Au cours de cette " année internationale de la montagne " 2002, nous allons tenter tout au long de nos quatre numéros annuels de toucher aux questions qui concernent notre " petite patrie ", mais aussi de porter notre regard un peu plus loin afin de découvrir d'autres réalités et de tenter de mieux saisir le rôle et le poids des territoires de montagne d'une façon globale.
Car les zones montagneuses du monde entier renferment bien des richesses et c'est d'une gestion avisée de ces dernières que dépend en grande partie la préservation des équilibres de l'écosystème de la Terre. Les montagnards doivent prendre conscience des responsabilités que leur confère le fait d'être les dépositaires de ce trésor, ils doivent mettre fin à cette acceptation passive d'une prétendue infériorité dont on les accable et, en refusant que leur territoire soit tenu pour défavorisé ou marginal, commencer à considérer le rôle original que celui-ci peut assumer dans un contexte global.
Nous devons être les premiers à nous rendre compte que la montagne n'est pas un territoire pauvre, ni marginal et qu'elle est bien au contraire au centre de l'économie mondiale.
Cette année, nous avons aussi décidé d'ouvrir une réflexion approfondie sur le thème de nos ressources, pour prendre pleinement conscience de leur abondance, mais aussi de leur fragilité et de l'importance de ne pas les exploiter de manière inconsidérée. Etant donné la délicatesse de l'environnement de notre région, nous devons respecter les variations, la flexibilité et les capacités d'adaptation qui caractérisent la culture montagnarde.
Le premier thème que nous abordons dans ce numéro - la neige, la grande absente de ce début d'année - devrait nous permettre de mesurer toute la vulnérabilité de notre écosystème. Nous devons bel et bien constater - que cela nous plaise ou non - que nous sommes de plus en plus fréquemment appelés à faire face à des phénomènes extrêmes et à de profondes variations climatiques, mais également à des processus et à des fluctuations économiques qui prennent naissance bien loin de notre territoire et dont il nous faut apprendre à tenir compte.