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À propos de la citoyenneté

Per gli studenti le Olimpiadi di filosofia rappresentano una grande occasione di approfondimento e di confronto. Ecco il testo con il quale l’autrice vi ha partecipato.

Dans l'histoire on n'a jamais autant parlé de contacts entre nations et de ulticulturalisme comme ces dernières années. Les discussions à propos de globalisation, d'échanges, d'émigration, de frontières et de droits sont plus que jamais vivantes. Ces questions nous touchent quotidiennement car elles sont fortement “ médiatisées ”, pourtant elles existent depuis longtemps. Elles ont été un terrain fertile pour les philosophes et les penseurs. Ces problématiques ont un noyau commun sous la perspective juridique, politique et philosophique : l'idée de citoyenneté et ses rapports avec la notion de nationalité. Que signifie être citoyen lorsque les frontières des Pays se font de plus en plus perméables ? Un citoyen français d'origines maghrébines n'est pas perçu de la même façon qu'un citoyen français né à Paris. On se demande si le métissage, qui a été exhibé comme une conquête exceptionnelle, correspond à une véritable intégration. L'idée de citoyenneté, abstraite, garantie par des principes universels depuis la Déclaration de 1948, est encore fortement liée au sentiment d'appartenance concret à une nation. Petit à petit c'est le système de référence qui est en train de se transformer, d'élargir ses horizons : de citoyens d'une nation à citoyens d'Europe vers, peut-être, des citoyens du monde…

Olimpiadi di Filosofia
Il Liceo classico e i Licei scientifici di Aosta e Saint-Vincent
protagonisti delle selezioni regionali

Il Dipartimento storico-filosofico dell'Istituzione scolastica di istruzione scientifica e magistrale di Pont-Saint-Martin ha proposto agli studenti, per il quinto anno consecutivo, la partecipazione alle selezioni di istituto e regionali per la XIV edizione delle Olimpiadi di Filosofia.
Sara Musi della III A sezione bilingue del Liceo classico di Aosta si è classificata al primo posto nella selezione regionale con il punteggio di 100/100, distanziando di un solo punto la sua compagna di classe Cristiana Desideri; il terzo posto è stato raggiunto da Robert Camos della V B del Liceo scientifico di Saint-Vincent con 96/100, seguito da Chérie Faval della III A Liceo classico, da Luca Vegetti della IV B Liceo scientifico di Saint-Vincent e da Chiara Safina della IV B PNI del Liceo scientifico di Aosta.
Le precedenti prove di istituto e la selezione regionale sono consistite in un saggio filosofico, in lingua francese, inglese o tedesca a scelta dello studente, dedicato quest'anno alle risposte dei filosofi circa l'apprendimento della cittadinanza.
Sara Musi, al termine della competizione internazionale cui hanno preso parte tutti paesi nei quali la filosofia è studiata a livello di scuola secondaria superiore, è stata segnalata tra i dieci migliori candidati italiani.

 

À ses débuts, dans la Grèce ancienne, l'idée de citoyenneté n'était même pas liée à un territoire. Elle dépendait de la naissance : c'était un privilège de sang. À cause de cette caractéristique intrinsèque, la citoyenneté était le privilège d'une élite : hommes libres, nés de citoyens de la ville. Le citoyen participait à l'administration du pouvoir dans sa ville et y était donc lié. La citoyenneté romaine par contre a une essence différente : il s'agit d'un état juridique qu'il est possible d'acquérir. C'est un droit du sol, pas du sang. Elle montre l'appartenance au territoire de l'Empire romain : le “ cives romanus ” depuis Caracalla (212 apr. J.-C.) habite Rome ou une province éloignée, il paye ses impôts, il jouit de ses droits. Il est Gaulois, Ibérique, Germain ou Africain de naissance, mais il est institutionnellement romain. Ce fut le sentiment d'appartenance qui légitima le pouvoir des souverains des États Nationaux en formation. Les sujets se reconnaissaient dans leur roi, dans leur territoire, dans leur langue, ils ressentaient une identité commune. De la “ Déclaration universelle des droits de l'homme et du citoyen ”, rédigée en 1789, en pleine Révolution française, se dégage pour la première fois une conception abstraite et universelle du citoyen. Cependant, cette aspiration semble se contredire car le “ citoyen ” reste indissociable de la “ nation ”. Tout citoyen doit être “ d'origine française ”, de France. Les principes de la Révolution ont leurs racines dans la pensée de l'Époque des Lumières, où la philosophie politique connaît un grand essor. L'idée fondamentale est celle d'un cosmopolitisme un peu utopique, d'un homme citoyen du monde. La citoyenneté n'est plus liée à un lieu, à des institutions, mais on peut être citoyen avec des droits, des devoirs, la possibilité de s'exprimer partout où l'on va. Montesquieu dans Mes pensées écrit : “ Je suis homme avant d'être français, je suis nécessairement homme, je ne suis français que par hasard ”. Il y a là la lucide conscience d'appartenir à quelque chose de plus grand et de plus important qu'une nation, au genre humain. Montesquieu évoque la fraternité entre hommes dans une perspective qui surmonte les particularismes et fait appel à des liens idéaux. La nationalité n'est qu'une contingence, un hasard.


