Le Département des Transports de l'Administration régionale, très attentif et actif en ce qui concerne les projets de coopération transfrontalière et transnationale, vient de se lancer dans une importante initiative en matière de mobilité durable. Ayant accepté le rôle stratégique de chef de file dans le projet " Mobilité durable dans l'Espace Mont-Blanc ", qui se reconduit aux autres 5 projets constituant tous ensemble le PIT (Projet Intégré Transfrontalier) Espace Mont-Blanc (EMB), le Département met ainsi en évidence son engagement direct dans les politiques visant à l'amélioration et à la promotion des transports en commun, notamment dans un milieu délicat et particulier tel que celui transfrontalier au pied du massif du Mont-Blanc. Le trafic transalpin est l'un des thèmes les plus sensibles pour les populations locales, pour son incontestable importance sur le développement économique et social d'un côté, mais pour ses effets négatifs à niveau critique de l'autre. En effet, les dépassements des seuils de tolérance pour l'émission de polluants atmosphériques de plus en plus fréquents, la forte augmentation du niveau sonore continu et les répercussions négatives sur la santé et la qualité de vie des populations locales, de même que sur l'économie et le tourisme, constituent autant de conséquences néfastes provenant du trafic routier. La question des transports est donc un défi global qui concerne l'ensemble de l'arc alpin et dont les impacts se répercutent sur de grands territoires transfrontaliers. La région transfrontalière du Mont-Blanc est un espace propice à la mise en œuvre d'une stratégie commune qui multiplie et valorise les efforts que différentes institutions et administrations sont en train de réaliser de part et d'autre des frontières. C'est pour cela que la Région Autonome de la Vallée d'Aoste, le Syndicat intercommunal de la Haute Vallée de l'Arve et celui du Pays du Mont Blanc, la Commune de Vallorcine, la Commune de Chamonix Mont-Blanc et le Canton suisse du Valais ont décidé de travailler ensemble afin de partager expériences et stratégies. Le projet " Mobilité durable dans l'Espace Mont-Blanc " donc est une initiative qui vise à promouvoir les transports transfrontaliers de proximité en commun et à améliorer le développement durable en matière de transport par des actions ponctuelles, telles que le renforcement des lignes de transport en commun, l'institution d'un pass à durée limitée et la modernisation des outils de gestion et de promotion. Le projet permettra ainsi de garantir une meilleure qualité de vie en favorisant la mobilité, tout en respectant l'environnement dans les vallées qui entourent le Mont-Blanc. Pour apprécier l'impact transfrontalier du projet, il faut tenir compte que l'on agit sur un domaine transfrontalier fortement intégré où, au-delà du TIM à travers le tunnel du Mont-Blanc, il existe une importante circulation interne entre les différentes vallées. Confronter et intégrer les stratégies pour les transports et adopter des solutions communes pour faciliter les déplacements motorisés en diminuant leur impact sur l'environnement apporte des résultats dont bénéficient conjointement les systèmes économiques (surtout touristiques) de part et d'autre des frontières. Ayant comme scénario attendu celui d'une croissance des échanges touristiques entre les trois versants du Mont-Blanc, il faut imaginer la possibilité pour les visiteurs de disposer d'autres services de transport que la voiture pour accéder facilement aux principales destinations. C'est ainsi que le projet, dans sa dimension transfrontalière, se décline en actions locales, permettant des opérations d'amélioration et d'intégration des modes de transport en commun de façon opérationnelle. Très liées entre elles et entre celles des autres projets constituant le PIT, les actions envisagées peuvent être déclinées de la façon suivante. Un état des lieux de l'offre de transports dans l'EMB au début est incontournable. Un recensement des données, des bonnes pratiques et des différentes expériences existants sur les trois versants transfrontaliers constitueront le point de départ. Une valorisation du réseau des transports en commun sera ensuite mise en œuvre par différentes sous actions. C'est dans ce pilier qu'on prévoit le renforcement des lignes existantes et l'institution de nouvelles lignes, l'institution d'une carte à durée limitée qui puisse donner libre accès au réseau des transports transfrontalier, la réalisation d'une signalétique commune ainsi qu'un projet préliminaire de centrale de mobilité unique pour l'Espace Mont-Blanc. Parmi les lignes nouvelles que l'on envisage créer, il est important de signaler la navette " Alpis Graia " qui mettra en liaison les communes de La Salle, Morgex et La Thuile en passant par le Col San Carlo et se poussant jusqu'au col du Petit Saint-Bernard, dans le but aussi de promouvoir l'accès doux à ce lieu de frontière de si grande importance historique et culturelle. Les actions spécifiques, finalement, seront supportées par une grande action commune de communication, promotion, information afin de bien faire connaître aux usagers potentiels les transports en commun existants sur le territoire de l'EMB, sensibiliser les personnes à l'usage des transports en commun, diffuser la connaissance des pratiques en faveur de l'application du développement durable dans le domaine des transports, diffuser une image exemplaire de l'EMB. Tout cela par la réalisation d'outils de communication transfrontaliers communs bien ciblés (dépliants, pages web, dossiers de presse, identité visuelle...).
