris conscience que le niveau le plus haut
correspondait à l’époque la plus récente et
le plus bas à la plus ancienne.
Pourquoi impliquer des enfants
de cet âge ?
En réalité, l’activité était
plus particulièrement destinée aux élèves
de quatrième et de cinquième année. Mais on ne voulait
pas écarter quelques enfants de la classe sous prétexte
qu’ils étaient de troisième et que leur programme
d’histoire ne comprenait ni l’époque romaine, ni celle
médiévale.
En classe de troisième, les textes officiels de 2004 prévoient,
entre autres : " […] La terra prima dell’uomo e le esperienze
umane preistoriche […] " et aussi " Leggere ed interpretare
le testimonianze del passato presenti sul territorio […] ".
Les élèves de troisième savent, tout de même,
qu’il existe des experts qui basent leurs recherches sur des fouilles
afin de trouver les restes d’êtres vivants dont l’existence
remonte à la préhistoire. En classe, ils abordent l’étude
des premiers hommes et ils savent que leur présence a été
attestée grâce à la découverte de squelettes
enfouis sous terre. Par certains côtés, le travail de l’archéologue
ressemble beaucoup à celui du paléontologue.
Par contre, les enfants de quatrième et de cinquième année
ont pu, évidemment, mieux relier l’activité de fouille
archéologique à ce qu’ils étudient en classe
pendant les leçons d’histoire, d’autant plus que l’année
dernière, ils ont déjà travaillé sur l’histoire
romaine et médiévale d’Aoste.
Ils ont pris conscience que l’histoire n’est pas seulement
un objet de fable lointaine ; elle appartient à leur patrimoine.
Ces notions sont désormais plus proche d’eux.
Ho imparato che |
Il lavoro dell'archeologo è molto faticoso
perché bisogna stare per molto tempo accovacciati.
François
Sotto la terra ci possono essere tombe, oggetti, strade di tempi
passati. Melany
Non bisogna spostare il reperto ma lo devi osservare con attenzione.
Noa
Lo scavo simulato è uno scavo quasi simile a quello vero,
infatti le fonti materiali sono copie di quelle vere ma messe nello
scavo dagli esperti. Luca
Gli attrezzi dell'archeologo sono: paletta, cazzuola da muratore,
secchiello, pennellino, spazzolino da denti. Véronique
L'archeologo è uno scienziato che deve avere tanta pazienza.
Ernest
L'archeologo ricerca nel terreno testimonianze, tracce del passato
e con queste tracce cerca di ricostruire la storia. Émilie
La differenza tra uno storico e un archeologo sta nel metodo di
indagine: lo storico cerca informazioni prevalentemente sulle fonti
scritte; l'archeologo cerca informazioni prevalentemente su fonti
materiali. Alessandro
Fare l'archeologo è come fare un puzzle perché devi
mettere insieme tutti i pezzi del reperto per scoprire che cos'è.
Mattia
Ai tempi dei romani vicino al morto mettevano delle ampolle e dei
vasetti. Giulia
Osservando bene i reperti puoi scoprire e capire tante cose della
storia. Matteo
Sotto terra ci sono vari strati che sono di epoca storica diversa.
Anaïs
Anche un piccolo oggetto ti può raccontare tante cose di
chi l'ha usato. Nicolas
Bisogna rispettare le tracce del passato per poterlo conoscere,
se si compiono degli errori durante gli scavi si può cancellare
per sempre una parte di storia. Julie
Anche un piccolo reperto è importante. Elisa
Si impara più in fretta quando si possono toccare e guardare
bene le cose. Roger
L'archeologo è un mestiere importante per la storia. Marco |
Comment l’expérience
a été vécue
Lors de la mise en commun, chacun a commenté ses
découvertes à l’ensemble du groupe. Sur la base des
objets trouvés et des hypothèses formulées, des conclusions
ont été proposées : elles ont été confirmées
ou infirmées grâce à l’aide des experts.
À la fin de la journée, l’enthousiasme était
général et nous, les enseignants, avons été
agréablement surpris de voir avec quelle délicatesse ils
dégageaient, petit à petit, les os d’un squelette
; avec quelle adresse ils maniaient la truelle ; avec quelles précautions
ils récupéraient les tessons de poterie, les flacons de
verre ou les boucles métalliques enfouis dans le sol. Ce qui nous
a le plus étonné, c’était de voir avec quel
sérieux, avec quel calme les enfants se sont investis dans le travail
de fouille. Nous avons noté leur patience, la précision
de leurs gestes, comment ils suivaient scrupuleusement les indications
données par les trois jeunes archéologues, alors que nous
sommes plutôt habitués à leur énergie débordante
quand ils sont en classe. Pour eux, c’était comme trouver
des trésors, ils étaient heureux.
