A' notre époque, où sont toujours plus nombreuses les personnes fréquentant le milieu naturel, il est fort important que celles-ci soient éduquées à des comportements assurant la sauvegarde dudit milieu. En effet, le risque est grand que le plaisir que nous éprouvons en visitant un milieu naturel intact et non contaminé soit nié aux futures générations à cause de la façon souvent erronée que nous avons de faire usage de notre environnement. Le chemin à suivre est donc, sans aucun doute, celui de l'éducation au respect envers ce complexe articulé de phénomènes que nous nommons nature. Toutefois, pour pouvoir aimer et respecter il importe d'abord de connaître et, au cours de ces dernières années, en de nombreux Pays l'on s'est rendu compte de l'importance de l'éducation environnementale en tant que condition nécessaire à instaurer, surtout mais pas uniquement chez les jeunes générations, des comportements compatibles avec la sauvegarde du territoire. Dans notre Région, depuis plusieurs années, l'Assessorat à l'Environnement s'adresse à la jeunesse estudiantine avec des initiatives allant dans cette direction. Pour amplifier notre horizon, nous sommes allés voir ce que l'on fait dans ce domaine en France, Pays qui se distingue pour ses initiatives d'éducation environnementale.
Nous avons choisi le Centre d'Invitation à la Nature Montagnarde auprès du Chateau des Rubins de Sallanches, la petite ville sise au pied du Mont-Blanc a quelque 25 kilomètres de la plus fameuse Chamonix. Ledit Centre s'insère donc dans un milieu de montagne fort semblable au nôtre, tant pour ce qui concerne la nature que pour les habitants. Pour la visite, nous avons eu l'hoir de bénéficier d'un guide exceptionnel: René Siffointe. Siffointe n'est pas seulement le directeur de cette structure, mais il en est un peu le symbole, car c'est lui qui l'a voulue, créée, pensée e soutenue avec passion des ses naissance en 1985. Le Château des Rubins est une maison-forte du XlVe siècle appartenant a la municipalité de Sallanches. Jadis inutilisé, il héberge aujourd'hui le Centre d'ìnvitation à la Nature'Montagna?'de géré par l'association Rubins Nature. Le centre a pour but celui de parler de la nature montagnarde avec la conviction que la connaissance est étroitement liée au respect, à l'amour et à la sauvegarde. L'établissement du centre tend à dépasser l'exposition traditionnelle genre musée en privilégiant les activités directes des visiteurs et leur interaction avec des systèmes informatiques à l'accès facile. Pour ce qui concerne les visites de la part des écoles, les classes sont accompagnées par des animateurs du château: les élèves sont divisés en groupes de trois et ils travaillent sur des fiches qui les aident à poser des questions et à tirer les réponses correctes des systèmes multimédiatiques, des vitrines avec les animaux empaillés et des tableaux didactiques suspendus aux parois. Le niveau de la visite et des activités proposées est fondé notamment sur les élèves des classes terminales de l'ècole primaire, ce qui n'empêche pas qu'elle puisse intéresser d'une façon utile et agréable même les adultes et les experts dans le domaine.
Le succès du centre, tant auprès du public des touristes qu'auprès des écoles, est considérable et les possibilités d'accueil se révèlent actuellement inférieures aux requêtes. Les écoles doivent réserver leur place avec 6 ou 8 mois d'avance et souvent, lorsque les classes (admises avec un maximum de six par jour) remplissent le calendrier des visites, le public touristique ne peut être admis. Les visiteurs se chiffrent autour de 25.000 par an, subdivisés approximativement à moitié entre touristes et écoliers (l'on compte 500/600 classes par an).
Situé dans une zone très touristique, le centre ne représente pas seulement un fait local, mais il s'adresse à des écoles et à des particuliers qui viennent de toute la France pour passer des vacances, des semaines blanches ou vertes dans les alentours, et qui insèrent la visite dans leurs programmes. L'espace à disposition ne pouvant plus contenir le grand afflux de public, l'on a récemment décidé d'amplifier la structure. Le centre pourra ainsi bénéficier d'un espace qui sera le doublé de l'actuel; en vue de résoudre quelques problèmes d'accueil et d'organisation interne seront installés au rez-de-chaussée une salle d'accueil et le secrétariat, totalement séparés des salles d'exposition. Une salle expressément créée pourra enfin héberger la bibliothèque où trouveront place, avec les livres, les appareillages pour la lecture des CD. L'on trouvera encore l'espace pour une salle d'exposition réservée à la geologie, ce qui permettra de décongestionner et de réorganiser les salles de l'étage supérieur.