LE VOLET TRANSPORTS DU PIT EN BREF
o Partenaires du projet : Région Autonome Vallée d'Aoste - Assessorat du Tourisme, des Sports, du Commerce et des Transports, Syndicat Intercommunal Pays du Mont-Blanc, Syndicat Intercommunal Haute Vallée de l'Arve, Commune de Vallorcine, Commune de Chamonix Mont-Blanc, Canton du Valais.
o Cadre d'intervention : Programme de coopération transfrontalière ALCOTRA 2007-2013
o Enjeux : Le projet " Mobilité durable dans l'Espace Mont-Blanc " est une initiative qui vise à promouvoir les transports en commun transfrontaliers de proximité et à améliorer le développement durable en matière de transport par des actions ponctuelles.
- Contenus du projet : Le projet s'organise en 5 activités principales :
1. Coordination et gestion du projet
2. Plan de communication
3. Etat des lieux de l'offre des transports dans l' EMB
4. Valorisation du réseau de transport en commun dans l'EMB
5. Mobilité alternative dans l'EMB et sensibilisation à la conduite écologique
- Temps de réalisation : 2009 - 2012
- Coût total du projet : 2.306.000,00 €
- Coût total Italie/France : 1.875.000,00 €
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LE TRAIN JUSQU'À COURMAYEUR
Montagne et chemin de fer : un binôme qui peut donner lieu à des voyages d'une beauté remarquable mais aussi à des difficultés techniques quelquefois insurmontables. Dans la Valdigne la ligne de chemin de fer (dont la fonctionnalité est d'ailleurs limitée) s'arrête à Pré-Saint-Didier et dans les mêmes conditions il y a cent ans. Si quelques interventions ont été faites sur la ligne, le fonctionnement est fortement pénalisé pour le fait de ne pas pouvoir desservir Courmayeur. Parmi les études menées par la Vallée d'Aoste dans le cadre du projet INTERREG IIIB SITRALP (Stratégie d'intégration des transports entre les Savoie et la Vallée d'Aoste), inséré dans la précédente programmation communautaire 2000-2006, très intéressante a été celle relative à la faisabilité du prolongement de la ligne régionale du chemin de fer de Pré-Saint-Didier à Courmayeur. L'étude avait été attribuée à un cabinet spécialisé de Turin qui avait déjà travaillé sur la réorganisation de la Gare de la Ville d'Aoste. Une approche rationnelle de la solution du problème doit prendre en considération tant les aspects infrastructurels que ceux d'organisation. L'équipement infrastructurel est la condition préliminaire pour affronter le problème mais l'organisation du service est ce qui peut déterminer la faillite ou le succès du transport public. La coordination entre les différents moyens de transport collectif (chemin de fer, routes et câbles) est donc d'une grande importance. Quant aux solutions de prolongement envisagées, l'étude du tracé ferroviaire (entendu comme le prolongement de celui déjà existant) a révélé le problème fondamental qui consiste à résoudre le fort dénivelé entre les différents points à desservir : Palleusieux, Courmayeur téléphérique, Courmayeur centre, Saint Marguerite-Entrèves. Cette réalisation pourrait être achevée après trente mois de travaux et son exécution se chiffrerait à 150 millions d'euros. Le matériel roulant actuel pourrait continuer à être utilisé. Ont été également prises en considération les alternatives du tram sur route et de celui sur rail : temps de parcours, de réalisation et coûts seraient substantiellement équivalents.