Fiche de l'exposition

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Le Courage
Art contemporain de la Fondation Sandretto Re Rebaudengo

Centre Saint-Bénin
27 Novembre 2010 - 8 Mai 2011
Horaire : tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30

Maurizio Cattelan

Maurizio Cattelan

Rossella Biscotti

Rossella Biscotti

Armin Linke

Armin Linke

Hans Schabus

Hans Schabus

Ahlam Shibli

Ahlam Shibli

Emily Jacir

Emily Jacir

 
C’est vendredi 26 novembre 2010, à 18 h, que sera inaugurée au Centre Saint-Bénin d’Aoste l’exposition « Le courage – Art contemporain de la Fondation Sandretto Re Rebaudengo », organisée par l’Assessorat de l’éducation et de la culture de la Région autonome Vallée d’Aoste, en collaboration avec la Fondation Sandretto Re Rebaudengo.
Présentée par Francesco Bonami, qui n’est autre que le directeur artistique de ladite Fondation, et réalisée sous la direction de Ilaria Bonacossa, cette manifestation réunit les œuvres de vingt artistes internationaux : Letizia Battaglia (Palerme, 1935), Rossella Biscotti (Molfetta-Bari, 1978), Maurizio Cattelan (Padoue, 1960), Marta de l’Angelo (Pavie, 1970), Donghee Koo (Corée du Sud, 1974), Lara Favaretto (Trévise, 1973), Nan Goldin (Etats-Unis d’Amérique, 1953), Massimo Grimaldi (Tarente, 1974), Mona Hatoum (Liban, 1952), Jenny Holzer (Etats-Unis d’Amérique, 1950), Emily Jacir (Palestine, 1970), Armin Linke (Milan, 1966), Alessandro Mancassola et Barbara Ceriani Basilico (collectif constitué en 2005), Catherine Opie (Etats-Unis d’Amérique, 1961), Anri Sala (Albanie, 1974), Hans Schabus (Autriche, 1970), Ahlam Shibli (Palestine, 1970), Mario Spada (Naples, 1971) et Cathrine Yass (Royaume-Uni, 1963).
« C’est pourquoi je suis heureux d’inviter le public à découvrir cette exposition – a déclaré l’assesseur à l’éducation et à la culture Laurent Viérin – car elle rassemble des artistes internationalement renommés et attentivement sélectionnés par la Fondation Sandretto Re Rebaudengo. Grâce à la synergie entre l’Assessorat de l’éducation et de la culture de la Région autonome Vallée d’Aoste et cette prestigieuse Fondation turinoise, nous pouvons aujourd’hui proposer aux visiteurs un tel événement, qui met en lumière la recherche expressive contemporaine.
Le thème captivant mais décidément complexe du courage, dans tous les sens du terme, qui inspire leurs créations ne sera pas seulement au centre de cette exposition – a poursuivi l’assesseur. Il servira aussi de fil rouge à la seconde édition de Babel – le festival de la parole en Vallée d’Aoste, au printemps prochain. L’Assessorat de l’éducation et de la culture confirme ainsi son engagement de promouvoir une offre culturelle qui parte de la dimension locale pour s’ouvrir aux initiatives d’envergure internationale. »
Le courage est l’une des caractéristiques de l’homme, qui lui permet de dominer sa peur à l’égard des dangers, de la douleur, de l’incertitude et de l’intimidation. Dans notre société contemporaine, le courage n’est plus exclusivement physique, face à la douleur ou à la mort : il est surtout moral, face à la honte et devient revendication de la liberté de penser. Et ce n’est plus une prérogative masculine : de plus en plus de femmes, y compris en dehors de la société occidentale, deviennent des symboles de courage. De par sa valeur morale et sociale, le courage demeure l’un des piliers incontournables de la liberté d’expression et de la protection de la vie de l’homme. Et cette exposition souligne le fait que l’art contemporain reste en mesure de véhiculer des messages fondamentaux pour illustrer le monde où nous vivons.
Nombreux sont les artistes contemporains qui ont abordé dans leurs créations le thème du courage, tant au sens politique qu’au sens moral du terme. Mais l’événement d’Aoste ne se concentre pas sur des gestes éclatants : il privilégie plutôt de petites actions emblématiques. C’est pourquoi les travaux ici exposés représentent métaphoriquement le courage de raconter l’histoire sans préjugés dans tout ce qu’elle peut avoir de dramatique au quotidien.
Dans son vidéo Natural Mystic, Anri Sala trace le portrait d’un jeune homme qui, à l’aide de ses seuls écouteurs, est capable de reproduire à la perfection le son terrifiant d’un missile Tomahawk. Le protagoniste de ce vidéo, l’un des survivants de la bataille de Sarajevo, qui dura de 1992 à 1996, durant la guerre de Bosnie, est le témoin de ce que signifie vivre avec la guerre au jour le jour.