Mais que se passe-t-il lorsque tout lien est brisé, lorsqu'on est privé aussi bien de l'appartenance à une communauté, à une nation, que de la citoyenneté ? Cette condition tragique est décrite par Hannah Arendt, philosophe juive, qui l'a vécue à la première personne.
Elle explique la situation des juifs réfugiés, rescapés du régime nazi. Avant, ils avaient senti qu'ils faisaient partie de leur nation (Allemagne, Italie, etc.), ils avaient même combattu pendant la première guerre mondiale. D'un coup ils s'étaient vus priver de la citoyenneté et obligés de s'enfuir, totalement déracinés. Ils deviennent “ apolides ”, (Arendt, Les origines du totalitarisme) dépourvus de statut juridique et d'une nation, éparpillés aux États-Unis sans point de repère. Plus de cinquante ans après, l'Union Européenne a posé ses garanties pour les citoyens dans la Constitution européenne. Chaque citoyen européen peut, n'importe où, faire appel aux institutions européennes et peut, à l'étranger, recourir aux ambassades des autres Pays membres de l'Union. La citoyenneté européenne prévoit la sauvegarde des droits et la protection des citoyens même en dehors des limites nationales. Par contraste, on peut analyser la condition des immigrés, des clandestins et des réfugiés, qui représentent “ l'anneau faible ” des sociétés occidentales. Leur situation est incertaine : ils manquent de protection, de points de référence. Les immigrés nous choquent parce que - selon l'analyse de M. Kilani - ils brisent le rapport entre citoyenneté et nationalité, rapport présent même inconsciemment dans nos mentalités. Ces gens qui abandonnent leurs Pays de naissance et en cherchent un autre deviennent à un certain moment “ inexistants ” : pour leur nouveau Pays, ils n'existent pas encore, car ils sont encore dépourvus de citoyenneté, pour leur ancien Pays, ils n'existent plus. Ils sont invisibles, apolides modernes. Certains Pays, comme l'Allemagne et l'Italie, permettent aux immigrés de garder la double citoyenneté, comme s'il était inconcevable de se séparer de sa citoyenneté “ d'origine ”, “ biologique ” en quelque sorte. Dans les Pays plus multiethniques comme la France, le Royaume Uni, les États-Unis, se pose le problème de l'intégration. Comme le souligne Gallissot, il s'agit plus souvent de juxtaposition de différences plutôt que de véritable mélange. Gallissot revient aussi à l'idée cosmopolite de l'Époque des lumières : pourrait-on penser à un grand État unique, une sorte de Démocratie Universelle qui surmonte les différences et les unifie sans les annuler ? Shirin Ebadi, femme iranienne et Prix Nobel pour la Paix, se rattache idéalement à la pensée de Montesquieu et fait appel à la fraternité entre peuples. Elle souhaite que, dans le futur, un seul grand État puisse être créé, que finalement on puisse obtenir une citoyenneté de résidence. Une citoyenneté valable partout, qui se fonde sur des liens d'appartenance… au Monde. Qui sait si l'utopie des philosophes de 1600 ne pourra un jour s'avérer ?

Sara Musi

couriel