Grand Paradis
CLIMALPTOUR
par ELENA LANDI
La Pyramide Vincent dans le Massif du Mont Rose.Le changement climatique et son impact sur le tourisme alpin constituent désormais un problème international reconnu. De nombreuses études y affèrent mais l’on est encore loin d’une vraie connaissance des dynamiques et de l’élaboration de concrètes solutions. Que l’évolution de l’environnement alpin dans les années à venir sera conditionnée par le changement climatique est certainement un concept partagé, et par ailleurs une conscience d’une crise environnementale majeure et durable commence à se diffuser. Cependant, une nouvelle conception du tourisme alpin devient de plus en plus nécessaire; nous nous trouvons face à un défi qui demande fortement une nouvelle idée de tourisme de montagne, notamment de celui d’hiver, qui soit capable d’aller au-delà de la vision traditionnelle des sports d’hiver. C’est donc dans ce contexte que s’insère le projet « ClimAlpTour », conçu dans le programme de coopération territoriale 2007-2013 « Espace Alpin », où seize partenaires de six pays différents sont impliqués (France, Italie, Suisse, Autriche, Allemagne et Slovénie). Le chef de file est italien (la Région Veneto) et parmi les partenaires l’on compte aussi le Ministère italien pour l’Environnement ainsi que l’Eurac de Bolzano et le WWF; pour la Vallée d’Aoste, deux partenaires institutionnels y participent: le Service des Transports par câble, de l’Assessorat régional du Tourisme, des Sports, du Commerce et des Transports et la Direction de l’Environnement, de l’Assessorat régional du Territoire et de l’Environnement. Celle-ci, afin de mieux atteindre les objectifs et de travailler le plus proche possible du territoire alpin valdôtain, a trouvé dans la Fondation Montagne Sûre de Courmayeur un précieux collaborateur technique. Mais quels sont finalement les objectifs que le projet poursuit? Avant tout l’on prévoit de mieux connaître et évaluer les effets environnementaux, économiques et sociaux du changement climatique sur le tourisme en montagne. Ensuite il faudra prévoir des stratégies spécifiques afin d’assurer un développement équilibré de ce dernier. Finalement, des politiques d’adaptations appropriées devront être étudiées et mises en place. Tout cela avec une forte collaboration des acteurs locaux, qui ont été engagés dès le début de la mise en oeuvre du projet. Celle-ci a suivi une phase préparatoire, finalisée à la connaissance des territoires concernés, à l’individuation des zones pilotes et aussi, dans l’esprit de la collaboration qui caractérise les projets de ce genre, à l’échange réciproque d’expériences pré-acquises. Les partenaires se sont réunis plusieurs fois afin de définir le cahier des charges, les actions de démarche et les contenus spécifiques des différents WP (Work Packages), c'est-à-dire les paquets de travail focalisés sur les thèmes portants et avec une succession logique. Voilà donc que les travaux ont débuté avec la définition d’indicateurs économiques, sociaux et environnementaux afin d’identifier des cours communs et fournir un algorithme capable d’exprimer les stratégies envisageables selon les caractéristiques des milieux examinés. Les indicateurs ont constitué la base sur laquelle les enquêtes ont été menées. Ensuite, le WP « Impact Analyses » prévoit le recueil et l’analyse des données relevées pour arriver finalement au WP « Adaptation Strategies » à travers lequel l’on parviendra à un des principaux résultats du projet, c’est-à-dire à la proposition de stratégies d’adaptation qui sortiront grâce à la conception d’un outil électronique réalisé par l’Université de Venise. Une importance particulière, en outre, est recouverte par le WP « Information and Publicity » qui s’occupe de la promotion, de l’information et de la divulgation de tout contenu et résultat du projet. Un site web exprès a été créé (www.climalptour.eu) tandis que une brochure complète transnationale sera publiée à la conclusion du projet, prévue pour 2012. Quant aux zones pilotes, la Vallée d’Aoste a individué deux stations touristiques assez différentes entre elles et chacune représentant une typologie de destination bien spécifique. Il s’agit d’un côté de Gressoney-La-Trinité, avec le domaine du Mont Rose, localité assez renommée et où le tourisme d’hiver couvre la plupart de l’économie touristique, et de l’autre de Valgrisenche, petite commune au pied du Grand Paradis, où certains choix de développement pourraient impliquer un équilibre environnemental très faible.




                                         POURQUOI VALGRISENCHE?

Quiconque cherche un site pilote pour un lieu de villégiature éco-compatible durant l’été, à clientèle essentiellement familiale, tombe facilement sur Valgrisenche. Entourée de splendides paysages alpins, typiquement valdôtains, la commune a axé son développement économique sur l’exploitation attentive et respectueuse de son patrimoine naturel. En préservant le caractère intact de cette « matière première » qu’est son splendide cadre environnemental, Valgrisenche a opté pour un tourisme ouvert, d’une part, à l’élite des vrais passionnés de la haute montagne et, d’autre part, aux activités « tranquilles » des familles. C’est pour cette raison que la commune a, depuis longtemps déjà, misé sur la diversification de son offre touristique et propose de multiples options, qui vont du trekking de difficulté faible à moyenne aux hautes voies, en passant par les via ferrata, de l’alpinisme à l’escalade et des sports classiques (tennis et foot) au relax. Même si, à Valgrisenche, il n’est que très partiellement influencé par les remontées mécaniques, le tourisme hivernal ouvre grand ses portes aux passionnés de la poudreuse, du skialpinisme et du freeride autant qu’aux familles et aux débutants. Mais à Valgrisenche, tourisme ne rime pas seulement avec neige et promenade : grâce au profond respect que nourrissent les gens du lieu pour les traditions, Valgrisenche a toujours accueilli un tourisme culturel fondé sur son histoire, son église et les épitaphes du cimetière, son musée d’art sacré et la fabrication de ses célèbres « draps », sa chorale et sa compagnie théâtrale patoisante, sans oublier sa Fontina.

   
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