ROCCE
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STUDIO PER BAGNANTI
1991, huile sur toile
cm 160 x 180
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COLLINA D'ESTATE
1954, huile sur toile
cm 150 x 105
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PAESAGGIO
1960, huile sur toile
cm 86 x 79
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Par cette exposition la Vallée d'Aoste veut rendre hommage à la personnalité et à l’œuvre d'Ennio Morlotti, l'un des plus insignes représentants de la peinture italienne de la deuxième moitié du XXe siècle, dix ans après sa disparition survenue le 15 décembre 1992.
Réalisée par Donatella Biasin, Gianfranco Bruno et Pier Giovanni Castagnoli, cette exposition présente 60 tableaux, insistant tout particulièrement sur la période centrale de sa production des années 55-60, en mettant en évidence un groupe important d’œuvres qui documentent le résultat obtenu par l'artiste dans la définition d'une complexe architecture du geste et dans l'expression, par l'exaltation de la matière, d'un profond sentiment de l'organique. On prendra pour témoins de cette dernière phase de sa production, la série Rocce -pétrifications fossiles en couleur- et le cycle des Bagnanti, rappelant Cézanne par le sujet, inspiration très fréquente dans son oeuvre, où les figures humaines définies sommairement et pourtant majestueuses, irradient leur sensualité en se fondant dans l'espace.
Né à Lecco (1910), étudiant à l'Académie de Florence (1936-37) et, après un voyage à Paris, à l'Académie de Brera (1939-41), Morlotti est tout d'abord attiré par le Cercle de Corrente, pour qui il exposera la première fois en 1943, pour être ensuite l'instigateur des instances radicales du renouveau du langage artistique du Front Nouveau des Arts et du Groupe des Huit. Ses premières interventions aux alentours de Lecco (1938-40) révèlent une inspiration morandienne et les Figure des années 40 doivent beaucoup aux schémas géométriques du cubisme de Picasso; mais les étapes suivantes de la recherche de Morlotti se présentent progressivement comme un approfondissement « de l'appartenance réciproque et interchangeable de l'homme et de la nature » -comme l'affirme Fabrizio d'Amico- par le biais d'une puissante exaltation physique de la matière, dans la trace des tendances les plus actuelles de l'Informel européen. Comme l'artiste l'explique, le rapport avec le paysage, avec la nature, élément fondamental de sa peinture, "n'est pas un rapport vériste, mais plutôt un lien avec la racine de l'être, avec les sources invisibles du sentiment, un mouvement constant du visible à l'invisible, du connu à l'inconnu, une présence secrète et cachée qui admet des états précédents" et qui a amené Giovanni Testori à parler de « naturalisme de participation ».
Le Catalogue de l'exposition, publié chez Silvana Editoriale, reproduit toutes les oeuvres exposées et son introduction rassemble des textes des réalisateurs ainsi qu'une vaste anthologie critique.
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