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Doppel (Doppio)
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Assjel im Gehge (Onisco dentro il recinto)
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Blumenanlage im Park von V.
(Giardino fiorito nel parco di V.)
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Kind beim Früstück (Bambino durante la prima colazione)
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Rote Hand (Mano rossa)
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Gekrönter Dichter (Poeta con corona di lauro)
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Selbstportrait (Autoritratto)
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Breitohrclown (Pagliaccio dalle grandi orecchie)
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Satanella
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Jubiläum (Anniversario di matrimonio)
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Ohne Titel. Gliederpuppe (Senza titolo. Bambola snodata)
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L’Assesseur à l’éducation et à la culture, Laurent Viérin, a inauguré samedi 25 juin 2011, à 18 h, au Musée Archéologique Régional, situé place Roncas à Aoste, « Eiapopeia. L’enfance dans l’œuvre de Paul Klee », une exposition réalisée par l’Assessorat avec la collaboration du Zentrum Paul Klee de Berne et la Fondation Antonio Mazzotta de Milan, et dont le commissaire est Alberto Fiz.
« Je suis particulièrement heureux de présenter, dans le cadre du programme estival 2011 des expositions de l’Assessorat, cette exposition consacrée à ce grand protagoniste de l’art du XXe siècle qu’est Paul Klee – déclare l’Assesseur Laurent Viérin. L’été culturel valdôtain s’enrichit ainsi d’une initiative d’envergure internationale qui revêt un intérêt indiscutable et s’insère dans un calendrier d’événements visant la promotion de la culture sous tous ses aspects, pour constituer une offre coordonnée et intégrée réunissant sites, biens culturels, événements et expositions de qualité. Notre objectif est en effet de promouvoir notre belle région afin d’y développer le tourisme culturel, qui constitue un atout pour l’essor de l’économie locale. Cet événement donnera au public la possibilité d’approfondir sa connaissance de l’un des principaux représentants des avant-gardes artistiques du siècle dernier – poursuit l’Assesseur – et c’est d’ailleurs un grand honneur pour notre Assessorat de collaborer, dans le cadre de la réalisation de ce projet inédit, avec le Zentrum Paul Klee de Berne, le plus important musée consacré entièrement à ce peintre d’origine suisse ainsi qu’avec la Fondation Antonio Mazzotta de Milan.
Le comité scientifique constitué en vue de cet événement réunit d’éminents spécialistes italiens et étrangers tels que Pietro Bellasi, Michael Baumgartner, Guido Magnaguagno, Gabriele Mazzotta et Juri Steiner. C’est lui qui a proposé d’aborder un thème crucial de l’art poétique de Klee, par le biais de 120 travaux, comprenant tant des dessins que des tableaux et des créations en technique mixte, dont beaucoup n’ont encore jamais été exposés en Italie. L’exposition présente notamment un corpus d’œuvres fondamentales provenant du Zentrum Paul Klee – le plus important musée consacré entièrement à l’artiste – que viennent compléter diverses créations issues de collections italiennes et suisses. Les travaux exposés ont été réalisés au cours d’une période qui va de 1883 – quand Klee enfant crée ses premiers dessins – à 1940, année de sa disparition. Au lendemain de son séjour au Musée Archéologique Régional d’Aoste, unique étape italienne de son parcours, l’exposition s’installera au Zentrum Paul Klee de Berne.
