Ce numéro de la revue Environnement marque le début d'un nouveau cycle d'articles, caractérisé par le fait que chaque édition sera consacrée à une communauté de montagne différente. Après avoir traité une série de cycles thématiques, nous avons décidé d'aller " voir sur place ", afin d'étudier de plus près les caractéristiques propres à notre territoire, dont chaque coin et chaque altitude présente des paysages et des problèmes profondément différents les uns des autres. Alors qu'il s'apprête à diriger la révision des instruments de planification territoriale, l'Assessorat entend ainsi stimuler la discussion en offrant à chacun des éléments de réflexion, en posant des questions et en mettant en lumière les bonnes pratiques adoptées par les partenaires locaux. Notre objectif est de tenter de mettre sur pied une nouvelle façon de concevoir les projets, fondée sur la participation : autrement dit, chaque collaborateur apporte au débat sa conception de la situation existante, prend en charge ses responsabilités et développe un sens critique constructif, tous ces éléments individuels étant au service des intérêts communs. Car après tout, la planification n'est autre qu'un pacte social portant sur l'utilisation de cette précieuse ressource qu'est notre sol. Et nous prenons de plus en plus conscience, tous autant que nous sommes, du fait que dans une région aussi montagneuse que la nôtre, il y a peu de terrain utilisable : les décisions qui le concernent doivent donc être attentivement pesées et conçues sur le long terme. Aussi, allons-nous tenter d'approfondir les caractéristiques environnementales et naturelles de chaque Communauté de montagne et d'en répertorier les points forts, sans oublier de prendre en compte les problèmes qui lui sont propres et les sources des pressions anthropiques qui s'y manifestent. Nous décrirons enfin les stratégies adoptées par les collectivités locales en matière de développement et d'utilisation durable des ressources. Compte tenu du peu d'espace dont nous disposons, il est bien évident que ce travail ne sera pas exhaustif. Il ressemblera plutôt à une série de portraits distincts, destinés à stimuler notre réflexion. Nous laissons à chacun le soin de recomposer le tableau complet et d'imaginer l'avenir de son territoire, autrement dit, de faire un exercice de planification. L'itinéraire que nous suivrons partira de l'ouest, c'est-à-dire de la Communauté de montagne Valdigne - Mont-Blanc, dont le territoire est caractérisé à la fois par ses milieux naturels de grande qualité (à commencer par le massif du Mont-Blanc, avec le sommet le plus élevé de notre continent) et par la présence de facteurs de pression considérables, tels que le transit international de poids lourds, l'impact du tourisme et de ses infrastructures, etc. Nous espérons que cette nouvelle formule répondra aux attentes de nos lecteurs et suscitera tant une participation qu'une responsabilisation accrues de toute la communauté valdôtaine - population locale et touristes confondus - afin que la définition des objectifs d'essor de notre territoire puisse être le fruit d'une réflexion partagée. Car, au vu de la situation actuelle, cet essor doit être toujours plus axé sur des critères de compatibilité et de durabilité environnementale, si nous voulons conjuguer harmonieusement la protection du milieu ambiant et les exigences liées aux activités humaines. Désormais, il faut cesser de concevoir la protection de l'environnement comme un ensemble de règles destinées à limiter les intérêts individuels et accepter qu'il s'agit plutôt d'encadrer lesdits intérêts dans ce concept plus large du bien commun que l'on appelle communément le " développement durable ".