La Palestinienne Emily Jacir présente une série de clichés réalisés entre 2003 et 2006 dans les Territoires occupés, qui illustrent quelques moments de vie fugaces, entrecoupés par les phases du conflit entre israëlo-palestinien.
Dans les photographies prises en 2007 par Armin Linke, durant le G8 de Gênes, à l’intérieur de la zone rouge, c’est au contraire la police que l’on découvre, alors qu’elle attend les manifestants. Les travaux présentés ne comportent pas de commentaire des faits, mais l’artiste a capturé de manière remarquable la charge de violence passive que dégagent les forces de l’ordre.
La création de Rossella Biscotti a quant à elle été réalisée à Pozzuoli et nous parle du courage qu’il faut pour tenter de changer les choses en se heurtant à la réalité. Elle nous emmène dans l’aire industrielle de 30 000 m² conçue dans les années 50 par l’architecte Luigi Cosenza sur mandat d’Adriano Olivetti, une tentative utopique de changer la situation sociale et économique de l’Italie du Sud : là, un jeune homme court comme un fou dans ces espaces à l’abandon, comme s’il tentait désespérément d’échapper à quelque chose.
Dans ses autoportraits, l’américaine Cathrine Opie nous dit à quel point il est important de savoir être soi-même, y compris dans les situations difficiles : l’artiste, lesbienne déclarée, a choisi de devenir mère et a fait son propre portrait alors qu’elle allaitait son fils, s’offrant ainsi volontairement aux regards critiques des autres.
Un peu de la même manière, dans Tragedy Competition, Koo Donghee nous aide à affronter les émotions des autres en faisant du visiteur l’un des juges d’un concours de pleurs, qui dégénère en une confession intime absurde et embarrassante.
En choisissant de documenter courageusement bon nombre des plus célèbres crimes mafieux de sa Sicile natale, Letizia Battaglia a composé un « journal de la mort » riche de sens et d’implications pour notre société, pour notre façon d’être à la fois témoins et voyeurs, nous qui sommes les consommateurs inconscients d’images qui nous appartiennent même si elles nous semblent si lointaines.
Certaines des autres œuvres ici réunies constituent autant d’exemples d’une attitude anticonformiste qui voit dans la dignité de l’homme et dans ses actions une possibilité de rachat et de liberté : c’est ainsi que dans A Perfect Day, Maurizio Cattelan accroche au mur à l’aide d’un morceau de scotch le propriétaire de la galerie d’art qui l’expose, Massimo De Carlo, faisant paradoxalement de ce dernier une « marchandise » et le mettant à l’épreuve pour voir s’il a le courage d’assumer les inventions de l’artiste qu’il présente. Cette création qui ressemble à une version ironique d’une crucifixion, tourne au geste sadique de l’art contemporain, où est mis en croix celui qui le soutient.
Dans le vidéo et les photographies intitulés High Wire, enfin, Cathrine Yass fait le portrait d’une figure solitaire, qui marche en équilibre sur un fil tendu à quatre-vingt-dix mètres du sol, bouleversant radicalement notre vision du rapport entre l’homme et l’architecture populaire dans la ville industrielle de Glasgow.
Ouverte jusqu’au 8 mai 2011, cette exposition sera assortie d’un catalogue bilingue français-italien édité par Musumeci, reproduisant toutes les œuvres exposées et complété par un dossier sur les créations contemporaines qui ont traité du courage ou ont particulièrement bien illustré ce thème. Divers textes sur ce même thème y ont également été insérés : ils sont signés non seulement par les commissaires de l’exposition, mais aussi par le psychologue junghien Antonio Lanfranchi et par le duo artistique Mancassola/Cerami qui a interviewé l’ancien pilote de Formule 1, Alex Zanardi.

Billets : plein tarif, 3 € ; tarif réduit, 2 € ; membres du TCI, 50% de réduction ; entrée libre pour les moins de 18 ans et les plus de 65.

Pour tout renseignement complémentaire :
Assessorat de l’éducation et de la culture
de la Région autonome Vallée d’Aoste
Service des expositions : tél. 0039 0165 274401
Courriel : u-mostre@regione.vda.it
Centre Saint-Bénin : tél. 0165 272 687
Internet : www.regione.vda.it



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