Les bois, une crête, un gros rocher, une barme entre deux couloirs jouent un rôle protecteur décisif.
Mais, depuis des siècles, une véritabie tradition sous-tend la construction des paravalanches et les travaux d'endiguement le long des torrents. Les archives des Notaires d'Aoste le prouvent. Il suffit d'ouvrir les registres des années 1755-1757 ou ceux des années 1846-1848 pour découvrir les dégâts des déluges qui ont alors touché la région. Ces sources montrent que l'erection des barriers, grand murs de Pierre épais, est tout à fait traditionnelle. Avec la plantation d'arbres sur les rives, des vernes, la construction de ces digues était le seul moyen de lutte active contre la force des eaux.
Le long de la Doire, aux abords des gorges de raccordement des vallées latérales, à côté de la ville d'Aoste elle-même, mais aussi le long du Lys, de l'Evançon (et j'en passe), on a édifié dans le passé de véritables murailles. Ces murs, d'une ou deux toises d'épaisseur, ont été bâtis là où les eaux furieuses risquaient de détruire les maisons et d'anéantir les patients travaux d'épierrement. Le paravalanche de Perruchon à Champorcher, rehaussé plusieurs fois au fils des siècles, est l'un des appareils les plus impressionnants en la matière, car sa position tente de dévier le parcours de l'avalanche. Pour qui ignore son rôle, cette barrière n'a l'apparence que d'une grosse murgère. Plus fréquemment, les paravalanches ont la forme de massifs triangulaires pour diviser la coulée. Ils sont construits directement à l'amont de la plus haute maison du hameau, comme au Closé d'Oyace, à Ru de Bionaz, à Tschucken de Gressoney-Saint-Jean ou à Lansenere d'Issime. Les formes architecturales nées de l'existence des risques mériteraient un long chapitre à part: façades fermées du côté du danger, maisons sans toit débordant là où le souffle de l'avalanche pourrait soulever la couverture en un instant.
Une véritable architecture a été conçue en montagne pour lutter contre les dégâts causés par la neige. Ainsi, au niveau des alpages, on a adopté une solution extrème. On y a construit des crotte, des étables voûtées de plus de trente mètres de longs, souvent enterrées pour ne pas donner prise aux avalanches et résister au poids du lourd manteau neigeux en hiver.
10
INSERTO: PAYSAGE NOTRE IMAGE