Fiche de l'exposition

 Fiche de l'exposition  Biographie  Catalogue  Lieu de l'exposition

Alessandro Mendini. Empathies. Un voyage de Proust à Cattelan

Centre Saint-Bénin
12 Décembre 2014 - 26 Avril 2015
horaires: tous les jours de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 18.30 Fermé le lundi. Ouvert le 26 dicembre, le 5 et le 6 janvier, le 25 décembre e le 1er janvier

Neo Malevic

Neo Malevic

Mendini - Portrait

Mendini - Portrait

Poltrona di Proust

Poltrona di Proust

Poltrona di Proust geometrica

Poltrona di Proust geometrica

 
Le Centre Saint-Bénin d’Aoste propose l’exposition Alessandro Mendini. Empathies. Un voyage de Proust à Cattelan, en hommage à cet architecte et designer milanais, qui est l’un des plus célèbres architectes internationaux.
Préparée par Alberto Fiz, cette exposition est organisée par l’Assessorat en collaboration avec l’Atelier Mendini, qui a imaginé un aménagement spectaculaire et surprenant, composé d’une série de structures verticales multicolores, semblables à des paravents, disposées dans la nef centrale de l’ancienne église, de manière à changer radicalement la perception de cet espace et son utilisation.
Le public qui assistera à l’inauguration pourra découvrir Costume per Donna e Arpa, une performance musicale reproposant un travail emblématique réalisé par Mendini en 1976, durant la période du « contredesign », où harpe et harpiste sont revêtues d’un même tricot à motif pointilliste, pour donner naissance à une véritable « sculpture vivante ».
Plus de 80 œuvres – peintures, dessins, projets, sculptures, meubles ou objets de décoration – sont exposées ici, toutes créées entre le début des années 1970 et nos jours, le long d’un parcours jalonné d’une série de rencontres et influencé par de grandes figures de la littérature, du design et de l’art. Ce voyage tant romanesque que fascinant d’un espace à l’autre du Centre Saint-Bénin permet également au visiteur de découvrir les « dialogues » de l’artiste avec Marcel Proust, Ettore Sottsass, Kazimir Malevich, Alberto Savinio, Frank Stella et Maurizio Cattelan. Et Mendini s’adresse à chacun de ces auteurs, qu’il considère comme faisant partie intégrante de son processus créatif.
Le cas de Proust, auquel l’une des plus célèbres œuvres de Mendini est étroitement associée, est emblématique. Élément d’aménagement intérieur, la Poltrona Proust de 1978 – ici exposée avec plusieurs autres versions (comme la Poltrona Proust Geometrica de 2009, par exemple) – est apparemment redéfinie au travers de la littérature : son contour est élaboré mentalement comme un souvenir, qui se matérialise par l’idée du pointillisme décoratif de Georges Seurat et Paul Signac.
« L’objet doit susciter d’emblée une pensée, bien avant d’être conçu comme fonctionnel, dans l’hypothèse utopique qui se construit en vue d’élaborer une synthèse cohérente », affirme Mendini, qui, dans « l’espace Proust » du Centre Saint-Bénin, a voulu exposer une série d’œuvres directement liées à son célèbre fauteuil.
Le même principe s’applique au suprématiste russe Kazimir Malevich, dont la théorie de la couleur est appliquée par Mendini à Neo Malevic, une sculpture en carton-pâte peinte à la main, qui ressemble vaguement à un totem africain. Le désir de développer la composante tridimensionnelle de la peinture est également présent chez Alberto Savinio.
« La mythologie est une source infinie d’utopie » affirme Mendini : c’est peut-être pourquoi le parcours de l’exposition se poursuit avec la mise en scène d’une autre rencontre, riche de conséquences, avec l’ami Ettore Sottsass, dont Mendini a partagé le désir de soustraire au design toute forme de conception fonctionnelle, en restituant aux objets une âme désinvolte et rebelle.
L’exposition prévoit aussi la rencontre avec Frank Stella, protagoniste de l’art américain et avant-gardiste du mouvement minimaliste, dont Mendini s’éloignera par la suite. Le fil rouge qui unit Mendi et Stella est le Groninger Museum, situé à Groningue aux Pays-Bas et inauguré en 1994. D’une extraordinaire affinité avec l’Isola dei giocattoli de Savinio, ce bâtiment – qui semble flotter sur l’eau comme un bateau – a été conçu par Mendini comme un complexe de plusieurs matériaux, qui conjugue architecture, design et peinture.
En face d’un outsider comme Frank Stella, seul Maurizio Cattelan pouvait prendre place. Avec lui, Mendini a donné vie à un duo savoureux, en présentant à côté de la miniature de son célèbre Scivolavo – la chaise inclinée vers la terre de 1975 – sa réinterprétation photographique, réalisée par Cattelan, qui utilise l’œuvre Scivolavo comme miroir déformant et sensuel. Récemment, Mendini a contribué à la rédaction du catalogue de l’exposition turinoise Shit and Die, préparée par Cattelan.
L’exposition est assortie d’un ample catalogue monographique bilingue, français-italien, richement illustré et publié par Silvana Editoriale (en vente au prix de 30 euros), comprenant un essai d’Alberto Fiz, un texte critique de Daria Jorioz et un recueil de textes signés Alessandro Mendini.