Bien loin d’évoquer une condition de pureté présumée, Klee considère que l’enfance constitue une phase primordiale, où la représentation n’a pas besoin d’être filtrée par une composante rationnelle. « Ces messieurs les critiques d’art – écrivait-il – disent souvent que mes tableaux ressemblent aux gribouillages des enfants. Si seulement c’était vrai ! Les tableaux que mon fils Félix a peints sont meilleurs que les miens » Pour lui, fondamentalement, l’enfance permet de s’affranchir de toute forme de convention culturelle et d’atteindre l’un des concepts de base de sa recherche, « L’art ne reproduit pas le visible. Il rend visible. ». En fait cette exposition – dont le titre contient le terme eiapopeia, mot qui évoque à la fois une berceuse mais aussi la fantaisie et la liberté d’expression – représente un excursus original, suggéré par le dessin intitulé L’enfant Jésus et réalisé par Klee à l’âge de quatre ans, qui s’achève par une composition de 1940, Homme et arbre, où l’artiste s’oriente encore – tout à fait consciemment – vers des formes élémentaires, sans s’écarter de son inspiration infantile.
Mais l’exposition illustre bien d’autres aspects de l’œuvre de Klee et chaque fois, l’enfance, comme une source d’énergie créative, s’intéresse à différents sujets – masques, figures, familles, portraits ou paysages – donnant naissance à une multitude de formes parfois réalisées avec ironie et sarcasme. Klee lui-même décrit d’ailleurs ainsi une œuvre aussi célèbre que sa Poupée désarticulée de 1939, que les visiteurs pourront admirer au Musée Archéologique : « Une figure désarticulée n’a pas besoin d’un point d’appui formel. Elle est comme suspendue. Où ? Comment ? Ici, nous pouvons reconstruite une voie d’accès, grâce à l’imagination. »
Par ailleurs, l’exposition traite d’un autre thème essentiel pour Klee : les anges (au nombre des créations exposées, figure d’ailleurs Ange au jardin d’enfants, de 1939). Selon l’artiste, ces derniers ne sont ni immortels, ni divins : ses anges possèdent un corps et ne sont pas parfaits, mais figurent pourtant comme autant d’entités intermédiaires. Il les dessine comme des silhouettes informes, comme s’il s’agissait d’enfants capables de découvrir le secret des choses, si bien qu’ils semblent en évolution constante.
L’exposition présentée au Musée Archéologique se distingue également par les différentes lectures transversales que l’on peut en faire et c’est dans ce contexte que s’insèrent les marionnettes réalisées par Paul Klee pour son fils Félix entre 1916 et 1925. Nous plongeons ici dans un monde imaginaire, où l’artiste crée des personnages à partir de matériaux de tous types, morceaux de vieux vêtements, coquilles de noix, carton ou prises électriques : une série infinie d’assemblages comme un clin d’œil ironique aux avant-gardes historiques, qu’il s’agisse du dadaïsme ou du mouvement Bauhaus. Le public pourra d’ailleurs découvrir sur place une reconstitution du théâtre de marionnettes conçu par Klee, élaborée par Andrea Comotti et Beatrice Laurora. L’ensemble des peintures et des dessins ici présentés s’inscrit dans un parcours multimédia intégrant la projection des premiers courts-métrages des frères Lumière sur l’enfance, en relation directe avec les années où Klee achevait son éducation.
Et de fait, la figure de l’enfant apparaît pour la première fois au cinéma le jour même ou cet art naît officiellement, c’est-à-dire ce célèbre soir du 28 décembre 1895, où les frères Lumière organisent leur première projection publique à Paris, au numéro 14 du boulevard des Capucines.
Ouverte jusqu’au 11 septembre 2011, l’exposition est assortie d’un catalogue bilingue (italien/français) édité par Mazzotta, qui reproduit toutes les œuvres exposées et réunit des textes signés Michael Baumgartner, Pietro Bellasi, Alberto Fiz, Osamu Okuda et Juri Steiner.
Billets : plein tarif, 5 € ; tarif réduit, 3,50 € ; membres du TCI, 50% de réduction ; entrée libre pour les moins de 18 ans et les plus de 65.
Pour tout renseignement complémentaire :
Assessorat de l’éducation et de la culture
de la Région autonome Vallée d’Aoste
Service des expositions : tél. 0039 0165274401
Musée Archéologique Régional : tél.0165275902
Courriel : u-mostre@regione.vda.it
Internet : www.regione.vda.it
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