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Chers
lecteurs
Est-il vrai que les garçons et les filles d’aujourd’hui
n'ont pas le goût de la lecture, qu’ils lisent moins que ceux
d'hier ?
Pourtant, la série des gros volumes de Harry Potter de
Joanne Kathleen Rowling, les romans de Stephen King connaissent tout de
même un véritable succès commercial auprès
des adolescents et nombreux sont les jeunes italiens qui se délectent
de Tre metri sopra il cielo de Federico Moccia.
Même si la lecture de Moccia n'est pas vraiment ce qu'un enseignant
aimerait conseiller à ses élèves, ne devons-nous
pas nous réjouir de voir des jeunes un livre à la main,
captivés par un texte qu'ils commentent avec les camarades de leur
âge ? Et qui sait, peut-être qu'à partir de là,
ils vont attraper le virus et se laisser tenter par des œuvres plus
littéraires.
Parler de lecture avec des enseignants, c’est comme parler de nourriture
avec des cuisiniers ou de construction avec des architectes : c'est immense
et extrêmement vague, d’une telle ampleur qu’il est
insensé de prétendre traiter le sujet de façon exhaustive.
Et puis, ce numéro n'y consacre même pas la totalité
de ses pages !
Nous nous limitons à aborder ce premier thème sous l’angle
du plaisir de la lecture, sujet qui lui aussi est encore très vaste.
Nous sommes allés voir ce qui se passe du côté des
bibliothèques du Système valdôtain. Là non
plus, pas question de nous lancer dans un inventaire complet de la situation.
Ainsi, nous proposons à nos lecteurs un ensemble de pages qui abordent
Le plaisir de la lecture en famille, à l'école et
à la bibliothèque.
Le sujet, ainsi cerné, il y avait l’embarras du choix pour
sélectionner les éventuels collaborateurs et, par manque
de place, de nombreux experts valdôtains, même parmi les plus
férus de la question, n’ont pas été contactés.
Qu’ils veuillent bien nous en excuser.
Nous avons donc abordé la dimension affective de la lecture : le
plaisir de lire qui permet d'éprouver des sentiments. C'est d'ailleurs
ce que racontent les jeunes interviewés, la maman interpellée,
l'utilisateur assidu de la bibliothèque, les collègues qui
dévoilent comment eux-mêmes se sont réfugiés
dans la lecture, comment ils en ont attrapé le virus et comment
ils voudraient le rendre contagieux.
Un autre problème, et pas des moindres, c’est la présentation
du deuxième thème choisi pour cette édition : L’école
d’autrefois en Vallée d’Aoste a-t-elle quelque chose
à nous apprendre ?
On peut se demander s'il est bien raisonnable de ne lui consacrer que
21 pages. Alors, là aussi il a fallu faire des choix difficiles.
Nous avons recherché le témoignage de trois directeurs didactiques
qui ont, parmi d’autres, marqué l’école valdôtaine
au cours de leur carrière : Erich Avondet, Elio Reinotti et Sergio
Bosonetto. Ils parlent tous d’une école qui n’est plus,
mais qui existe encore, “ ni tout à fait la même, ni
tout à fait une autre ", pour citer Verlaine, entre changement
et continuité. En effet, ils nous permettent de mieux comprendre
combien l'école actuelle trouve ses racines dans celle qu'ils nous
décrivent. L’école étant vécue comme
un lien entre l’avenir et le passé, ils nous rappellent discrètement
d'où l'on est parti, que les ressources à mobiliser sont
encore nombreuses et qu'il n'y a pas de rupture.
Il en ressort une école imprégnée de valeurs à
cultiver, à atteindre, une école digne de respect, une école
consciente de ce qu’elle veut et de la façon dont elle souhaite
l’obtenir ; une école sans âge, comme ces trois directeurs
qui n'ont pas abandonné leur engagement culturel malgré
le départ à la retraite.
Ils nous font partager leur expérience et leur enthousiasme aux
accents juvéniles.
Nous sommes aussi allés visiter des petites écoles de village
et nous avons demandé à Marie Claire Chaberge de nous parler
du vieux Chez nous qu'ont connu des générations
d'anciens élèves valdôtains.
Compte tenu de la richesse et de l'abondance des ressources et des témoignages
potentiels, nous en sommes arrivés à nous demander : les
temps ne sont-ils pas mûrs pour penser à un musée
de l'école valdôtaine ?
Geneviève Crippa
Bruno Fracasso
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