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Lorsque
le parent paraît
Les réflexions d’une
mère-professeur, à propos des traditionnelles rencontres
parents-profs.
Les premières minutes sont les plus impressionnantes
: le jour où les profs reçoivent les parents d'élèves,
le parking, l'entrée, les couloirs de l'école sont envahis
d'une foule d'adultes curieusement semblables entre eux au-delà
de toutes les petites différences individuelles.
C'est que le spécimen “ parent d'élève ”
a des caractéristiques bien précises, nées des nécessités
de l'adaptation au milieu ; à savoir :
• une redoutable patience, capable de le faire poireauter jusqu'à
quatre heures d'affilée pour un échange humain de quelques
minutes ;
• un objectif clair et net : obtenir des renseignements signifiants
de la part d'un prof qui, au début de l'année, désire
souvent en dire le moins possible, car il ne sait pas trop bien…
et à la fin de l'année, car il en sait trop désormais
;
• une attitude parentale ayant deux seules options possibles : soit
la défense tendre et aveugle du cher petiot soit la sévérité
tranchante et pure de l'éducateur qui entend obtenir la perfection
de ses rejetons. Les deux attitudes mènent curieusement à
une approche sensiblement identique du professeur, qui ne mérite
probablement pas de s'occuper de jeunes enfants ;
• une mémoire sélective qui le conduit à des
souvenirs toujours idylliques du prof de l'année passée,
qui s'entendait si bien à faire aimer sa discipline ;
• une grande résistance à la station debout dans les
couloirs et à la station assise sur la chaise enfin conquise, face
au professeur, qu'il ne quitte pas si facilement ainsi qu’on pourrait
le croire ;
• une fâcheuse tendance à la dispute avec les autres
spécimens de parent, sur l'ordre d'entrée à respecter,
les priorités, exactement comme chez le boulanger quand la queue
est trop longue ;
• un recours toujours plus fréquent à la communication
conjugale par portable : “ Toi, tu as fait maths, alors moi, j'attends
à latin… on se revoit devant philo ? ”
De son côté, le prof, au bout de deux heures, a déjà
donné le meilleur de soi-même : les premiers reçus
auront eu droit à l'écoute attentive, à la précision
dans les réponses, à la sympathie envers l'interlocuteur
; ceux du milieu de l'après-midi verront faiblir la quantité
et qualité des phrases fatidiques du professeur, penseront parfois
entendre un disque rayé: “ Il ne s'applique pas, il devrait
travailler plus, je n'ai pas encore les dernières notes, espérons
qu'il va se ressaisir. ” Enfin, à partir de 19 heures, ils
se trouveront face à un être stressé, aigri peut-être,
frappé d'amnésie temporaire sur les noms des élèves,
confus sur les notes, pressé de se lever au point que les derniers
parents seront reçus parfois dans les couloirs, en descendant les
escaliers, une manche du manteau enfilée et la tête nettement
ailleurs.
Cependant, le prof, à son tour, lorsqu'il passe de l'autre côté,
allant écouter ce qu'ont à dire les profs de ses enfants,
se transforme immédiatement en “ parent d'élèves
” et participe activement aux lamentations des couloirs :
“ Ce qu'il est bavard celui-là ! Ces profs, on voit bien
qu'ils n'ont rien d'autre à faire. ” Il peste contre l'organisation
des rencontres, il critique les méthodes des profs, chante les
louanges des bons (en règle générale : ceux qui mettent
de préférence des notes au-dessus de la moyenne), maudit
les mauvais (vice-versa), sourit avec un peu d'envie au passage des parents
des excellents élèves que les profs liquident en deux mots
“ très bien ”, compatit à ceux qui, la tête
basse, s'entendent reprocher les lacunes, défauts et mauvaise volonté
de leurs enfants et, naturellement, foudroie de regards vengeurs celui
qui est resté longuement, l'air détendu, à bavarder
comme s'il n'y avait pas trente personnes en attente.
Entre les deux catégories, totalement caricaturales pour être
honnête, toutes les nuances sont présentes : j'ai rencontré
des parents qui sont devenus des amis, des mères qui se sont confiées
avec sincérité et qui ont discuté, de mère
à mère, les problèmes qu'elles vivaient avec leurs
enfants, des pères concrets, qui demandaient et obtenaient des
indications pour aider leurs enfants, des personnes qui osaient à
peine s'asseoir, de peur de peser, des parents qui venaient saluer et
remercier les profs au terme des études, ceux qui venaient demander
un conseil, ceux qui venaient, délicatement, communiquer une situation
difficile, une maladie d'adolescents. Une multitude de personnes qui acceptaient
un échange, s'exposaient parfois à un jugement sévère,
écoutaient ou rétorquaient mais, toujours, se mettaient
en face d'une autre personne, dans l'esprit d'une rencontre.
La voce critica degli studenti |
Alcuni genitori sono fin troppo presenti nella scuola, mentre altri
sono completamente disinteressati, forse perché non credono
di potere avere un ruolo importante, forse perché non sanno
che rapporti possano instaurare con i professori o forse perché
ritengono che a scuola ci debbano andare i loro figli e non loro.
Io penso che, quando si arriva alle superiori si debba essere in
grado di gestire da soli la propria vita, senza interventi della
propria famiglia, in quanto i genitori non sono oggettivi nella
valutazione. Spesso conoscono solo quello che il figlio riferisce.
L'anno scorso, ero rappresentante di classe e ho avuto la netta
sensazione che sia il mio ruolo sia quello dei genitori fossero
abbastanza inutili poiché erano sempre gli insegnanti del
consiglio di classe a prendere le decisioni prima del nostro intervento.
Il ricevimento parenti può essere utile quando gli studenti
non raccontano a casa quello che succede a scuola, quando non parlano
delle loro valutazioni o del loro ruolo all'interno della classe,
ma quando hanno un buon rapporto con la famiglia quello che un genitore
sente dire corrisponde quasi sempre a quello che sa già.
Molti genitori sanno solo lamentarsi quando il loro figlio non va
bene a scuola.
A volte si lamentano degli insegnanti che non sanno spiegare, della
loro incapacità di capire le risorse intellettuali dei loro
figli e tutto questo pur non essendo in classe e quindi non conoscendo
assolutamente i livelli degli altri studenti.
Mia sorella va a scuola in Francia e la sua pagella è molto
diversa dalla nostra in quanto le pagelle indicano la media dei
voti della classe, i risultati dello studente rispetto ai compagni,
i voti più alti e quelli più bassi ottenuti nella
classe e infine un'annotazione di ogni professore che inquadra meglio
il profitto dello studente; questo, a mio avviso, permette ai genitori
di capire meglio quello che sta facendo il figlio.
Forse sarebbe utile per i genitori avere un quadro di questo tipo
perché non chiederebbero: “Ma, come sono andati gli
altri?”
Emanuele Mastaglia |
Barbara Wahl
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