Une démarche historique
L’activité de simulation du chantier de
fouille a eu comme finalité principale celle de faire comprendre
aux écoliers, de façon directe, en leur permettant de mettre
la main à la pâte, à quel point une partie des connaissances
historiques transmises à l’école sont l’aboutissement
d’un travail de recherche et d’analyse de sources involontaires
: des objets bien concrets, parfois ensevelis dans le sol et qui, s’ils
sont dégagés grâce à une méthode rigoureuse,
peuvent donner des indications précieuses sur la vie des personnes
auxquelles ils ont appartenu.
Le laboratoire a plongé les écoliers dans une expérience
concrète de recherche scientifique liée à la figure
de l’archéologue. Ils ont dû adopter une méthode,
des techniques particulières ; ils ont dû faire preuve de
capacité de concentration, de respect des autres, mais aussi du
matériel et de l’endroit, afin d’arriver à des
résultats.
Cette activité a permis aux enfants de toucher du doigt une des
facettes de la recherche historique. Ils se sont rendu compte que le travail
des historiens ne provient pas uniquement de sources écrites mais
peut également nécessiter des travaux manuels.
Ce que l’on trouve dans les livres d’histoire, c’est
donc aussi issu de recherches très concrètes, puisque des
objets d’usage courant peuvent donner de précieuses informations
sur les temps révolus.
Ils ont pris conscience que, même tout près de chez eux,
dans leur environnement proche, dans leur région, le sol qu’ils
foulent peut quelquefois receler des vestiges des temps passés.
Pour eux, l’histoire a acquis une valeur plus réaliste, plus
concrète, quasi familière. Ils ont réalisé
que le territoire sur lequel ils vivent a un passé, une histoire
qui lui est propre, liée à un peuple, à une civilisation
; que leurs ancêtres ont laissé des traces, même involontaires,
tout comme les civilisations lointaines étudiées dans les
livres et dont ils connaissent l’existence par les images et les
textes.
Pour eux, le passé n’est plus aussi obscur. L’histoire
n’est plus seulement celle avec un grand H, faite de grands personnages,
mais c’est aussi celle de milliers de personnes, semblables à
eux, dont il est parfois possible de découvrir la vie quotidienne
à travers la magie évocatrice des vestiges trouvés
sur le terrain.
Le passé acquiert ainsi une dimension plus concrète ; il
est possible d’en déceler la chronologie. Cela aide l’enfant
à modifier ses représentations mentales qui, pour lui, sont
souvent liées à des images telles que " La Vallée
enchantée ", " L’Ère glaciaire " ou
tout simplement " Les Ancêtres ", tandis que l’histoire
correspond trop souvent, pour eux, à une longue fable, dans laquelle
les personnages historiques sont des héros qui ressemblent en tout
et pour tout aux personnages de leurs jeux vidéos.
Le laboratoire a donc offert à nos élèves l’extraordinaire
occasion de découvrir concrètement leur passé.
L’activité de fouille simulée les a initiés
à la connaissance historique et archéologique de leur milieu
de vie. C’est pour toutes ces raisons et dans le but de stimuler
le plus tôt possible la conscience du bien commun, que nous avons
l’intention de participer aux “Journées de la culture”
cette année encore.
Imparare facendo con il Museo Archeologico
Regionale di Aosta |
Lo scopo principale dei musei, oltre a conservare,
è quello di comunicare le testimonianze dell'uomo e del suo
ambiente a fini educativi e di diletto.
La collaborazione con la scuola di Saint-Rhémy-en-Bosses
rappresenta un caso esemplare di applicazione del learning by doing:
imparare facendo!
La prima esperienza didattica con questa scuola è stata avviata
nel 2004 con la visita alla basilica paleocristiana di San Lorenzo,
al complesso di Sant'Orso e con il viaggio a ritroso che, partendo
dalla necropoli, giungeva alla Porta Prætoria e al centro
forense della città romana. Si è trattato di un percorso
realizzato attraverso la lettura dei materiali, l'acuta osservazione
da parte dei bambini delle tecniche costruttive antiche, l'interpretazione
dei resti emergenti e la loro distribuzione urbanistica.
La sperimentazione del metodo archeologico, fatta nel 2005 in occasione
dello scavo simulato, ha permesso di consolidare il rapporto degli
alunni con questa disciplina.
Nel 2006, con la visita al Museo Archeologico Regionale, rivolta
alla scoperta degli oggetti in ceramica d'uso quotidiano, l'esperienza
verrà ampliata con un laboratorio pratico di lavorazione
dell'argilla per apprendere le tecniche primitive di produzione.
Maria Cristina Ronc
Ufficio didattica e valorizzazione del Museo
Archeologico Regionale
della Regione Autonoma Valle d'Aosta
infomuseoarcheo@regione.vda.it |
Stefano Lotto
Michela Piassot
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