Architecte, designer et artiste, Alessandro Mendini est né à Milan en 1931.
L’architecture n’est pas son rêve d’enfance : Mendini souhaitait en réalité devenir bédéiste ou peut-être aussi peintre, mais il en a été autrement et, en 1959, il obtient son diplôme en architecture.
Il commence à travailler pour le Studio Nizzoli Associati.
En 1970, il abandonne ses projets d’architecture pour se consacrer au journalisme, en se spécialisant dans l’architecture et le design. Directeur de la revue Casabella de 1970 à 1976, il fonde l’année suivante Modo, qu’il dirige jusqu’en 1979. Cette même année, Giò Ponti lui offre la direction de Domus, charge qu’il assume jusqu’en 1985. Vingt-cinq ans plus tard, il dirige à nouveau la revue à partir de mars 2010, et ce, pendant 12 mois, l’équivalant de 12 numéros.
Dans les années 1970, Mendini participe à la plupart des expériences de radical design qui naissent à cette époque. En 1973, il est l’un des fondateurs de Global Tools, un groupe qui fait partie du « contredesign » et qui s’oppose fortement à la tradition en proposant des thèmes nouveaux, comme le corps, la nouvelle construction ou la communication sociale et individuelle. En 1979, il reçoit le « Compas d’Or », qui récompense son activité d’approfondissement théorique. Durant ces années-là, il publie également quelques ouvrages.
En 1979, il entre au Studio Alchimia, fondé en 1973 par Alessandro Guerriero et spécialisé dans la création d’objets caractérisés par leurs références à la culture populaire et au kitsch, se tenant à l’écart de la production industrielle et de la fonctionnalité de cette dernière : un défi aux principes de conception, où l’artiste concrétise son rêve alchimiste de transformer aussi le matériau le plus pauvre en un objet de valeur. Ettore Sottsass et Michele De Lucchi, entre autres, ont travaillé avec lui. En 1981, il remporte avec Alchimia un deuxième « Compas d’Or » pour la réalisation du Mobile Infinito.
En 1989, avec son frère Francesco, il crée à Milan l’Atelier Mendini, où sont réalisés des objets, des meubles, des projets de décoration, des peintures, des installations ou des œuvres architecturales. Il collabore avec des marques internationales comme Alessi, Philips, Cartier, Bisazza, Swatch, Hermès et Venini.
Il est membre honoraire de la Bezabel Academy of Arts and Design de Jérusalem et Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en France ; il a reçu les honneurs de l’Architectural League de New York, ainsi que la Laurea Honoris Causa à l’Institut polytechnique de Milan, où il a été professeur de design.
Il a organisé plusieurs expositions et séminaires, aussi bien en Italie qu’à l’étranger et ses travaux sont présentés dans différents musées : dans la collection permanente du Gilmar Paper Company, au Musée d’art moderne de New York, dans les archives de l’Université de Parme et au centre Pompidou de Paris.
L’Atelier Mendini a réalisé de nombreux projets architecturaux en Italie et à l’étranger, dont les usines Alessi à Omegna, la nouvelle piscine olympique de Trieste, différentes gares de métro, ainsi que la restructuration de la Villa Comunale de Naples, le Byblos Art Hotel-Villa Amistà de Vérone, les nouveaux bureaux de Trend Group à Vicenza, la restructuration de trois zones industrielles dont les bâtiments étaient destinés à devenir des espaces commerciaux, des bureaux, des habitations et des logements à Milan Bovisa, la promenade en bord de mer de Catanzaro Lido, une tour à Hiroshima, au Japon, le Musée de Groningue aux Pays-Bas, un quartier de Lugano en Suisse, l’immeuble abritant les bureaux Madsack à Hanovre et une structure commerciale à Lörrach en Allemagne, ainsi que d’autres constructions en Europe et aux États-Unis. En Corée, l’Atelier Mendini a conçu le siège de la Triennale de Milan, à Incheon, et, à Séoul, il développe plusieurs travaux d’architecture, d’intérieur et de design. Cette année, il reçoit son troisième « Compas d’Or » à la carrière, le European Prize for Architecture 2014, à Chicago, ainsi que la Laurea Honoris Causa de l’Académie des Beaux-Arts de Wroclaw en Pologne.
L’exposition est ouverte du mardi au dimanche, de 9h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30 ; fermée le lundi. Billet : 6 euros, plein tarif ; 4 euros, tarif réduit ; entrée libre pour les moins de 18 ans.



Pour tout renseignement complémentaire :
Assessorat de l’éducation et de la culture
Expositions : tél. : 0165 274401
Centre Saint-Bénin : tél. : 0165 272687
Courriel : u-mostre@regione.vda.it
Internet : www.regione.vda.it


Bureau de presse
Studio ESSECI, Sergio Campagnolo – Padoue
Tél. : 049 663499
Courriel : gestione1@studioesseci.net
Internet : www.studioesseci.net
Assessorat de l’éducation et de la culture de la Région autonome Vallée d’Aoste Tél. : 0165 273457
Courriel : s.vagneur@regione.vda.it



Retour en haut