Naturellement Siffointe n'est pas tout seul dans son activité au centre. Une dizaine de personnes travaillent avec lui. Elles sont en partie engagées part-time, avec des contrats à temps déterminé ou bien ce sont des objecteurs de conscience, des stagiaires ou des volontaires. Il est clair qu'une structure de ce genre ait des coûts pour le personnel et pour les matériaux d'exposition, notamment pour ceux bénéficiant d'un support d'informatique. Les frais sont couverts par les recettes dérivant de la vente des billets d'entrée et, celles-ci ne se révélant pas totalement suffisantes, par des subventions, surtout de la part de la Commune de Sallanches. Heureusement, la Commune se démontre très sensible à l'initiative qui s'est révélée valable tant pour ce qui concerne l'éducation environnementale que pour l'appel touristique. Parmi les initiatives actuellement en cours au Château des Rubins il en est une sur laquelle il vaut la peirve de s'attarder : il s'agit d'archives informatisées contenant plus de 50.000 images. Les arguments traitent tous les domaines liés au territoire des Alpes: paysages, sommets, glaciers, flore, faune, météréologie, etc, Ces archives, désormais presque terminées, ont requis quatre ans de travail intense et un lourd investissement de capitaux. Naturellement, leur consultation ne sera pas des plus faciles et elles ne pourront être mises directement à disposition du public, mais, une fois terminées, elles trouveront place à la bibliothèque et elles pourront 
être consultées avec l'appui d'un animateur. Dans le futur, elles pourront servir de point de départ pour construire des travaux multimédiatiques sur des arguments particuliers à mettre à dispositìon des visiteurs. Actuellement, est déjà en cours de préparation un travail sur la hétraie avec la technque de l'écran tactile: la question est posée à l'ordinateur en touchant simplement l'écran du doigt là ou l'on désire recevoir un approfondissement des informations. Enfin, une salle du centre est dédiée aux expositions temporaires qui ont habituellement la duréé d'un an. Ces expositions ont pour thème un aspect particulier de la nature de la zone et, en general, elles suivent la formule si chère aux Francais de considerere l'homme et ses activités en tant que composante fondamentale et indivisible de la nature et de ses équilibres. Au cours de ces derniers années il y a eu des expositions sur les paysages de la Haute-Savoie, sur l'Arve, sur les réserves naturelles, sur la speleologie. II est encore important de signaler que le centre est ouvert tous les JOURS de la semaine, sauf le dimanche matin, et tous les jours de l'année sauf Noël et Nouvel-An. Pour conclure, il ne reste qu'à recommander une visite au centre et à se complimenter avec René Siffointe et son équipe auxquels nous souhaitons de pouvoir continuer travailler longtemps pour cette initiative si utile et si interessante.
LA VISITE
La visite au Château des Rubins est structurée comme une promenade à la montagne au cours de laquelle le visiteur, en passant d'une salle à l'autre, touche aux différents milieux caractéristiques. Seule la salle d'entrée, où s'impose à la vue un exemplaire empaillé de gypaète, fait exception à cette règie. Le choix du gypaète est notamment significatif car cet animal symbolise l'attitude négative de l'homme, qui en a causé l'extinction dans l'arc alpin, et celle positive des projets actuels de réintroduction et de protection. Il y a aussi des systèmes multimédiatiques sur les oiseaux des Alpes et sur les réserves naturelles françaises (celui-ci avec le système de l'écran tactile).
La "promenade à la montagne" débute par la forêt. Ce milieu est traité par arguments : les pommes de pin, les fruits, la photosynthèse, les traces, les champignons, etc. Selon les arguments, il est possible de consulter des CD, des vitrines avec des animaux empaillés, des images avec commentaires. De la forêt l'on passe au plateau alpin et l'on rencontre l'alpage, d'abord en hiver, puis en été. Très ingénieux quelques panneaux qui, par de simplex manipulations, fournissent des informations sur la temperature du corps de la marmotte selon
les différentes périodes de l'année.
L'on passe ensuite à la montagne avec un intéressant CD sur les lacs, et enfin aux sommets extrèmes : la vie aux limites de la vie. Dans cette section sont pris en considération les principaux systèmes d'adaptation des animaux et des plantes pour supporter les conditions prohibitives d'enneigement, de temperature, de vent que l'on rencontre en altitude. Toujours, lorsque cela a été possible, l'on a cherché à faire en sorte que le visiteur puisse interagir avec les matériaux exposés en posant des questions et en obtenant des réponses selon ses interest particuliers. Naturellement, pour réaliser ce genre de strutture, les systèmes électroniques multimédiatiques sont les plus indiqués car ils offrent des images, des textes d'approfondissement et des sons, selon la requête du visiteur.
Le centre est très riche en ce genre de systèmes et c'est le chemin sur lequel il
semble vouloir continuer. Toutefois, en quelques occasions, avec un peu de fantaisie il est possible d'obtenir une interaction avec les visiteurs avec des systèmes moins couteux: les panneaux sur la température de la marmotte en font foi.