Fiche de l'exposition

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La Montagne Désenchantée

Tour Fromage. Aoste
21 Mars 2003 - 1 Mai 2003
MOSTRA CHIUSA

CORRADO SASSI<br>
Snowboarder

CORRADO SASSI
Snowboarder

MASSIMO VITALI<br>
Les Menuires

MASSIMO VITALI
Les Menuires

WIM DELVOYE<br>
Bell is broken, please knock

WIM DELVOYE
Bell is broken, please knock

WIM DELVOYE<br>
Minou, I want to marry you

WIM DELVOYE
Minou, I want to marry you

WIM DELVOYE<br>
Honey, Lasagna in the fridge

WIM DELVOYE
Honey, Lasagna in the fridge

WIM DELVOYE<br>
Lusty young busty blonde 0813 917575

WIM DELVOYE
Lusty young busty blonde 0813 917575

WIM DELVOYE<br>
Rude but cute 18 year old babe 018 8387480

WIM DELVOYE
Rude but cute 18 year old babe 018 8387480

WIM DELVOYE<br>
Honey, don't forget to take out the garbage. Nina

WIM DELVOYE
Honey, don't forget to take out the garbage. Nina

 
La montagne désenchantée est la troisième exposition des cinq prévues par la manifestation Da cima a fondo.
L'objectif de cette exposition, dont le commissaire est Lucia Minunno, est celui de montrer que certains artistes contemporains utilisent l'image de la montagne et souvent les clichés qui s'en inspirent pour renverser son stéréotype, qui a augmenté au rythme de l'éloignement des êtres humains de l'élément naturel. Les œuvres présentées illustrent la décadence de la magie de la montagne : l'aspect sublime et terrible de la nature s'est en effet progressivement réduit aux dimensions rassurantes du lieu commun en raison de la tendance devenue automatique à la simplification, à la schématisation, à la réduction de la complexité dans des termes incontestablement accessibles.
On peut prendre à titre d'exemple la série d'images où Wim Delvoye reproduit l'effet d'expression naturelle grandiose des montagnes pour le contrecarrer brutalement en insérant des inscriptions au contenu plus prosaïque comme Mum, keys are you know where, 1996; Honey, lasagna in the fridge. Love you, 2000) que l'on placerait plutôt sur un post-it.
L' artiste de Bratislava Kosmo Minovich effectue une opération du même genre : dans la série de paysages de montagne "The Quest for Finity" (le désir de l'achevé), il place des personnages en pose pour la photo sur un fond artificiel. La plage noire de monde d'une grande ville toute en gratte-ciels pour la photo d'un jeune homme, un terrain de foot pour le gars de banlieue, sont insolitement placés dans un contexte naturel à couper le souffle, stupidement ignoré par les protagonistes.
Ce sont également des types d'êtres humains que décrit Corrado Sassi dans Clan (2001, la série de boules de neiges géantes qu'il a réalisées. La montagne figure dans l'iconographie du Snowboarder, œuvre présente à l'exposition, mais réduite au rôle de pure icône, servant de toile de fond à une scène dont le seul protagoniste représente cette bruyante humanité en vacances, trop concentrée sur elle-même pour concevoir des sentiments poétiques à l'égard de la nature qui l'entoure.
C'est encore la présence humaine qui dénature la scène d'une étendue neigeuse dans la photographie de Massimo Vitali que l'exposition présente. Transformée en piste de ski et disséminée de skieurs et de pilônes de télésiège la montagne a disparu, elle est devenue un néant blanc sur lequel se découpent très nettement des centaines de silhouettes multicolores: une fourmilière humaine et bruyante devant l'objectif muet.
En revanche, sur les photos de Luigi Ghirri au format cartes postales, la montagne est un panorama, un paisible environnement pour des promenades dominicales, c'est la nature apprivoisée par un tourisme hivernal policé. Par exemple, dans Salzbourg (1977), les montagnes se présentent aux yeux d'un groupe de touristes sous forme de cartes toponymiques distribuées dans les refuges ou dans les centres de ski ou comme itinéraires d'excursion: tout a un nom, tout peut être parcouru, tout devient compréhensible aux yeux de quiconque prend le temps d'observer la cartographie avant d'affronter la vraie montagne.
Mike Kelley et Paul McCarthy s'amusent dans leur vidéo Heidi (1992) à corrompre l'imaginaire candide associé au monde alpin; ils y racontent les relations perverses entre le sage grand-père et la gentille petite-fille, symboles des saines valeurs des gens de la montagne.
Le travail de Letizia Renzini porte quant à lui sur les sons et les images de la nature et il a été tout spécialement conçu pour cette exposition. L'artiste reprend l'idée de montagne par le biais d'une lecture synthétique (électronique) de l'échantillon des sons qui l'évoque comme le crissement des pas sur la neige où le souffle du vent sur les sommets.



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