ITINERARIO
Le circuit autour du Grand Combin est une occasion pour découvrir les caractères en commun de la Vallée d'Aoste et du Valais.
LE TOUR DES COMBINS
par Palmira Orsières
Vu d'Aoste, le Grand Combin ressemble à un grand trapèze irrégulier, planté sur la muraille rocheuse surmontée par le dôme glacé du Mont Velan la grande montagne, qui fait d'Aoste la seule ville des Alpes pouvant se targuer dans ses environs de la présence d'un "quatre mille mètres", se trouve à une trentaine de kilomètres du chef-lieu vaidôtain. La spectaculaire paroi sud du Grand Combin n'est qu'une petite partie de ce massif isolé des autres "quatre mille mètres" des Alpes Pennines qui a la caractéristique de changer sans cesse son aspect. Il suffit de monter au Col du Grand-Saint Bernard, et on ne le reconnait plus. De là-haut, la forme en trapèze. qui est tellement évidente d'Aoste, laisse la place à une pyramide irrégulière coiffée d'un bonnet de glace. Est-il possible qu'il change son aspect à tel point ? Bien sûr ! Comment pourrait se comporter une montagne qui en renferme d'autres ? En fait, le Grand Combin comprend quatre sommets qui dépassent 4000 mètres : le sommet le plus élevé est le Combin de Grafeneire de 4314 mêtres, entouré du Combin de Valsorey de 4184 mètres, du Combin de la Tsesette de 4141 mètres et de l'Aiguille du Croissant de 4243 mètres. Tout autour se trouvent aussi le Petit Combin, le Combin de Corbassière et le Combin de Boveire, dont les altitudes sont proches de 3500 mètres. Sur les flancs de ce complexe système orographique s'étendent des vallées verdoyantes et fertiles au sud les vastes pâturages du Bassin de By au nord les forêts de conifères du Val d'Entremont et du Val de Bagnes. Le Grand Combin a donc toutes les qualités pour se faire remarquer, et, au siècle dernier, les alpinistes, qui s'en rendirent compte, suivant le goût romantique, le mettaient dans la liste des sommets à atteindre. Le 30 juiilet 1859 la cordée formée par Charles Sainte-Claire Deville et les guides Daniel, Emmanuel et Gaspar Balieys arrive au sommet le plus haut. Le Mont-Blanc avait déjà été escaladé 73 ans auparavant et le Cervin allait être conquis en 1865. Ce n'étaient sans doute pas les difficultés techniques qui avaient tellement retardé la conquête du Grand Combin, mais la complexité orographique, qui avait joué un rôle déterminant dans les difficultés des alpinistes.
UNE CULTURE EN COMMUN
Le massif du Grand Combin unit deux régions qui ont la même culture alpine qui a évolué avec des caractères communs tout au long des siècles la Vallée d'Aoste et le Valais. Rien d'étonnant si l'on considère que la voie de communication à travers le Col du Grand-Saint-Bernard relie les deux régions depuis un temps immémorial et que les Alpes n'ont jamais constitué une barrière pour les populations des deux versants.
EN ATTENDANT LES REFUGES
Depuis plusieurs années déjà le Tour des Combins attend de nouvelles structures d'hébergement sur le versant valdôtain.
Dans une version précédente, plus longue que l'actuelle, le circuit de randonnée autour du Grand Combin avait attiré l'attention sur la pauvreté de refuges, un fait qui obligeait les randonneurs de parcourir des étapes de longueur excessive. Ainsi, peu à peu, le tour a subi-t-il un lent déclin qui a obligé les opérateurs touristiques et les organismes de promotion à proposer une solution de renouveau et de relance. Ainsi est-il né le nouveau tour, plus proche du Grand Combin et mieux desservi par les refuges existants. Il a toutefois été indispensable de réaliser la cabane du Col de Mille, qui a été inaugurée en 1996, pour rendre plus praticable 1'étape entre Bourg-St Pierre et la cabane de Panossière.
Sur le versant valdôtain, par contre, rien ne s'est passé, et le Tour des Combins, entre la Fenêtre Durand et le Col du Grand-Saint-Bernard est dépourvu de structures d'hébergement sur un tracé qui nécessite au total 13h45 minutes de marche, ce qui oblige les randonneurs à descendre au fond de la vallée aussi bien à Ollomont qu'à Étroubles, avec des déviations longues et peu appréciées. Une première tesselle de la mosaique valdôtaine du Tour des Combins sera bientôt mise en place. Il s'agit du refuge que la commune de Doues réalisera à la Tza de Champillon, et dont les travaux commenceront pendant l'été 1999. Par contre, aucune nouvelle n'arrive du territoire d'Ollomont, où les descendants de la famille Farinet ont l'intention de réaliser un refuge à proximité de la Maison Farinet à By. Dans ce cas, l'obstacle à la construction de la nouvelle structure vient de la résistance de la commune, qui invoque les dispositions du plan d'occupation des sols.
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